Burdeau,capitale de la plaine du Sersou
LE SERSOU ET SES EAUX SOUTERRAINES
Afrique illustrée du 12-5-1923 - Transmis par Francis bRambert

 

Dans cette immense plaine de plus de 400.000 hectares, que l'on pourrait dénommer de nos jours le grenier de l'Algérie (comme cette dernière était à l'époque romaine le grenier de Rome), les récoltes de céréales ne sont abondantes que lorsque les années sont pluvieuses. C'est grâce aux pluies bienfaisantes que la prospérité et l'aisance viennent s'asseoir aux foyers des colons. Mais depuis plusieurs années, les habitants de ces régions ont eu recours aux moyens artificiels, aux puits et aux forages comme dans les pays de l'Extrême-Sud. Dans de nombreux centres, les efforts des colons ont été récompensés ; d'assez gros débits leur ont permis l'irrigation et l'arrosage de leurs jardins. On a retrouvé, dans presque tous les nouveaux centres créés depuis la conquête, de nombreuses traces d'occupation romaine ; tous ces vestiges d'occupation romaine étaient situés soit au bord des oueds, soit à la proximité des nombreuses sources qui émergent à la base des ravins. En général, les eaux se rencontrent à une profondeur moyenne variant de six à douze mètres. Il existe, au milieu de cette plaine immense, une sorte de réservoir souterrain où se perdent les eaux pluviales et dont le niveau piézométrique varie peu. En tablant sur une hauteur pluviométrique de 280 millimètres, pour 400.000 hectares, on peut conjecturer qu'il tombe sur ces plateaux une quantité de plus d'un milliard cent vingt millions de mètres cubes pendant une année ; les versants avoisinant ces plateaux reçoivent eux-mêmes un cube de plus de deux milliards deux cent quarante millions de mètres cubes qui vont se jeter dans le Chéliff en grande partie et forment les réserves souterraines de la plaine où vont les chercher les nombreux puits de la région.

On arrive sur les plateaux du Sersou, par la voie d'Affreville à Téniet-el-Haâd et Bourbaki, qui a été un des principaux centres créés. On y retrouve de nombreuses ruines romaines.

*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1923. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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--LE SERSOU ET SES EAUX SOUTERRAINES


LE SERSOU ET SES EAUX SOUTERRAINES

Dans cette immense plaine de plus de 400.000 hectares, que l'on pourrait dénommer de nos jours le grenier de l'Algérie (comme cette dernière était à l'époque romaine le grenier de Rome), les récoltes de céréales ne sont abondantes que lorsque les années sont pluvieuses. C'est grâce aux pluies bienfaisantes que la prospérité et l'aisance viennent s'asseoir aux foyers des colons. Mais depuis plusieurs années, les habitants de ces régions ont eu recours aux moyens artificiels, aux puits et aux forages comme dans les pays de l'Extrême-Sud. Dans de nombreux centres, les efforts des colons ont été récompensés ; d'assez gros débits leur ont permis l'irrigation et l'arrosage de leurs jardins. On a retrouvé, dans presque tous les nouveaux centres créés depuis la conquête, de nombreuses traces d'occupation romaine ; tous ces vestiges d'occupation romaine étaient situés soit au bord des oueds, soit à la proximité des nombreuses sources qui émergent à la base des ravins. En général, les eaux se rencontrent à une profondeur moyenne variant de six à douze mètres. Il existe, au milieu de cette plaine immense, une sorte de réservoir souterrain où se perdent les eaux pluviales et dont le niveau piézométrique varie peu. En tablant sur une hauteur pluviométrique de 280 millimètres, pour 400.000 hectares, on peut conjecturer qu'il tombe sur ces plateaux une quantité de plus d'un milliard cent vingt millions de mètres cubes pendant une année ; les versants avoisinant ces plateaux reçoivent eux-mêmes un cube de plus de deux milliards deux cent quarante millions de mètres cubes qui vont se jeter dans le Chéliff en grande partie et forment les réserves souterraines de la plaine où vont les chercher les nombreux puits de la région.

On arrive sur les plateaux du Sersou, par la voie d'Affreville à Téniet-el-Haâd et Bourbaki, qui a été un des principaux centres créés. On y retrouve de nombreuses ruines romaines.

Une ville existait à cet endroit ; elle se nommait Columnata. De nombreux vestiges de remparts, de thermes existent encore.

En 1917, nous eûmes la bonne fortune de faire entrer au Musée des Antiquités de Mustapha une pierre de grès sur laquelle figurait une dédicace à Mithra, le dieu du Soleil, divinité africaine, implorant la prospérité pour l'empereur Gordien.

Elle avait été trouvée à Aïn-Toukria (Bourbaki).

La source alimentant ce centre est la même que celle qui, au IIIème siècle, alimentait la ville de Columnata.

A côté de ruines romaines, se rencontrent des tumulus, des bazinas et des chouchets, sépultures indigènes de peuplades peut-être antérieures à l'époque romaine ; si l'on en juge par le grand nombre de ces tombeaux, on constate que l'habitation de cette région était considérable. On les découvre plus fréquemment sur des promontoires et des éminences. On remarque aussi des traces d'occupation arabe et berbère, notamment à Oum-el-Djellil.

Sur la bordure des plateaux du Sersou à El-Ouden, nous avons été à même, en 1917, de forer le premier puits jaillissant de la région ; celui-ci n'a jamais tari, ni diminué de débit depuis plus de cinq années.
On peut aussi accéder dans le Sersou par la voie de Tiaret. En sortant de cette ville, à Aïn Tissilfint, on rencontre de nombreuses ruines romaines, de même qu'à Sbaïn-Aïnoun. La plupart de celles-ci avaient déjà été étudiées et signalées au Xème siècle par l'historien arabe El-Bekri et par Ibn-Khaldoun.

A Aïn-Metnene, qui était une ville romaine, ainsi que près de Remilia, il existait deux villages dont on voit encore de nos jours les fondations des maisons. De grands tombeaux tronconiques et à gradins, dans le genre, mais beaucoup plus primitif, que celui que nous voyons sur le Sahel, désigné sous le nom de Tombeau de la Chrétienne, se voient sur tous les mamelons.

En dehors de la question agricole, le Sersou mérite d'être visité à cause des souvenirs historiques et archéologiques laissés par les premiers occupants.