-----Bérard,
pas près de la mer: SUR la mer.
----- Village où , quand mon père
eut sa Dauphine,vers 1958, nous allâmes au restaurant pour la première
fois de notre vie. Sous forme de surprise. Avec "les habits du dimanche",
cravaté, la brosse raide, pas un épi (pour que mes cheveux
tiennent, ma mère mélangeait à l'eau un peu de jus
de citron...et ça tenait bien raide. Comme ça marchait,
bien plus tard, j'ai essayé pour d'autre chose, mais sans résultat.).
Imaginez, au restaurant! Maintenant, c'est un truc banal dès le
berceau..Pas à mon époque. Alger regorgeait de restaurants
et, pas une seule fois, nous ne mîmes les pieds dans l'un d'entre
eux.
-----Bérard, avec sa côte rocheuse,
était aussi un lieu privilégié pour la pêche.
Souvent M.Soler, mon père, mon oncle Maurice? et mon oncle Léon,
qui les conduisait en Peugeot, rejoignaient cet endroit le samedi après-midi.
C'était le temps où on travaillait le samedi matin (et le
samedi après-midi pour les écoliers)...La veille ou l'avant-veille,
ma mère achetait des petites crevettes ( très bon marché)
au marché de la rue Levacher et mon père les mettait au
sel. Il préparait le "bromitch": mie de pain, fromage
(je crois). Le samedi, c'était l'ébullition : vent d'est?
d'ouest? pas de vent? des vagues?...Rares étaient les retours bredouilles:
sards, quelquefois murènes, et autres poissons en quantité
dont j'ai oubliés les noms .
-----Bérard était aussi un
lieu où, en famille, nous quatre, allions passer le dimanche. Mon
frère et moi, délaissant les cannes, nous pêchions
en tenant le fil du bout du doigt...ou avec palmes, masque, tuba, nous
explorions les rochers... Manquant de patience, la pêche ne fut
jamais pour moi un passe-temps...
-----Bérard qui me laisse de bons
souvenirs.
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