-Alger, le quartier Bab-el-Oued,
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Plusieurs générations ont animé la plage des bains Matarèse. Malgré ses installations modernisées, la plage est restée fidèle aux traditions : à la fois populaire et bien fréquentée. Elle rappelle aux anciens, soucieux du bien-être de leurs enfants, quelques souvenirs quils évoquent à voix basse : les escapades de leur jeunesse. Cest là quon venait prendre un acompte sur les prochaines grandes vacances, cest-à-dire, suivant lexpression même des gosses de Bab-el-Oaed, « que cest à Matarèse quon « tapait cao » au moment des chaleurs. Au fond, peu de choses ont changé depuis trente ans ! |
Les "Oueds"
: " ...Au
Climat de France, , un pont enjambait l'oued, et juste au-dessus,
un barrage retenait ses eaux pour alimenter la chute qui se trouvait un
peu plus bas, et qui faisait tourner la roue du moulin St-Louis, autrefois
car il était en ruine depuis bien longtemps, et je n'ai connu que
la carcasse de ses murs sans toit aux fenêtres, sans vitre ni persienne
et complètement abandonné. A partir de là, il coule
souterrain, lui aussi, transformé en égout collecteur et termine
sa course dans la mer entre les BAINS MATARES et les BAINS PADOVANI, d'un
côté, et de la plage de la SALPÊTRIERE de l'autre.
--------Les BAINS MATARES étaient gratuits et recevaient la foule des pauvres. Ceux dont on disait qu'ils savaient " nager et garder le linge ". C'est-à-dire être suffisamment malins pour se baigner tout on surveillant leurs vêtements posés sur la plage, car les vols étaient nombreux parmi les lascars dignes petits-fils de CAGAYOUS, de célèbre mémoire, qui fréquentaient ces lieux. --------Les BAINS PADOVANI étaient payants et recevaient une clientèle relativement aisée. Des cabines en planches permettaient le déshabillage. Malgré la surveillance du gardien, il y avait toujours quelques garnements qui regardaient à travers les fentes les filles se dévêtir avant de mettre leur maillot de bain. Un parquet légèrement surélevé, bordé du côté de la mer par une balustrade grossièrement sculptée, servait de piste de danse pendant les soirs d'été, à une jeunesse ivre de mer, de soleil et d'amour. Un orchestre de quelques musiciens où dominait l'accordéon, jouait les valses et les tangos à la mode. --------Plus loin, sur la droite, les BAINS MILITAIRES privés d'EL KETTANI recevaient les officiers, leurs familles et leurs invités. --------Sur la placette, devant l'entrée des bains, se tenaient de nombreux marchands ambulants de cacahuètes, de pommes de terre frites, de brochettes, de merguez, de sandwiches aux anchois, de citronnade, de glaces et de gaufrettes au chocolat, à la pistache et à la vanille. |
texte " Bal-el-Oued" aea n°24 : «Quand Bab-el-Oued eut une gare, il sut qu'il avait cessé d'être un village, et qu'il était déjà une ville dont la population avait, en moins de cinquante ans, dépassé celle de villes métropolitaines célèbres depuis plusieurs siècles. Une telle promotion était incompatible avec la présence du ruisseau nauséabond qui coulait entre la Bassetta et le "Bain des familles ", cette plage qui borde les quartiers voisins du cimetière et que le génie espiègle des latins de Bab-el-Oued a baptisée Consolation, on couvrit donc l'Oued M'kacel qui disparut ainsi d'abord de la vue des habitants de Bab-el-Oued puis de la mémoire des générations suivantes au point qu'il n'est pas un "pied-noir" sur dix mille qui en garde le souvenir. |
Article du 1-6-1919 |
Article du 6-6-1919 La Pentecôte : 8 juin 1919 |
article du 14-5-1919 Hilaire VERDU, directeur |