-ALGER .-
I.- Grande et magnifique ville maritime de l'Afrique septentrionale, capitale
de l'Algérie, ch.-l. de la prov. d'Alger, sur la Méditerranée,
à 800 kil. S.-S.-E. de Marseille (trajet en 34 heures), à
4,560 kil. de Paris, sur le penchant septentrional d'une colline rapide
haute de 118 m dont les autres versants, forment la plaine de la Mitidja
et le Sahel; par 36° 43' 30" lat. N. et 0° 41' 20" long.
E. En 1876, la population était de 52,702 hab., dont 18,210 citoyens
français, 7,098 israélites naturalisés, 11,013 indigènes
musulmans et 16,37 étrangers (65,000 hab. avec les annexes voisines).
Alger parait occuper la place de l'antique Icosium, sur les ruines de
laquelle la
tribu berbère des Beni-Mesganah fonda, au XIè siècle,
un établissement qui prit le nom d'Al Djézair (1'Ile), parce
que devant elle se trouvait un amas de rochers que les Romains avaient
dédaigné d'unir au continent. Refuge des Maures expulsés
d'Espagne, Al-Djézair leur dut ses premières fortifications
et devint un nid de pirates. En 1510, Pierre de Navarre, officier espagnol,
qui avait reçu pour mission de soumettre les côtes africaines,
fit bâtir sur les rochers un château ou pegnon, dont les débris
servirent plus tard à la construction d'un jetée. Arroudj-Barberousse,
pirate de Turquie appelé au secours de la ville par le prince indigène,
se débarrassa d'abord de celui-ci au moyen d'un assassinat (1516)
et fonda en Afrique la domination ottomane. Son frère Khair ed-Din,
qui lui succéda en 1518, soumit ses états au sultan Sélim
qui lui envoya un secours à l'aide duquel les Espagnols furent
vaincus. C'est pendant son règne que les prisonniers chrétiens
construisirent la digue qui réunit Alger à l'île située
vis-à-vis. Les Turc donnaient alors à Al-Djézair,
le surnom d'El Ghazi (la Guerrière). Les Levantins l'appelaient
El-Djézair-Mogharbie (île du Moghreb ou de l'Ouest), pour
la distinguer d'une autre Djezair qui existe en Orient. Par corruption
de prononciation, les Européens l'appelèrent Argel, Algier,
Argier et enfin Alger. Capital d'une république de pirates, cette
ville se rendit redoutable aux plus puissants états de l'Europe.
L'insuccès de l'expédition que commandait Charles-Quint
en personne, donna a El-Ghazie un renom d'invincibilité que ne
purent lui faire perdre les bombardements qu'elle subit de Duquesne (1683-1684)
et de lord Exmouth (27 août 1816). L'esclavage des chrétiens
ne fut définitivement aboli que lors de la prise de la ville (5
juillet 1830) par les Français. -
Dès 1826, les relations de la France avec 1'Odjéak avaient
pris un caractère d'aigreur, par suite des réclamations
incessantes du dey, au sujet d'une dette contractée envers lui
par le gouvernement de la République. Le 23 avril 1828, le chef
de la régence se laissa emporter jusqu'à jeter son éventail
à la tète de notre consul, un nommé Deval, pour lequel
il n'avait que du mépris. Cette injure faite au représentant
de la France amena une rupture définitive; les côtes algériennes
furent soumises à un blocus inefficace et coûteux jusqu'en
1830, époque où le gouvernement, désireux d'obtenir
une victoire extérieure pour détourner les esprits et faciliter
la réussite du coup d'État qui se préparait à
Paris, organisa une grande expédition contre Alger. Une flotte
de 667 bâtiments, dont 500 appartenant à la marine marchande.
sortit de Toulon, du 25 au 27 mai, portant une armée de 37,639
hommes, 13,853 chevaux et 70 bouches à feu de gros calibre. Cette
flotte était commandée par le vice-amiral Duperré,
les troupes de débarquement étaient placées sous
ordres du général de Bourmont. Les navires, arrivés
le 30 en vue d'Alger, furent repoussés par un coup de vent et durent
se rallier aux îles Baléares ; enfin le 13 juin, le débarquement
put s'opérer à la pointe de Sidi Ferruch. Les Arabes furent
successivement battus à Staouéli, le 19, et à Sidi-Khalef,
le 24. Les Français, établis, le 29, sut les hauteurs de
Bouzaréah, qui dominent Alger, commencèrent le bombardement
du fort de l'Empereur, que les Musulmans évacuèrent et firent
sauter le 4 juillet. Le lendemain, le dey Hussein capitula. On trouva
dans la ville près de 1,500 bouches à feu et un trésor
évalué à 50 millions de francs.
Alger, bâtie en amphithéâtre sur le penchant d'une
colline qui fait face à la mer, forme un triangle dont la base
s'appuie sur le rivage, et dont la casbah est le sommet. Ses maisons blanchies
tranchent d'une façon pittoresque sur l'azur de son ciel limpide
et de la Méditerranée. Son port, formé par la jetée
de Khair-ed-Din, est petit et sans profondeur; si bien qu'il ne peut recevoir
que des navires marchands. Mais on a construit un port militaire au moyen
d'une nouvelle jetée. Alger, entourée d'une enceinte bastionnée,
est, en outre, protégée du côté de la mer par
les forts de la Marine; à l'est par le fort Bab-Azoun; à
1'0. par le fort de Vingt-quatre heures et du cité de la terre
par le fort National ou de l'Empereur. -
Maisons ornées de superbes terrasses; rues arabes étroites
et malpropres; belles rues françaises de Bab-Azoun, de la Marine,
de Bab-el-Oued; place du Gouvernement. Archevêché; cathédrale
(St Philippe), ancienne et jolie mosquée agrandie dans le style
mauresque. Temple protestant; une trentaine de mosquées et une
douzaine de synagogues. Hospice civil dans une ancienne caserne. Lazaret
remarquable; bibliothèque et musée dans le palais de Mustapha-Pacha,
qui a conservé le caractère le plus pur de l' architecture
mauresque; lycée dans une caserne occupée autrefois par
les janissaires; statue du maréchal Bugeaud (place d'Isly) ; Pépinière
du gouvernement à Hamma. - Cour d'appel, académie universitaire,
théâtres. - Fabrication d'armes à feu, de soieries,
d'orfèvrerie, de calottes tunisiennes, de cuirs, etc. Exportation
de cire, de laine, de sangsues, de dattes, de kermès, etc . Importation
de vin, ,d'eaux-de-vie, de céréales, d'huiles, de savons,
de tissus, d'ameublement, d'orfèvrerie, de papier, de poterie.
-
II. Prov. centrale de l'Algérie, dont le ch.-1. est Alger et qui
comprend le département d'Alger (voy. ci-dessous)
et un territoire de commandement d'une superficie de 689.624 hectares.
La population de ce territoire est de 529,155 hab., dont 2,470 Français,
46 Israélites indigènes et 742 étrangers. Il renferme
7 communes mixtes et 43 communes indigènes sous l'administration
des généraux subdivisionnaires dont la résidence
est établie à Alger, à Fort-National, à Aumale,
à Médéa et à Miliana. -
III. Département dont le ch.-l. est Alger et qui est divisé
en quatre arrondissements, comme suit :
voir
tout en haut
Le recensement de 1877 a fait connaître une grande augmentation
de l'élément français.
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ALGERIE, grande et belle colonie française
de l'Afrique septentrionale, bornée au N. par la Méditerranée
; à l'E. par la régence de Tunis ; an S.-par le Sahara;
à l'O. par l'empire du Maroc ;et qui s'étend du 32è
au 37e degré , de lat. N.; et du 4è O 7e E. du méridien
de Paris. Les frontières ne sont pas bien déterminées
au S.; où une grande partie du territoire est réclamée
par des tribus qui se considèrent comme indépendantes. D'après
la statistique officielle de 1876, la superficie de la colonie est de
669,015 kil. carr.. L'Algérie mesure 440,000 kil.carr. de plus
que la France; 430,000 de plus que l'Allemagne et 35,000 de plus que l'Autriche-Hongrie;
c'est donc un vaste empire que possède la France ; mais, toutes
ses parties ne sont pas également habitables. -
DIVISIONS NATURELLES.
L'Algérie se divise en trois zones
parallèles à la Méditerranée : 1°/ le
Sahel, région maritime, partout rocheuse, escarpée, presque
sans ports et. n'offrant d'autres rades que celles de Mers-el-Kébir,
d'Arzeu, d'Alger, de Bougie et da fort Génois. Les îles sont
Vile de Rachgoun et l'île Pisan. Caps : Milonia, Frégalo,
de Noé, de Hone, Falcon, Corbon, Ivi, Khamis, de Tenez, pointe
de Pescade, cap Matifou, Corbelin, Sigli, de la Pierre percée,
Cavallo, Roujarone, Vert (Filfila), de Fer, de Garde et Roux. Golfes :
d'Oran, d'Arzeu, de Sidi-Ferruch, de Bougie, de Collo, de Stora et de
Bone. Les côtes mesurent 900 kil. de développement.
2°/ le Tell, qui couvre les plaines fertiles et les plateaux du versant
septentrional de l'Atlas. C'est la contrée des céréales.
Les Hauts-Plateaux qui le terminent au sud sur une largeur de 60 à
140 kil., ont une élévation moyenne d'environ 1,200 mètres.
Ils se composent d'immenses prairies plates, sans ombrages, creusées
de chotts (lacs salés), couvertes d'alfa en été et
de neige en hiver. Le Tell, région des terres labourables, est
cultivable sur la plus grande partie de son étendue. Il renferme
de magnifiques forêts;
3°/ le Sahara pays de landes, divisé en deux parties par le
Grand-Atlas : celle du nord, généralement infertile, inhabitée,
ne renferme que de rares cours d'eau qui vont se perdre dans les chotts
et les sebkhas (lacs salés) ; celle du sud est pleine d'oasis très
bien cultivées. En hiver, res Steppes ou terres de parcours se
couvrent d'une végétation herbacée qui nourrit des
troupeaux.
Orogr.
L'Atlas couvre de ses rameaux tous les pays compris sous la dénomination
générale de Berbérie (Maroc, Algèrie, Tunisie).
Il se compose de 3 chaînes parallèles, reliées par
une série de chaînons et de hauts-plateaux. -
De la rivière de Bougie à l'embouchure du Chélif
(350 kil.) il est nommé Petit-Atlas; ses parties les plus imposantes
sont le Djurdjura (2,000 m.), dans la Grande-Kabylie; le Djebel-Mouzaia,
(1,600 m.) qui domine la plaine de la Mitidja; le Dahra, entre le Chélif
et la mer; et le Zaccar, au N. de Miliana (1,580 m.). La seconde chaine,
appellée Moyen-Atlas, traverse tout le pays, de l'E. à l'O.
On y remarque le Ghorra, au S. de la Calle; les montagnes de Constantine
; les Bibans, coupés aux Portes-de-Fer, par la route de Constantine
à Alger; les montagnes de Titery et l'Ouaransenis (2,000 m.) au
S. d'Orléansville. La 3e chaine, appelée Grand-Atlas, est
peu connue. On y distingue le Djebel-Aurès, (province de Constantine)
dominé par le mont Chelika (2,312 m.) point culminant de l'Atlas.
-
HYDROGR.
Les cours d'eau méritent le nom de torrents plutôt que celui
de rivières. Ils débordent en hiver et se dessèchent
en été. Les principaux sont : le Chélif (450 kil.),
la Mactah et la Tafna, dans la province d'Oran ; le Mazafran, l'Aratch,
l'Haniose, le Boudouaou, l'Isser, le Sébaou et le Sahel, dans la
province d'Alger; le Rummel, le Saf-Saf, la Seybouse et la Medjerdah,
dans la province de Constantine. L'Oued-Djeadi et l'Oued-Seggar ou Brizina
arrosent le Sahara. - Les lacs (sebkhas oa chotts), s'emplissent d'eau
pendant l'hiver; ils forment, en été, de vastes plaines
de sel. Les phénomènes du mirage ne sont pas rares lorsqu'on
s'en approche. Les principaux sont, dans le Tell : le lac Fetzara, au
S. O. de Bone et la Sebkha d'Oran ; sur les hauts-plateaux :1 le Chott-el-B'arbi
et El-Chergui, province d'Oran; les deux Sebkhas Zahrez, province d'Alger;
le grand Chott de la Hodna et le lac de Tarf, province de Constantine.
- Les dayas du Sahara ne sont que de grandes mares. On pense que la Sebkha-Melghirg
était autrefois reliée à la Méditerranée,
à laquelle on parle de la réunir de nouveau à l'aide
d'un canal qui traverserait le Sahara tunisien. Son fond s'abaisse à
6 mètres au-dessous du niveau de la mer.
PRODUCTIONS MINÉRALES.
Fer en abondance, surtout dans les monts Edough, près
de Bone ; cuivre, à Mouzaia (Tenez); plomb dans la Kabylie antimoine,
dans le massif de Constantine ; zinc, aux environs d'Oran ; argent mêlé
au cuivre et au plombs or, surtout dans les ravins du Petit-Atlas et dans
les minerais de Kefoum - Thabouf. - Beau marbre blanc, à l'E. de
Philippeville; pierre à bâtir, plâtre, chaux, argiles,
albâtre. Eaux minérales de Hamman - Meskoutin, province de
Constantine, très chaudes, chlorurées sodiques, renommées
pour le traitement des affections cutanées, des rhumatismes etc.
D'autres sources sont également fréquentées. Nous
citerons : Hamman-Melouan et Hamman-Rira, province d'Alger ; les Bains
de la Reine; Ain Merdja et Ain-el-Hamman, province d'Oran; Hamman-Sidi-Mimoun,
province de Constantine.
CLIMAT.
Chacune des trois zones possède un climat particulier. Dans le
Tell on se croirait sous le ciel de la Provence. Le thermomètre
ne dépasse guerre + 40° en été et ne descend
pas au-dessous de + 2° en hiver. La neige couvre rarement le sommet
des montagnes. Le climat est un des plus beaux, des plus agréables
et des plus sains qui existent, et les villes de la côte sont autant
de stations où les phtisiques trouvent la guérison mieux
même qu'en Italie. Là température des hauts-plateaux
se rapproche de celle de nos contrées du N. L'été
est sec et chaud; mais l'hiver est froid et pluvieux; les neiges tombent
avec abondance. Dans le Sahara on ne connaît que deux saisons :
celle des chaleurs et. celle des pluies. Le thermomètre y monte
jusqu'à + 52°; les nuits y sont très fraîches.
Le Simoun et le Siroco, fléaux du désert, y engloutissent
parfois des caravanes entières. D'après le Dr Ricour, le
climat algérien convient assez bien aux Italiens, aux Espagnols,
aux Maltais et aux Français du Midi, tandis que les peuples du
N. de l'Europe s'acclimatent, difficilement. -
FLORE.
Outre les fleurs et les fruits de France, on trouve en Algérie
le jujubier, le caroubier, l'olivier, le palmier nain, l'alfa, le diss,
le coton. et le dattier. Dans les forêts, qui couvrent près
de 2 millions d'hectares, on remarque le chêne-zéen, le chêne-liège,
le chêné-vert, le chêne ballotre, l'orme, le chataignier,
le cèdre, le pin, le noyer, le peuplier, le platane, l'aulne, le
houx, le thuya, le genévrier, les lentisques, le myrte, l'arbousier,
le laurier-rose, l'if, des térébinthes, l'azérolier,
le nerprun, le ciste frutescent, le genêt, le phillyréas.
Depuis quelques années on cultive, dans les parties où régnaient
autrefois des fièvres, le bel arbre australien nommé eucalyptus
qui est un agent très actif d'assainissement. -
FAUNE.
On trouve en Algérie : le chameau (mehari, pour les courses; djeme'
!mais les transports), le cheval numide, petit, mais bien fait, sobre,
docile, infatigable ; l'âne, le mulet, le boeuf, le mouton.- D'après
le relevé publié par l'administration si périeure
de l'Algérie, il a été abattu, dans les trois départements,
du 1er janvier 1 873 au 31 décembre 1876, 16,542 animaux nuisibles,
savoir : 53 lions, 49 lionnes, 9 lionceaux, 575 panthères, 4,072
hyènes, 14,784 chacals. Sur les 111 lions, lionnes ou lionceaux
détruits, 92 l'ont été dans la province de Constantine
et 49 dans la province d'Oran. Quant à la province d'Alger, elle
n'a fourni aucun sujet de cette espèce. Sur les 574 panthères,
400 ont été abattues dans la province de Constantine, 143
dans la province d'Alger et 61 dans celle d'Oran. Les hyènes, appartenaient
: 786 à la province d'Oran, 208 à celle d'Alger et 78 à
celle de Constantine. Quant aux chacals, 7,146 ont été tués
dans la province d'Alger, 6,596 dans celle d'Oran et 4,062 dans la province
de Constantine. Outre ces animaux, les chasseurs peu-vent poursuivre la
gerboise, le porc-épie, le lièvre, le sanglier, la gazelle,
le singe ; les oiseaux sont les mêmes que les nôtres; mais
il faut y ajouter l'autruche. Les mares fourmillent de petites sangsues.
Les vents du sud apportënt des myriades de sauterelles qui détruisent
quelquefois les moissons. Les moustiques, punaises, tarentules, puces,
scorpions se rencontrent partout; le cofféa et le céraste
(vipère à corne) ne se trouvent guère que dans le
Sahara.
Parmi les reptiles, nous ne pouvons oublier le caméléon.
La recherche du corail et de l'éponge occupe plusieurs milliers
de pêcheurs. On s'occupe aussi de l'élevage du ver à
soie et de l'abeille et de la culture de la cochenille. -.
AGRIC.
Un triple épi était l'emblème de la Mauritanie, surnommée
le grenier de Rome. Dans tous les lieux où l'eau ne fait pas défaut,
le sol y produit, deux ou trois fois chaque innée, des récoltes
merveilleuses. Ce pays privilégié donne ea abondance les
primeurs qui paraissent sur les tables des Parisiens et s Londoniens.
Il exporte le liège, l'huile, le blé dur, qui manque à
la France, la datte, la soie, le coton, la cochenille, l'alfa, le safran,
la garance, les laines, l'opium et un grand nombre d'essences odoriférantes.
Les vins blancs de Médéah jouissent d'une grande réputation
; et tout fait présager que l'Algérie deviendra le fournisseur
du commerce des vins, dont la production diminue de jour en
jour dans notre pays.
INDUSTR.
L'industrie indigène fabrique des nattes, des écharpes soie
et or, des'burnous, des tapis, des selles, des armes damasquinées,
des coraux ouvragés, des étriers, etc. Celle des Européens
porte principalement sur l'extraction des minerais de fer (mines de Mouzaia
et d'Ain Mokra; ; des marbres (marbre blanc du mont Filfila); du sel cristallisé
(minés d'Arzeu); du sulfate de cuivré (Mouzaia) ; on y joint
la coupe des bois précieux pour l'ébénisterie, du
liège, du bambou, etc. -
Comm.
L'Algérie est surtout une colonie agricole ; elle exporte principalement
des matières premières et reçoit en échange
des objets manufacturés.
Voir trois tableaux , liquer sur "tableaux" : tableaux
POPULATION
En 1861, on comptait en Algérie 3,062,124 hab. La terrible famine
de 1866 fit diminuer ce chiffre d'environ un demi million. Nos nouvelles
acquisitions dans le Sahara ont augmenté la population d'une manière
considérable. On l' évalue à près de cinq
millions d'hab. ainsi répartis. d'après le recensement de
1877.
Les chiffres, au sujet des tribus errantes
ne sont qu'approximatifs. - En 1878, le territoire civil s'est accru de
2,305 kil. carr., comprenant 44,810 hab.; ce qui porte sa superficie à
43.901 kil. carr.; et sa population à 1,361,327 hab. - La population
dite sédentaire se sub-divise ainsi :
La population européenne se compose
donc en majorité de Français et de naturalisés 194,772
+ 37.526 = 232,298); quelques critiques difficiles à satisfaire
on dit que nous avons fondé en Algérie une colonie espagnole;
les chiffres ci-dessus répondent victorieusement.
Les Espagnols peuplent de préférence la province d'Oran;
les Mahonnais colonisent le Sahel où ils s'occupent particulièrement
de culture maraichère ; les Italiens et les Maltais habitent la
province de Constantine ; les Allemands et les Suisses s'adonnent surtout
à l'agriculture.
Les indigènes ont également des aptitudes inhérentes
à leurs races. Le juif fait le commerce, travaille les métaux
précieux et s'occupe de banque ; l'Arabe du Tell et le Kabyle sont
agriculteurs; celui du Sahara est nomade et pasteur; le Biskri est portefaix;
le M'zabite baigneur, petit marchand ou boucher. Les Turcs, les nègres,
les Koulouglis et les Maures sont peu nombreux.
GOUVERNEMENT
L' Algérie resta entièrement sous l'administration militaire
jusqu'en 1872, époque où fut organisée l'administration
civile. dirigee par un gouverneur général sous les ordres
duquel sont placées toutes les autorités. Mais le gouvernement
civil ne s'étend que sur les districts colonisés; tandis
que les territoires habités exclusivement par les indigènes
restent sous le régime militaire.
- Le territoire est divisé en trois provinces, 45 subdivisions
et 40 cercles. Chaque province forme un département régi
comme territoire civil par un préfet et, comme territoire de commandement,
par le commandant de la division. Les chefs indigènes (khalifes,
agas, caide, cheiks, etc.) sont nommés par le gouvernement, sous
la surveillance des bureaux arabes composés d'officiers français.-
Province et département du centre : chef-lieu Alger.
Province et département de l'Est : ch-l Constantine;
Province et département de l'Ouest : ch.-l Oran
Le progrès financier de l'Algérie
se trouve dans le tableau suivant :
Le coût de l'armée, et plusieurs autres dépenses
ne sont pas portés dans ce tableau, parce qu'ils sont soldés
par le budget français; ces dépenses s'élèvent
à 50 millions de francs. L'impôt des indigènes, autrefois
payé en nature, se solde aujourd'hui en espèces; on distingue
: l'achour, dîme sur les céréales; le hockor, loyer
de la terre; le zekkat, impôt sur les troupeaux; le lezmar impôt
qai se perçoit sur le capital chez les tribus du Sahara. Les troupes
françaises en Algérie forment le 19è corps d'armée
et comprennent environ 60,000 hommes. On les divise en deux classes :
1° les troupes françaises qui tiennent garnison en Algérie
et rentrent dans la mère-patrie au bout de quelques années;
2° les troupes indigènes qui ne qûittent l'Algérie
que dans les cas où la France a besoin de leur concours pour une
grande guerre. Ces troupes se composent de zouaves,
de tirailleurs
algériens (turcos), de chasseurs
d'Afrique et de spahis.
-
RELIGIONS.
Les indigènes sont musulmans, à l'exception des Juifs, au
nombre de 33,000. La religion catholique possède un archevêché,à
Alger, et deux évêchés, l'un à Oran et l'autre
à Constantine.-3 consistoires israélites siègent
à Alger, Oran et Constantine_ -
INSTRUCTION
D'après la statistique, tous les enfants d'origine européenne
savent lire et écrire. Sous ce rapport, notre colonie rivalise
avec l'Allemagne et les Etats-Unis. La population scolaire atteint 60,000
élèves. Il y a un conseil académique à Alger,
et un recteur, ayant sons ses ordres trois inspecteurs d'académie
et trois inspecteurs primaires.-
JUSTICE.
La justice est rendue dans les cantons par les juges de paix; dans les
arrondissements par les tribunaux de 1ère instance qui ressortissent
à la cour d'appel d'Alger ; dans chaque département par
une cour d'assises.
Les tribunaux musulmans sont présidés par un mufti. On ne
fait disparaître la justice indigène que dans les localités
où l'on a pu organiser la magistrature française. On compte
encore 440 cadis dans le Tell et 6 cadis notaires, plus 12 midjelès
ou conseils consultatifs gratuits.-
Les justices de paix sont au nombre de 70. Partout où les juges
de paix sont institués, les cadis perdent leurs attributions; ils
continuent seulement d'exercer les fonctions de notaires.
COMMUNICATIONS MARITIMES.
La distance moyenne de l'Algérie aux côtes de France est
de 804 kil. De nombreux paquebots la relient à Marseille. La compagnie
Valéry, adjudicataire du service des transports de l'Etat, a 2
départs chaque semaine de Marseille pour Alger : 34 heures de traversée
; un départ pour Oran, par Carthagène, 48 heures; un pour
Philippeville, 33 heures; un pour Bone, 40 heures. -Il y a en outre les
services hebdomadaires de la compagnie de navigation mixte de Marseille
à Alger, Mostaganem et Oran, d'une part, Philippeville et Bone,
de l'autre, aller et retour à prix réduits ; et celui de
la compagnie des Messageries maritimes entre Marseille et Alger (également
hebdomadaire).- Service bi-mensuel entre Dunkerque, Rouen, le Havre et
Oran, Alger, Philippeville et Bone, par la ligne péninsulaire et
algérienne.- Service bi-mensuel entre Alger et l'Angleterre par
la compagnie Bristish India. -
CHEMINS DE FER.
A la fin de 1879, il y avait en Algérie cinq lignes de chemins
de fer en exploitation :
1° d'Alger à Oran (426 km)
2° de Philippeville à Constantine (87
km ); 3° de Constantine à Sétif
(155 km .); 4°de Bone à Guelma et prolongements (288 km); 5°
de Sainte-Barbe du Trélat à Sidi-bel-Abbès (ligne
d'intérèt local. 52 km). Total, 1,008 km. En construction,
une ligne centrale qui ira de la frontière de Tunis à celle
du Maroc et qui aura 1,312 km En projet, un chemin de fer trans-saharien
qui mettrait Alger en relation avec Tombouctou.-
POSTES.
En 1877, le nombre des bureaux de poste était de 277. - Re-cettes
en 1876 : 1,358,000 fr. Nombre des timbres-poste et des cartes postales
vendus en 1875: 6,800,757 ; nombre des lettres chargées: 98,263;
des mandats : 310,393.-
TELEGRAPHES.
En 1878, le réseau Algéro-tunisien comprenait 9,360 km de
lignes et 15,750 km de fils. Nombre des bureaux à la fin de 1876
: 146; des dépêches par terre : 570,951 ; par câble
: 55,639.
Recettes en 1876, des lignes terrestres: 479,020 francs; du câble
: 349, 874. Le réseau algero-tunisien est exploité par une
compagnie privée que subventionnent le gouvernement français
et le bey de Tunis. - Deux câbles sous-marins
mettent toutes les localités importantes de l'Algérie en
commnnication avec les bureaux télégraphiques de la France
et de l'étranger
HISTOIRE.
L'Algérie fit primitivement partie de l'antique
Lybie, habitée par les Gétules, tes Numides (Nomades), les
Garamantes, les Mazyques et les Maurusiens. Le pays tomba ensuite au pouvoir
des Carthaginois, auxquels se substituèrent les Romains. Ces derniers
eurent beaucoup de peine à soumettre les territoires qui constituent
l'Algérie actuelle. A I'E. la Numidie orientale, capitale Cirta
(Constantine) appartenait à Massinissa; à l'O., la Numidie
occidentale était gouvernée par Syphax. Massinissa, allié
de Rome, réunit les
deux royaumes. Après lui Micipsa régna en paix ; mais les
enfants de ce dernier, Hiempsal et Adherbal, eurent à défendre
leur heritage contre les agressions de leur cousin, Jugurtha, qui résista
pendant longtemps aux armées de la république romaine. Après
la chute de ce courageux barbare, livré par son beau-père,
Bocchus, l'Afrique jouit pendant quelque temps d'une paix profonde ; elle
devint toute latine et mérita le nom de Grenier de Rome. Les princes
qui régnèrent pendant cette période furent Juba 1er
et Juba II. Sous Tibère, le soulèvement le Tacfarinas faillit
faire perdre à Rome cette riche province qui la nourrissait. Afin
de prevenir le retour de semblables révoltes, les Romains procédèrent
à une nouvelle division administrative de l'Afrique qui forma deux
provinces ayant pour capitales
Césarée (Cherchell) et Tingis (Tanger). Convertie au christianisme
au IIè siècle, plus romaine que l'Italie, cette partie florissante
de l'empire jouissait de la plus grande tranquillité, lorsque les
Vandales l'envahirent et y fondèrent un royaume qui dura plus d'un
siècle (428-533); Bélisaire, qui les extermina, fit de l'Afrique
une province de l'empire grec (534-148). Après cette période,
souvent troublée par les révoltes des indigènes,
l'Afrique, conquise par les Arabes, voit disparaître les derniers
vestiges de son ancienne civilisation; son nom est changé pour
celui de Moghreb ; sa religion est l'islamisme. Pendant sept siècles,
elle se débat au milieu d'effroyables luttes religieuses. Elle
fait tour à tour partie du royaume des Aglabites (786-959), des
Fatimites (959 -1046) des Almoravides (1046- 1070) et
des Almohades. Vers la fin du XIIIè siècle, elle se divise
en trois royaumes independants :
celui des Beni-Menin (Maroc), celui des Beni-Hafez (Tunisie) et celui
des Beni-Zian (Algérie,dont le port principal est Oran). Plus tard,
les Maures, chassés d'Espagne, arment de nombreux corsaires qui
ravagent les côtes européennes. Pour mettre fin à
cette guerre de pirates, les Espagnols s'emparent de Mers-el-Kébir,
d'Oran, de Bougie, de Tlemcen, de Dellis, de Mostaganem et de Tunis ;
ils élèvent en face d'Alger le célèbre pégnon
qui tient cette ville en respect. C'en était fait de l'indépendance
de l'Afrique, si le fameux Barbe-Rousse n'eût amené des soldats
turcs au secours de ses coreligionnaires ; il fonda à Alger cette
république de pirates qui devait durer de 1316 à 1830 et
qui, grâce à la protection de la Turquie, put résister
aux efforts de Charles-Quint et établir sa domination sur les tribus
indigènes, toujours si difficiles à soumettre. Ses successeurs,
qui prenaient le titre de Pachas d'Alger et qui étaient nommés
par le sultan, durent, en 1659, partager le pouvoir avec un agha élu
par la milice turbulente d'Alger; l'agha lui-même fut remplacé
par un dey (1674) qui déposséda le pacha ((1710) et ne reconnut
que nominalement la suprématie de la Turquie. La piraterie, un
instant écrasée par Louis XIV (1664- 81- 83)et par l'Angleterre
(1816), fut enfin détruite par l'expédition française
qui s'empara d'Alger le 5 juillet 1830. Au moment de la conquête,
l'état d'Alger, ou Odjéak était divisé en
3 provinces appelées beyliks : celle d'Oran, (autrefois Tlemcen);
celle de Tittery, ch.-1. Médéah et celle de Constantine.
La prise d'Alger fut le signal d'une insurrection à peu près
générale des populations arabes contre les Turcs. Le bey
d'Oran nous appela à son secours et nous remit ses pouvoirs, dont
le bey de Tunis ne voulut pas (1834). Celui de Tittery, qui s'était
mis à la tête des indigènes, pour nous combattre,
perdit en peu de jours Blidah, Médéah et sa liberté
(novembre 1830). Bone fut occupée en 1832; Arzeu, Mostaganem et
Bougie en 1833. Mais déjà paraissait, à l'horizon
politique, le fameux émir Abd-el-KADER (Sidi-el-Hadj-Ouled-Mahi-ed-Din
ou fils de Mahi-ed-Din), né en 1807, sur le territoire des Hachem,
aux environs de Mascara. Son père, puissant adversaire de la domination
turque, mais trop âgé pour entreprendre lui-même la
guerre, le désigna aux chefs qui voulaient résister aux
Français. Nommé émir, Abd-el-Kader prêcha la
guerre sainte et organisa les forces indigènes. Pendant plus de
15 ans il lutta contre notre armée et ne céda le terrain
que pouce à pouce. A la tête de 10,000 guerriers, il vint,
en 1839, assiéger Oran ; repoussé par le général
Boyer et abandonné par plusieurs tribus arabes, il conclut, en
1834, avec le général Desmichels, un traité qui lui
constituait un véritable royaume, avec Mascara pour capitale. Le
gouvernement français reconnut bientôt quelle faute avait
été commise et recommença la guerre. Les débuts
n'en furent pas heureux. L'émir, battu par le général
Trézel sur les bords du Sie (26 juin 1835), prit une sanglante
revanche a la Macta, le 28 du même mois. Le maréchal Clausel,
gouverneur d'Algérie, accourut aussitôt pour venger son lieutenant.
Abd-el-Kader, qui avait eu l'audace de se présenter devant les
murs d'Oran, fut repoussé ; sa puissance reçut un coup terrible
sous les murs de Mascara, que prirent les Français (6 décembre).
Tlemcen fut, occupé en janvier 1836. La Calle et Guelma devinrent
françaises pendant le cours de la même année. Sur
ces entrefaites, on voulut réduire à l'obéissance
le bey de Constantine, qui refusait absolument de se soumettre. Une première
expédition, mal préparée, se termina par une désastreuse
retraite (nov. 1836). Déjà l'infatigable Abd-el-Kader avait
reparu, en avril 1836, avec une nouvelle armée. Il battit le général
d'Arlanges près de Tlemcen et rétablit son autorité
dans la province d'Oran. Vaincu à son tour pas le général
Bugeaud, le 7 juillet 1836 et en mai 1837, il se releva dans les négociations
et obtint la ratification du traité de la Tafna qui portait les
limites de son empire jusqu'aux portes d'Alger (3 mai 1837). Profitant
du répit que leur laissait ce traité désavantageux,
les Français organisèrent une nouvelle expédition
contre Constantine, qui tomba enfin en notre pouvoir, le 13 octobre 1837,
après un assaut qui est demeuré célèbre dans
nos annales militaires. L'expédition des Portes-de-fer fournit
à Abd-el-Kader l'occasion de recommencer les hostilités,
sous prétexte qu'on avait violé sa frontière. Mais
cette fois, les troupes françaises étaient assez nombreuses
pour faire face à toutes les attaques. Vaincu sur les bords de
la Chiffa (31 déc. 1839), l'émir vint échouer devant
l'héroïque résistance de Mazagran. Il perdit successivement
les combats de Ten-Salmet. de Selson, de Meskiana, de El-Affroun ; les
Arabes furent écrasés au col de Mouzaia (1840). Mascara
(juillet 1840), Dellys, Zamora, Médéah (octobre 1841), Thaza,
Saïda, Sebdou (1842) furent successivement occupées; de nombreuses
tribus demandèrent l'aman. Enfin la prise de la Smala d'Abd-el-Kader,
le 16 mai 1842, réduisit le terrible patriote à se réfugier
dans le Maroc (1843). Batna, Biskra, Dellys furent occupées en
1844. Le Maroc, qui avait donné appui à l'émir, demanda
la paix après le bombardement de Tanjer, la bataille d'Isly (14
août 1844) et la prise de .Magador (25 août). Un traité
avec le gouvernement marocain (10 septembre), détermina d'une manière
définitive, nos frontières occidentales. L'émir,
restant sans protecteur, reparut dans la province d'Oran. Le Dahra se
souleva et fut exploré par les troupes des colonels Pélissier
et Saint-Arnaud; l'Aurès fut soumis par le général
Bedeau ; mais le 25 septembre 1845, le colonel Montagnac, attiré
à Sidi-Brahim, y périt avec presque tous les hommes qu'il
commandait. Plusieurs tribus ayant été chàtiées
avec une grande sévérité, Abd-el-Kader, qui ne pouvait
plus contenir la fureur de ses soldats, fut forcé de leur abandonner
ses prisonniers, qui furent impitoyablement égorgés; après
quoi il se réfugia de nouveau dans le Maroc (1846). Un autre agitateur,
Bou-Maza, essaya vainement de rallumer le fanatisme de ses coreligionnaires
du Dahra; il fut bientôt vaincu et fait prisonnier. Une expédition
que fit le maréchal Bugeaud dans la grande Kabylie, commença
la soumission de ce pays. Enfin l'émir, repoussé du Maroc,
se rendit au général Lamoricière, le 23 décembre
1847. Détenu successivement au fort de la Malgue, au château
de Pau et à celuid'Amboise, puis rendu à la liberté
en 1852, il habita Brousse (Turquie d'Asie) jusqu'au tremblement de terre
qui détruisit cette ville (1855). De là, il se rendit à
Damas et, après le massacre des Maronites chrétiens, qu'il
protégea au périt de sa vie; il se retira à la Mecque,
où il vit d'une pension de 400,000 fr. que lui sert le gouvernement
français. L'éloignement de ce chef habile, ayant produit
la pacification complète du littoral, on put songerf dès
1848, à créer des colonies agricoles en Algérie.
Enfin la destruction de Narah (1850), l'expédition contre la petite
Kabylie (1851), la réduction du Djurjura, la prise de Laghouat
et d' Ain-Madhy (1852), d'Ouargla (4853), de Tuggurt (4854), la repression
de l'insurrection de Bou-Bargla ( tué en 1854), l'expédition
de la grande Kabylie (1857), celle du général Desvaux contre
les tribus insurgées de l'Aurès (1858), terminèrent
la conquète. Des troubles assez graves, vigoureusement réprimés,
eurent lieu en 1871. L'esprit d'indépendance, refoulé vers
le sud, et entretenu par le fanatisme, a excité les indigènes
à assassiner le colonel Flatters qui étudiait, dans le Sahara,
la possibilité de créer une voie ferrée d'Alger à
Tombouctou (1881). L'invasion de la Tunisie par une armée française,
ne fit qu'irriter le fanatisme; un soulèvement presque général
des tribus sahariennes eut lieu immédiatement, sous les ordres
de Bou-Amena. Les alfatiers espagnols, surpris dans leur travail, aux
environs de Saïda, furent égorges sans pitié ou gardés
en captivité, par les farouches révoltés qui, parvenant
à passer entre les chotts, malgré la surveillance exercée
par les troupes françaises, gagnèrent le désert,
où - les chaleurs du mois de juillet 1881 empéchèrent
de les poursuivre. Du reste, cette révolte peut être considérée
comme l'une des dernières convulsions de l'élément
arabe en Algérie. Des chemins de fer vont desservir les localités
principales du Sahara algérien et rendront impossible toute nouvelle
insurrection.
BIBLIOGRAPHIE
. Annuaire général de l'Algérie; in-8°. Paris.-
Gaskell (George) Algeria as it is, in-8°; London, 1875.-Gueydon (vice-amiral,
comte de), Exposé de la situation de l'Algérie, dans la
" Revue maritime et coloniale", in-8°, Paris 1873. -Lavigne
(Albert), Questions algériennes, in-8°; Paris 1879.-Villot
(capitaine), ,Moeurs, coutumes et institutions des indigènes d'Algérie,
in-12, Paris, 1872. - Clamageran, L'Algérie, in-8°, Paris,
1874. - Exposé de la situation de l'Algérie, présenté
par le gouverneur général civil le 15 nov. 1877 ; Journal
officiel du 3 déc. 1877. - Etat actuel de l'Algérie, Paris,1879.
MONNAIES. Les monnaies françaises
ont cours partout ; mais les indigènes comptent encore par piastres
d'Alger, pièces d'argent valant 3 fr. 72 cent. et divisées
en boudjous (argent, Ifs. 86), en 16 tomins (0 fr. 22) et en 48 mozounah
(0 fr. 68). Cette dernière se subdivisait en 2 karub de cuivre
(0 fr. 4). Enfin, il y avait la pièce de 5 aspres (0 fr. 0111).
POIDS.
Les indigènes emploient encore le rottolo-attari, pour les
articles de droguerie (0 kil. 546) ; le rottologredouri, pour les
fruits frais (0 kil. 614) ; le rottolo-kébir pour les huiles
et le miel (0 kil.819); le rottolo-fend, pour les articles précieux
(0 kil. 496) ; le quintal-attari (60 kil. 069) ; le quintal-kébir
(90 kil. 649); et le métical pour les métaux
précieux et les pierres précieuses (4 gr. 645).
MESURES DE LONGUEUR.
Pic turc (8 robi= 0 mètre 640) ; pic moresque - 0
mètre 480.
MESURES DE CAPACITÉ.
Caffisse = 16 tarries = 3 hectolitres 174; Saa = 58 litres
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