-------Dans toute l'histoire
militaire mondiale, il n'existe pas un exemple comparable à l'importance
et à la rapidité de la réputation que surent se
tailler les zouaves et à l'engouement que provoquèrent
leurs exploits, à tel point qu'on trouvera des hommes habillés
en zouaves dans les insurgés de Pologne, dans les deux camps
de la guerre civile américaine, dont le fameux régiment
des zouaves du Potomac, et que, chose plus surprenante encore, ce furent
des zouaves qui défendirent le trône de saint Pierre et
sous le commandement de celui qui avait été leur chef
prestigieux : Lamoricière.
-------La naissance même de ce corps
d'élite soulève un problème qui remet en cause
l'histoire officielle de l'occupation de l'Algérie. Il est de
vérité admise que Charles X, en se lançant à
la conquête d'Alger, ne voulait rien d'autre que redorer un blason
terni et rallier l'armée aux Bourbons en lui jetant de la gloire
en pâture dans une opération sans avenir. C'est ce que
nous ont appris les historiens du règne de Louis-Philippe, imités
par leurs successeurs.
-------Or la prise d'Alger est de juillet
1830 et la première unité de zouaves est rassemblée
le 15 août.
-------Un mois après cette occupation
d'Alger, dans une opération prétendument temporaire, le
maréchal de Bourmont constitua la première unité
d'une milice indigène. Cela nous prouve que la mission de Bourmont
était une installation durable et non point l'espèce de
coup de main de vaet-vient qu'on veut nous faire admettre.
-------Et cette entorse à l'Histoire
en entraîne automatiquement une seconde plus grave: peu d'historiens
ont relevé que l'idée première de la prise d'Alger
revenait à Napoléon, qui se fût lancé, sans
nul doute, dans cette expédition pour peu que l'Europe lui en
eût laissé le temps.
-------Ne pas tenir compte de cette intention
de l'Empereur, c'est se condamner à ne pas comprendre l'acharnement
mis par Napoléon à se maintenir en Espagne, car l'occupation
de la péninsule ibérique était indispensable pour
servir de base de départ à une opération sur Alger,
étant donné la faiblesse de notre
marine par rapport à celle des Anglais.
-------La preuve de cette assertion nous
est fournie par le rapport établi en 1808 par un officier du
génie de talent, le commandant Boutin, qui effectua une mission
de reconnaissance à Alger du 24 mai au 17 juillet 1808 et remit
à l'Empereur, à son retour, un document intitulé
" Rapport pour servir de projet de débarquement
et d'établissement définitif en ce pays ".
-------Tous les officiers supérieurs
et une bonne partie des officiers subalternes du corps expéditionnaire
de 1830 avaient vécu l'épopée napoléonienne
- quelques-uns contre elle; tous étaient d'autant plus imprégnés
de la pensée impériale qu'ils avaient reçu avant
le départ un opuscule intitulé " Aperçu
historique, statistique et topographique sur l'État d'Alger
" dont l'essentiel venait de ce fameux rapport Boutin.
-------De surcroît, nombreux encore
étaient ceux qu'on appelait " les
Égyptiens ", survivants de la campagne de l'An
VIII, et ceux-là, mieux que tous autres, savaient ce qu'il est
possible d'obtenir d'une milice locale bien encadrée. Le corps
des 40 interprètes attachés à l'état-major
n'était-il pas constitué, en majeure partie, d'anciens
mamelouks comme le commandant Abdallah d'Asbonne ou le colonel Habaïby
et ses frères ?
-------Curieusement, ce ne fut pas à
un de ces " Égyptiens " que l'on dut les premiers contacts
avec nos futurs soldats indigènes, mais à un pur légitimiste,
le colonel Alfred d'Aubignosc, qui, dès le 5 juillet 1830, occupa
les fonctions de lieutenant général de la police d'Alger.
Leur recrutement
...à l'origine, c'était
une tribu guerrière au service des Turcs
-------D'Aubignosc prit
pour adjoint un jeune homme de vingt ans qu'il avait connu à
Tunis lors d'un voyage préparatoire à l'expédition
d'Alger et que venait de lui envoyer Lesseps, notre consul à
Tunis. Une intrigue de sérail avait nécessité la
fuite de ce " bey de camp " déjà célèbre
malgré son jeune âge; il s'appelait Yousouf et saura faire
de ce simple prénom un nom prestigieux.
-------Yousouf présenta à
d'Aubignosc Hadj Abrachmane Henni, qui se disait porteparole de la "
nation zouave ", et, dès le 12 août 1830,
d'Aubignosc put fournir à Bourmont une première "
note pour servir de base à un traité avec la nation zouave
" et, deux jours après, un "
mémoire sur les conditions auxquelles Hadj Abrachmane Henni offre
un corps auxiliaire de deux mille zouaves ".
-------Le 15 août
1830, les 500 premiers zouaves étaient recrutés et rassemblés
à Alger.
-------Avoir obtenu un pareil résultat
en cinq semaines prouve à l'évidence que l'affaire avait
été montée à l'avance et que nos futurs
soldats indigènes existaient déjà en filigrane
dans la pensée du commandant en chef.
-------Le 23 août, le maréchal
de Bourmont, ayant appris la chute de Charles X par la rumeur publique,
écrivit au ministre de la Guerre : "
Il existe dans les montagnes situées à l'est d'Alger une
peuplade considérable qui donne des soldats aux gouvernements
d'Afrique qui veulent les soudoyer. Les hommes dont elle se compose
se nomment zouaves. Deux mille d'entre eux m'ont offert leurs services,
cinq cents sont déjà réunis à Alger. J'ai
cru devoir suspendre leur organisation jusqu'à l'arrivée
de mon successeur. "
-------Car, naturellement, Bourmont était
fondé à penser que le général Clauzel, qui
allait lui succéder, serait le liquidateur du corps expéditionnaire
puisque l'opposition qui venait de prendre le pouvoir en France avait
montré tant d'acharnement à contrecarrer l'expédition
d'Alger; suspendre la la constitution des zouaves,
c'était faciliter la tâche de son successeur.
-------Qui sont ces " zouaves "
qui s'étaient montrés si promptement désireux de
nous servir ?
-------Leur réputation est fort
ancienne et, dans une relation du siège de Tunis par les Espagnols,
en 1574, on peut lire: « Les zouaghis
forment une milice redoutable au service de la Sublime-Porte. Rien ne
peut résister à leur impétuosité. Lorsqu'on
les voit au milieu des combats, ils ressemblent à une armée
de lions furieux. C'est pourquoi les Ottomans les mettent toujours au
premier rang lorsqu'il s'agit de livrer un assaut, car, pour l'empereur
des Turcs, ils sont une troupe d'élite. Rien ne peut être
comparé à leur agilité et à leur air martial.»
-------Et le chroniqueur ajoute:
-------En outre,
ils supportent avec résignation les fatigues de la guerre et
les longues marches et cela, grâce à une gaieté
intarissable qui est un de leurs traits caractéristiques.
Une fougue appelée
"zouavomanie "
-------Le général
Clauzel arriva le 2 septembre 1830 avec des consignes très précises
quant au rapatriement d'une large partie du corps expéditionnaire
et des consignes très imprécises quant à l'avenir
de l'occupation de l'Algérie, au sujet de laquelle le nouveau
gouvernement n'avait pas encore de vues très nettes.
-------Pour obéir aux premières
tout en conservant la possibilité de faire face aux divers problèmes
qui découleraient des secondes, il n'eut d'autre solution que
de reprendre les projets de d'Aubignosc et de Yousouf, et un arrêté
en date du leT octobre 1830 créa un bataillon de zouaves à
six compagnies. Mais d'Aubignosc s'était exilé pour ne
pas prêter serment au nouveau roi et Yousouf avait été
incarcéré, sa correspondance avec divers personnages de
la cour de Tunis ayant jeté sur ses activités des doutes
venant renforcer la suspicion que lui valaient ses relations avec d'Aubignose;
aussi la constitution de ce bataillon souleva-t-elle d'énormes
difficultés. Mal vêtus, mal chaussés, mal armés,
les zouaves firent piètre figure, mais, le 2 octobre 1830, mis
à l'avant-garde d'une petite colonne qui marchait à la
rencontre du bey de Titteri, descendu de Médéa, dans la
Mitidja, ils s'élancèrent au combat avec une telle impétuosité
que, échappant à leurs officiers, ils se précipitèrent
sur la mehalla du bey de Titteri, qui s'enfuit précipitamment.
-------Ce n'était qu'une grosse
escarmouche mais elle déclencha dans l'armée un véritable
enthousiasme et fut à l'origine de ce qu'un chroniqueur du temps
appela la "zouavomanie ".
Du coup, Clauzel n'eut aucune peine à trouver pour ces zouaves
les volontaires qui devaient les encadrer, d'autant que ceux-ci recevaient
aussitôt le grade supérieur.
-------Le ler bataillon fut confié
à un capitaine d'état-major,
Pierre Maumet, mais le chef d'un 2e bataillon fut aussi désigné
ce fut le capitaine François Duvivier,
un polytechnicien de l'état-major du génie, qui prit avec
lui un jeune lieutenant du génie, Lamoricière,
qui sera général à trente-quatre ans et justement
célèbre.
-------Dès le 8 octobre, Clauzel
songe à un troisième bataillon et, en même temps,
recrute des cavaliers. " Je traite en
ce moment pour avoir ce dernier corps ", écrit-il
au ministre de la Guerre. C'est là l'acte de naissance
des zouaves à cheval, qui prendront le nom de chasseurs
algériens et, ensuite, de
chasseurs d'Afrique.
-------L'usage que fit le général
Clauzel des pouvoirs étendus qui lui avaient été
donnés ayant provoqué une crise au sein du gouvernement,
il fut rappelé et remplacé, le 20 janvier 1831, par le
lieutenant général baron Berthezène.
Les 300 zouaves de
Constantine
-------Berthezène,
quant à lui, débarqua à Alger dans le même
temps que les volontaires de la charte, de médiocre valeur militaire
mais d'autant plus revendicatifs qu'ils avaient été trompés
lors de leur engagement. Il en constitua une unité que l'on confia
aux cadres du 2e bataillon de zouaves, dont les hommes furent groupés
dans le ler bataillon. Cette mesure ne dura que jusqu'au 4 mai. Le 2e
bataillon de zouaves, reconstitué, reprit ses cadres, puis disparut
encore une fois, mais fut
définitivement constitué en 1835, lorsque le maréchal
Clauzel revint à la tête de l'Algérie.
-------Ces deux bataillons furent placés
sous les ordres de Lamoricière, devenu lieutenant-colonel. Les
zouaves furent de toutes les campagnes, cités dans tous les communiqués.
En 1837, Lamoricière, avec 300 zouaves, prit la tête de
la colonne d'assaut qui s'empara de Constantine, exploit qui valut à
son chef le grade de colonel et à ses hommes une réputation
qui fit d'eux la référence de toute valeur guerrière.
|
|
------Un
3è bataillon fut créé en 1837 et, réuni aux
deux premiers, forma le corps des zouaves, dont Lamoricière, promu
maréchal de camp le 3 juillet 1840, passa le commandement au colonel
Cavaignac, futur concurrent du prince Louis-Napoléon à la
présidence de la République, en 1848.
-------Arrivé à Alger le 22 février
1841, le général Bugeaud fut
à l'origine d'une transformation profonde de l'armée d'Afrique.
L'ordonnance royale du 9 septembre 1841, en créant les tirailleurs
à recrutement indigène, fit du régiment des zouaves
un corps presque uniquement composé de Français de souche
et dont les colonels successifs atteindront tous à la célébrité
: Canrobert, d'Aurelle de Paladines, Bourbaki...
-------Les
unités de zouaves participèrent à la première
guerre mondiale. Parfaitement entraînés, ils furent parmi
les premiers à s'opposer à l'ennemi venu du ciel : l'aviation
de chasse et d'observation. Le début de la D.C.A. |
A A gauche: zouave en tenue de route. Second Empire. Les
zouaves acquirent une renommée légendaire au cours des campagnes
de Crimée et d'Italie. Ci-contre zouave de la Garde impériale.
Second Empire. Il porte la médaille militaire et la médaille
de Crimée (Alma) et d'Italie. Uniformes du temps.
Deux bataillons pour
la Crimée
-------Sur la
proposition du général Randon,
alors gouverneur de l'Algérie, le régiment des zouaves se
transforma, en 1852, en trois régiments affectés chacun
à une des provinces : le 1 er (Alger), le 2e (Oran), le 3e (Constantine),
qui reçurent, le 10 mai 1853, leurs nouveaux drapeaux sommés
de l'aigle impériale.
-------Pour la guerre de Crimée, qui
éclata en 1854, les zouaves fournirent deux bataillons de marche,
dont le maréchal de Saint-Arnaud dira : " Ce
sont les premiers soldats du monde ", et qui le prouvèrent
à l'Alma, de telle façon que les mots zouave
et Alma restèrent indissolublement unis dans le souvenir populaire.
Le sommet de l'héroïsme fut atteint par les zouaves de la
Garde impériale, dont le régiment avait été
créé en 1854, lors des assauts à la tour de Malakoff,
où ils laissèrent sur le terrain la moitié des effectifs.
-------En 1859, la campagne d'Italie vaudra
au 2e régiment de zouaves de voir son drapeau décoré
de la Légion d'honneur pour s'être emparé d'un drapeau
du 9e régiment autrichien, mais au Mexique, le 8 mai 1863, le 3e
régiment de zouaves prit, lui, deux drapeaux, et l'aigle du 3e
zouaves reçut aussi la Légion d'honneur.
-------Les campagnes extérieures n'avaient
pas pour autant supprimé les opérations en Algérie,
et les zouaves les feront toutes : prise de Laghouat, campagnes de Kabylie
de 1852, 1857, 1860...
-------C'est
à la bataille de Frschwiller, le 6 août 1870, que
le 2e zouaves, se battant à un contre quatre face aux Prussiens
et aux Bavarois, perd 1 088 hommes sur 1924 et 47 officiers sur 65.
Son drapeau avait déjà mérité la Légion
d'honneur. |
-------La guerre
de 1870 allait donner aux zouaves l'occasion de consacrer leur valeur.
-------Le ler corps d'armée, formé
par le maréchal de Mac-Mahon et qui comprenait entre autres les
trois régiments de zouaves, fut engagé, le 6 août
1870, dans la malencontreuse bataille de Frschwiller contre les
5e et 11è corps prussiens et contre le corps bavarois à
son aile gauche. À un contre quatre, les zouaves vont se battre
avec un tel acharnement que, lorsqu'en fin de journée sonnera la
retraite, le 2e régiment de zouaves aura perdu 1 088 hommes sur
1924 et 47 officiers sur 65. Le ler régiment de zouaves, qui
fut le moins maltraité, laissa sur le terrain le cinquième
de son effectif.
-------Avec les débris de son corps
d'armée, le maréchal de Mac-Mahon tentera de reconstituer
ce qui fut l'armée de Châlons, et les zouaves seront de nouveau
engagés à Sedan. Il n'en réchappera qu'un petit noyau
du 3e régiment de zouaves, qui put gagner Paris. Autour de lui
fut formé le 4e régiment de zouaves, qui périra à
Champigny, puis à Buzenval. Les survivants rejoindront l'Afrique
le 21 mars 1871.
-------Le gouvernement de la Défense
nationale organisa quatre régiments de marche de zouaves : les
le et 3e, après avoir combattu dans l'armée de l'Est, seront
internés en Suisse; le 4e échappera à ce sort en
forçant l'encerclement prussien et rejoindra Gex; le 2e, formé
autour de Paris, sera pratiquement détruit à Coulommiers.
-------Après la guerre, les quatre
régiments de zouaves, reconstitués, ayant regagné
leur garnison d'origine, auront à lutter âprement contre
la révolte de Mokrani.
De 1871 à 1914, il ne se passera rien de notable pour les zouaves
que la participation d'un régiment de marche à deux bataillons
à la campagne de Chine en 1900 pour réprimer la révolte
des Boxers. En outre, un bataillon détaché de chacun des
quatre régiments de zouaves ira tenir garnison au Maroc.
Tirez donc, nom de Dieu!...
-------Sur le
front de France, sept régiments de zouaves et quatre régiments
mixtes de zouaves-tirailleurs vont participer à la grande tourmente.
Les 4e, 8e, 9e y gagneront pour leur drapeau la Légion d'honneur,
que portaient déjà le 2e et le 3e. Ce même 3e zouaves
recevra, honneur suprême, la médaille militaire.
-------Le ler régiment de marche de
zouaves, dont les hommes totaliseront 6000 citations, connut, en 1914,
une aventure qui fut très largement diffusée dans tout le
pays : ce fut la citation " au zouave inconnu
" décernée par le général d'Urbal et
dont voici le texte :« Le 12 novembre 1914,
à 5 heures, une colonne allemande se portait à l'attaque
du pont de Drie Gratchen défendu par le 1 er zouaves en poussant
devant elle des zouaves prisonniers et en criant : " 11è bataillon,
cessez le feu! "
-------Un
instant, nos soldats et nos mitrailleuses interrompent leur tir lorsque,
des rangs allemands, part ce cri poussé par un des zouaves prisonniers
: " Tirez donc, nom de Dieu! ce sont les boches! "
-------Une décharge générale
part alors de nos rangs, couche à terre les assaillants et l'héroïque
soldat dont le dévouement avait permis aux nôtres de déjouer
leur ruse. Si le nom de ce brave reste inconnu, du moins le 1er zouaves
gardera-t-il le souvenir de son sacrifice, qui honore le régiment
à l'égal des plus beaux faits d'armes de son histoire. Honneur
à sa mémoire!
-------Les zouaves n'avaient pas oublié
le chevalier d'Assas.
-------Les Dardanelles verront combattre
les
deux régiments de marche d'Afrique constitués
par les zouaves ainsi que le 2e bis de zouaves. Leur misère et
leur héroïsme ne le cédèrent en. rien à
ceux de leurs frères d'armes du front de France. Il devait même
revenir au 1er régiment de marche d'Afrique de combattre, en Crimée,
les hordes communistes. Enfin, le 3e régiment mixte de zouaves-tirailleurs
combattit au Levant dans le pays alaouite.
Le 9e zouaves. Ceux qu'on appellera , "les zouaves
de la Casbah ", car, implantés dans Casbah, ils ne la
quitteront pas pendant toute la " bataille d'Alger ", et
le nom du capitaine Sirvent est liè à toutes les victoires
sur les réseaux F.L.N. |
Et aussi la "bataille
d'Alger"
-------En
dehors du 8e zouaves qui venait de Mourmelon et qui, avec la 12e division
d'infanterie motorisée, sera détruit à Dunkerque,
les dix-sept autres régiments de zouaves qui combattirent en métropole
entrèrent dans la formation de divisions d'infanterie nord-africaines
ou de divisions d'infanterie d'Afrique. Toutes ces divisions seront, sans
autre espoir que de boucher des trous de plus en plus vastes dans notre
dispositif, jetées sans profit dans une série de batailles
perdues d'avance.
-------Elles
fondront sans laisser d'autre trace que le souvenir de leur héroïsme,
sans autre résultat que de prouver à la métropole
que ses fils d'Afrique étaient restés les dignes héritiers
de ces merveilleux régiments de zouaves des premiers temps de la
conquête de l'Algérie.
-------L'armée
de l'armistice reconstituera les quatre premiers régiments traditionnels
de zouaves à Alger (ler) Oran (2e), Constantine (3e) et Tunis (4e).
-------La
campagne de Tunisie verra revenir sur le champ de bataille les 3e et 4è
zouaves, puis lors des campagnes d'Italie et de France. Les zouaves écriront
avec leur sang les inscriptions de leurs drapeaux
-------1er
zouaves : Danube 1945.
-------2e
zouaves : Vosges 1944.
-------3e
zouaves Danube 1945.
-------4e
zouaves : Royan 1945.
-------9e
zouaves : Roches-lès-Blamont 1944
-------Ce
même 9e zouaves qui deviendra le régiment d'Alger et dont
une compagnie s'installera dans la Casbah, à demeure sous les ordres
du capitaine Sirvent. Il participera à toutes les opérations
conte les réseaux de Yacef. C'est cette unité qui arrêtera
Djamila Bouhired.
M. SAPIN-LIGNIÈRE
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