L'Algérie, Alger, leur Histoire.
Présence française dans les Oasis,,
pnha, n°101 , mai1999
sur site le 4-04-2003
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-----Rabah, pour attaquer les troupes des missions, installe son camp out près de Kousseri, à environ 6 kilomètres en aval.
-----Le commandant Lamy dispose, en plus de ses troupes aguerries, d'un nombre important de cavaliers auxiliaires, des Barghirmiens, d'une efficacité légendaire.
-----Il décide d'attaquer Rabah le 22 avril, dès 7 heures du matin. La bataille est d'une violence inouïe. Rabah se bat avec frénésie et Lamy avec clairvoyance.
-----Au milieu de ses soldats, Rabah attire le feu sur lui et une balle le frappe en pleine poitrine. Les soldats de l'usurpateur lâchent pied.
-----Les rescapés se jettent dans le fleuve et se dispersent alors que les cavaliers de Barghirmi, suivant la loi du vainqueur,sabrent, pillent et incendient ce qui ne peut être emporté. Les témoins, qui ont laissé des récits, comparent cette bataille à une guerre moyen-âgeuse.
-----Et c'est en pleine victoire que le commandant Lamy est mortellement blessé. Mais comme Rabah a été également tué, un Tirailleur le décapite et va montrer sa tête au commandant, pour lui prouver sa fidélité. Les dernières paroles du Commandant Lamy sont : "Je meurs content, Rabah n'est plus". Le drapeau du 19 ème Régiment de Tirailleurs a mérité que, pour ces faits, soit inscrit dans ses plis "Tchad-1900".
-----Après quelques nouvelles escarmouches et l'élimination de Fadelallah, fils de Rabah, les chefs Rabistes se rendent. Dikoa, point de ralliement de la mission saharienne, est prise.
-----Après encore quelques péripéties et avoir parcouru plus de 5.500 kilomètres, la mission atteint Natadi, à l'embouchure du Congo, où elle embarque pour Bordeaux.
-----Trois cent dix-sept hommes sont partis en 1898; 206 sont en bon état de santé, 46 sont blessés et des 48 européens 15 seulement sont revenus.
-----Le 28 octobre 1900, la mission rejoint Blida, le circuit est bouclé en deux ans.

La conquête des Oasis

-----Mais pour que la paix perdure il fallait étendre notre présence aux oasis sahariennes.
-----C'est à l'occasion d'une mission géologique, commandée par le capitaine Pein connaissant bien le Sahara, que la conquête des oasis débute. ----------Souvenons-nous, c'est lui qui avait ravitaillé la mission Foureau-Lamy à partir de Ouargla, jusqu'au sud du Grand Erg Oriental à Temassanine. L'escorte du capitaine Germain assure une protection discrète.
-----Cette mission exécutée dans le cadre scientifique était purement pacifique et relevait du ministère de l'instruction publique. Monsieur Flamant, préparateur à la faculté d'Alger, est des recherches géologiques sur les plateaux situés au nord du massif du Hoggar, le plateau de Tadmaït, le plus au nord et le plateau de Mouydir, à l'ouest de Adrar-nAhnet.La mission campe près de l'oasis d'Igosten, au nord d'In Salah. Elle oppose une forte résistance à des pillards qui l'attaquent. Elle parvient à les repousser pendant que le capitaine Germain, alerté par les fusées de détresse, rejoint la mission et organise la défense.
-----Les oasis ont un lien de vassalité avec l'Empire Chérifien. Leur conquête n'est pas envisagée pour ne pas heurter les susceptibilités internationales.
-----Mais les Ksouriens des oasis d'In-Rhâr, de Tit et d'Aoulef, groupés, se font menaçants.
-----Au nombre d'environ 1300 combattants ils acceptent de combattre contre les escortes des capitaines Pein et Germain. Celles-ci les battent à plates coutures. Leurs deux chefs sont les vainqueurs. Les populations d'In Salah et d'Igosten ainsi que les tribus qui vivent autour de ces agglomérations, les reconnaissent comme tels. Elles demandent la protection du pavillon français, après avoir demandé l'aman.
-----Cette alerte conduit le Général commandant le 19 ème Corps d'Armée à dépêcher des colonnes de secours et des munitions, aux ordres du commandant Baumgarten qui s'installe à In Salah. Le pacha de Timmi, Ed-Driss ben el-Kouri,le somme d'évacuer la place.
-----Une nouvelle colonne quitte El Goléa pour renforcer le détachement Baumgarten à In-Salah. C'est le colonel d'Eu qui commande l'expédition. -----Après quelques escarmouches, les Ksouriens s'installent dans (les positions fortifiées où ils se réfugient dès la fin de leurs attaques.
-----Ils ne pourront être délogés qu'au canon et à la baïonnette. Le pacha demande l'aman; ses pertes sont sérieuses et les deux kasbahs fortifiées se rendent.
-----Deux compagnies demeurent à In Salah et le colonel d'Eu regagne avec sa colonne El-Goléa.
-----Quelques opérations semblables sont faites dans le sud-Oranais. Igli et Tabelcosa puis Timimoun voient ainsi flotter le drapeau tricolore qui va protéger les populations.

-----Sous une chaleur atroce les hommes ont parcouru 1.825 kilomètres et pieds quasi nus, les chaussures étant usées tant par le sable de l'erg que le roc de la hamada. Le pied du Grand Erg est un véritable décor grandiose naturel d'opéra. Taghit, qui est le plus beau fleuron des Oasis, est sous la protection du commandant Bundsaux.
-----Le général Servière commande la division d'Alger. Il effectue, à partir d'El-Goléa, une inspection dans le Tidikelt et remonte sur le Touat. Son escorte est faible mais le Goum du capitaine Pein accompagne les Spahis et les Tirailleurs de sa garde.
-----Il reçoit un accueil chaleureux des indigènes, sous une chaleur torride. Il retourne à El-Goléa en passant par Timimoun. Les garnisons sont renforcées pour s'opposer aux violentes réactions qui se manifestent dans la vallée de l'Oued Zousfana et dans le Gourara.
-----Dans les conflits algéro-marocains nos troupes sont tenues en haleine par les Béraber du Tafilalet, Doui-Ménia du Djebel Béchar, les Ouled-Djerir des alentours du Figuig et quelques dissidents Chaamba (Ouargla).
-----Les pertes françaises sont parfois sévères mais après de nouvelles actions (les colonnes militaires, les Ksours demandent l'aman dans le Touat. Adrar fait allégeance.
-----Mais de nouveaux incidents nous obligent à poursuivre des actions punitives, notamment après l'attaque du bordj de Timimoun par un millier de Berabers, de nuit.
-----Les oasis sont toutes tenues, mais les Bérabers continuent leur harcèlement des postes, des convois et des populations locales. Les Touareg s'agitent aussi car évincés de leur suzeraineté du Tidikelt. Ils ne renoncent pas à exercer de nouveau contre les populations affamées, misérables, vivant dans le cadre merveilleux des palmeraies.

Le Sahara s'ouvre à la France

-----Les Méharistes, les Goumiers du Tidikelt et les Cavaliers du maghzen d'In Salah, sont sous les ordres d'un seul Français,le lieutenant Cottenest. Ils sont des supplétifs mais commandés par leur caïd respectif Ils déciment la tribu des DagRali,la plus importante du Hoggar et la plus dominatrice.
-----Les Touareg-Hoggar ne se relèvent pas et le Sahara s'ouvre à la France, le 19 mai 1902. C'est grâce à la démonstration du lieutenant Cottenest avec ses troupes de Tirailleurs et de Spahis sahariens, dans le Tidikelt, qu'une loi institue des compagnies sahariennes sous l'appellation de Compagnies Méharistes Indigènes.
-----La paix française règne dans le Hoggar. L'oeuvre civilisatrice du colonel Laperrine secondé par le Père Charles de Foucault se poursuit.
-----En 1904, la paix règne dans le Hoggar dont le chef, Moussa, reconnait la suzeraineté française. Ceci n'empêche pas les razzous de Bérabers et les rapines de pillards.
-----Pour parvenir à la pacification complète, il faut participer à des opérations de police dans le Sud-Oranais et la vallée de la Saoura, jusqu'en 1906. Les conflits Algéro-Marocains.
-----Les tribus des confins algéro-marocains chevauchent la frontière du fait de l'imprécision du traité du 18 mars 1845;tribus guerrières elles sont peu soucieuses des accords signés à Alger les 7 mars et 20 avril 1902.
-----C'est pourquoi il nous faut intervenir au Maroc, pays encore moyenâgeux, replié sur lui-même où la sécurité n'existe pas. Le Père Charles de Foucault, devenu moine, trappiste, après avoir été officier dans les hussards et les chasseurs d'Afrique puis explorateur secret au Maroc a été ordonné prêtre le 9 juin 1901. Homme de paix, il construit, à Beni-Abbès, un ermitage qu'il occupe. Il vit parmi les Touareg dans le Hoggar, qu'il parcourt. Les autochtones le vénèrent, mais son action gêne. Des Senoussis venus de Libye l'assassinent le ler décembre 1916, àTamanrasset.
-----La guerre civile est quasi permanente, les tribus se battent entre elles et refusent d'obéir au pouvoir central. C'est encore une oeuvre d'apport de civilisation et de pacification par la France pour qui c'est un nouvel effort considérable.
(à suivre)

Lt Colonel ( ER) Gaston Bautista