agriculture et arboriculture en Algérie avant 1962
Les orangers et les mandariniers d'Algérie

Les oranges et les mandarines sont, de toutes les primeurs d'Algérie, celles dont la culture s'est le plus rapidement étendue.

Avant l'occupation française, l'oranger était connu des indigènes, mais il n'était cultivé que dans certaines parties des vallées, abritées et à sol frais. Sur tout le territoire de la Colonie on ne comptait que quelques centaines d'hectares. Or, on peut dire aujourd'hui que 6.000 hectares environ sont plantés d'orangers et de mandariniers.

Le mandarinier est d'importation récente ; les indigènes ne le connaissaient pas et c'est un français, M. Hardy, l'ancien directeur de la Pépinière Centrale, aujourd'hui le Jardin d'Essai, qui, en 1850, en a fait les premiers essais, rapidement concluants. La région de Blida fut d'abord prise comme champ d'expérience, puis, vers 1875, les plantations furent étendues et l'on compte actuellement près d'un million d'arbres en plein rapport.

Afrique du nord illustrée du 23-1-1926 - Transmis par Francis Rambert
janvier 2021

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ORANGES ET MANDARINES

Les oranges et les mandarines sont, de toutes les primeurs d'Algérie, celles dont la culture s'est le plus rapidement étendue.

Avant l'occupation française, l'oranger était connu des indigènes, mais il n'était cultivé que dans certaines parties des vallées, abritées et à sol frais. Sur tout le territoire de la Colonie on ne comptait que quelques centaines d'hectares. Or, on peut dire aujourd'hui que 6.000 hectares environ sont plantés d'orangers et de mandariniers.

Le mandarinier est d'importation récente ; les indigènes ne le connaissaient pas et c'est un français, M. Hardy, l'ancien directeur de la Pépinière Centrale, aujourd'hui le Jardin d'Essai, qui, en 1850, en a fait les premiers essais, rapidement concluants. La région de Blida fut d'abord prise comme champ d'expérience, puis, vers 1875, les plantations furent étendues et l'on compte actuellement près d'un million d'arbres en plein rapport.

Des perfectionnements incessants sont apportés à la culture de ces agrumes en Algérie, en vue d'améliorer la qualité des fruits destinés à l'exportation et aussi d'en augmenter la quantité, car il nous faut lutter - et c'est là l'un des plus surprenants paradoxes -avec les agrumes d'origine espagnole ou italienne. Nous ne reviendrons pas aujourd'hui sur cette situation incompréhensible qui permet aux fruits étrangers de concurrencer, sur nos grands marchés métropolitains de primeurs, les produits de l'Algérie. Il faudrait, si nous voulions une fois de plus en rechercher les causes, soulever la question du monopole du pavillon, des frais de transport et des droits de douane tous problèmes qui ont fait couler des flots d'encre et prononcer d'innombrables discours.

Jusqu'au moment où l'on voudra bien protéger les cultures algériennes, nous aurons donc à nous organiser, à lutter, à contre-attaquer. On sait quee ce ne sont pas choses à faire reculer les Algériens, depuis longtemps, depuis toujours habitués à mener la bataille pour la vie. Les colons sont arrivés à vaincre le marécage, la fièvre, la sécheresse, les sauterelles ; de marais pestilentiels, de foyers de paludisme, de plaines arides et désolées, ils ont fait des exploitations fertiles où poussent tout ensemble, l'orge, le blé, le coton, les tomates, les orangers, les mandariniers, etc., etc... pourquoi n'arriveraient-ils pas à bout des barrières que la Métropole, dans son ignorance, a dressé devant eux.

Dans tous les cas, on s'organise el nous n'en voulons pour preuve que la constitution de coopératives qui groupent les colons de toute une région pour lutter, avec plus d'efficacité, contre les ennemis avoués ou cachés. Tabacoop, vinicoop, tomacoop, agrumcoop, ce sont tous des organismes qui ont pour but de réunir des énergies, de rassembler des capitaux égaillés un peu partout, de grouper des initiatives, et dont la devise est : " l'union fait la force ".

Pour ce qui est des agrumes, la Coopérative de la Mitidja représente l'organisation la plus puissante de l'Algérie, elle poursuit surtout le but de conserver les fruits par des procédés frigorifiques en usage aux États-Unis et dans l'Afrique Australe.

Par ce moyen, il lui est possible de sauver des quantités inouïes de fruits qui se perdaient faute de pouvoir les préserver des atteintes du temps.
Installée tres confortablement, elle possède aussi le moyen d'améliorer les moyens d'exportation et tous les fruits qu'elle envoie sont minutieusement triés, choisis, vérifiés, de façon à ce qu'ils puissent supporter la comparaison avec les fruits similaires dont l'Espagne et l'Italie inondent la France.

Aussi est-ce avec une satisfaction non dissimulée que nous assistons à l'augmentation incessante de nos exportations dont les chiffres atteignent : pour les oranges, une moyenne de cinquante mille quintaux, et pour les mandarines, de cent mille quintaux. Ce sont des quantités appréciables qui s'amplifieront encore, donnant la mesure de la ténacité dans l'effort qu'apportent, à tout ce qu'ils font, les colons algériens