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La qualité médiocre des photos de cette page est celle de
la revue. Nous sommes ici en 1922. Amélioration notable plus tard,
dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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ORANGES ET MANDARINES
Les oranges et les mandarines sont, de
toutes les primeurs d'Algérie, celles dont la culture s'est le
plus rapidement étendue.
Avant l'occupation française, l'oranger était connu des
indigènes, mais il n'était cultivé que dans certaines
parties des vallées, abritées et à sol frais. Sur
tout le territoire de la Colonie on ne comptait que quelques centaines
d'hectares. Or, on peut dire aujourd'hui que 6.000 hectares environ sont
plantés d'orangers et de mandariniers.
Le mandarinier est d'importation récente ; les indigènes
ne le connaissaient pas et c'est un français, M. Hardy, l'ancien
directeur de la Pépinière Centrale, aujourd'hui le Jardin
d'Essai, qui, en 1850, en a fait les premiers essais, rapidement concluants.
La région de Blida fut d'abord prise comme champ d'expérience,
puis, vers 1875, les plantations furent étendues et l'on compte
actuellement près d'un million d'arbres en plein rapport.
Des perfectionnements incessants sont apportés à la culture
de ces agrumes en Algérie, en vue d'améliorer la qualité
des fruits destinés à l'exportation et aussi d'en augmenter
la quantité, car il nous faut lutter - et c'est là l'un
des plus surprenants paradoxes -avec les agrumes d'origine espagnole ou
italienne. Nous ne reviendrons pas aujourd'hui sur cette situation incompréhensible
qui permet aux fruits étrangers de concurrencer, sur nos grands
marchés métropolitains de primeurs, les produits de l'Algérie.
Il faudrait, si nous voulions une fois de plus en rechercher les causes,
soulever la question du monopole du pavillon, des frais de transport et
des droits de douane tous problèmes qui ont fait couler des flots
d'encre et prononcer d'innombrables discours.
Jusqu'au moment où l'on voudra bien protéger les cultures
algériennes, nous aurons donc à nous organiser, à
lutter, à contre-attaquer. On sait quee ce ne sont pas choses à
faire reculer les Algériens, depuis longtemps, depuis toujours
habitués à mener la bataille pour la vie. Les colons sont
arrivés à vaincre le marécage, la fièvre,
la sécheresse, les sauterelles ; de marais pestilentiels, de foyers
de paludisme, de plaines arides et désolées, ils ont fait
des exploitations fertiles où poussent tout ensemble, l'orge, le
blé, le coton, les tomates, les orangers, les mandariniers, etc.,
etc... pourquoi n'arriveraient-ils pas à bout des barrières
que la Métropole, dans son ignorance, a dressé devant eux.
Dans tous les cas, on s'organise el nous n'en voulons pour preuve que
la constitution de coopératives qui groupent les colons de toute
une région pour lutter, avec plus d'efficacité, contre les
ennemis avoués ou cachés. Tabacoop, vinicoop, tomacoop,
agrumcoop, ce sont tous des organismes qui ont pour but de réunir
des énergies, de rassembler des capitaux égaillés
un peu partout, de grouper des initiatives, et dont la devise est : "
l'union fait la force ".
Pour ce qui est des agrumes, la Coopérative de la Mitidja représente
l'organisation la plus puissante de l'Algérie, elle poursuit surtout
le but de conserver les fruits par des procédés frigorifiques
en usage aux États-Unis et dans l'Afrique Australe.
Par ce moyen, il lui est possible de sauver des quantités inouïes
de fruits qui se perdaient faute de pouvoir les préserver des atteintes
du temps.
Installée tres confortablement, elle possède aussi le moyen
d'améliorer les moyens d'exportation et tous les fruits qu'elle
envoie sont minutieusement triés, choisis, vérifiés,
de façon à ce qu'ils puissent supporter la comparaison avec
les fruits similaires dont l'Espagne et l'Italie inondent la France.
Aussi est-ce avec une satisfaction non dissimulée que nous assistons
à l'augmentation incessante de nos exportations dont les chiffres
atteignent : pour les oranges, une moyenne de cinquante mille quintaux,
et pour les mandarines, de cent mille quintaux. Ce sont des quantités
appréciables qui s'amplifieront encore, donnant la mesure de la
ténacité dans l'effort qu'apportent, à tout ce qu'ils
font, les colons algériens
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