Chronique de mon agonie : page 2 - en guise d'introduction.
par Jean Boisard, professeur des Universités
À Alger, certains des enfants du Cadix et des Tournants Rovigo, pour cause de communion solennelle, ont fréquenté l'Église de notre saint berbère, le fils de la Sainte-Monique qu'elle réussit à convertir à sa foi : Saint-Augustin. Vous connaissez sa jeunesse houleuse, comparable, parfois, à la nôtre.
Nous avons mis en pratique sa maxime :
" La mesure de l'amour est d'aimer sans mesure "
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sur site le 12/12/2002

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EN GUISE D'INTRODUCTION

-----Cinq fois sur le métier j'ai remis mon ouvrage.

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Tantôt trop long, tantôt trop court ... Ces premières tentatives ne m'ont procuré aucune satisfaction.

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Je me suis donc fixé un but : dix pages dactylographiées au format A4. Point ! Et s'il y en a douze, vous n'irez pas m'en faire un plat, du moins je l'espère, puisque je conte une partie de ma vie.

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-----À Alger, certains des enfants du Cadix et des Tournants Rovigo, pour cause de communion solennelle, ont fréquenté l'Église de notre saint berbère, le fils de la Sainte-Monique qu'elle réussit à convertir à sa foi : Saint-Augustin. Vous connaissez sa jeunesse houleuse, comparable, parfois, à la nôtre.

-----Nous avons mis en pratique sa maxime :

" La mesure de l'amour est d'aimer sans mesure "

-----Trop !

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Nous avons trop aimé notre Algérie.

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Peu de gens, en France continentale, ont compris cet amour absolu frisant (pour eux) une absurdité incompréhensible. Lorsqu'ils n'étaient pas indifférents, le reste des " patos" nous a vilipendés, calomniés, voués aux gémonies. À leurs yeux, nous n'étions que des excités et des activistes qui ne récoltaient que le juste prix de la fameuse sueur qui dégoulinait des burnous. Bien que n'y ayant jamais mis les pieds, j'imagine ces maîtres en morale transpirant frileusement dans les caves jazzies de Saint-Germain-des-Prés, où les nuits devaient être chaudes. Inutile de citer des noms : chacun les connaît.


-----Oui ! Nous avons trop aimé l'Algérie.


----- De fait, nous confondions, en cet amour, notre pays et la France d'Europe. C'est à cause de l'incompréhension de cette dernière que certains d'entre-nous (qui étions hédonistes, il faut en convenir) devinrent furieux, car trahis, révoltés et s'engagèrent dans des actions parfois insensées.


-----Nous étions, paraît-il, racistes. Vous connaissez des juifs qui regrettent leurs amitiés avec les chrétiens et les musulmans ? Citez-moi des cathos qui se mordent les doigts d'avoir eu des copains ... Ah ! J'allais oublier les athées. Continuez à ma place pour la suite.


-----Les gnons échangés entre nous (ceux de Dordor, puis de Bugeaud), ces amitiés particulières (au sens viril du terme), cette vie de quartier et de solidarité, je ne les ai point retrouvés en Normandie. Où j'ai vécu, arithmétiquement parlant, deux fois plus longtemps qu'en Algérie.


-----Comme mon intention n'est pas de vous enquiquiner avec des citations littéraires, permettez-m'en une dernière.


-----SÉNÈQUE le Philosophe (dit aussi le Tragique), qui vécut à l'époque de notre Christ, écrivit :

" Ce n'est pas parce que les choses sont diffciles que nous n'osons pas : c'est parce que nous n'osons pas qu'elles ont difflciles ".

-----Houari BOUMEDIENE, excellent connaisseur des sentences de SÉNÈQUE (mais qu'il lisait de droite à gauche), commit, forcément, un contresens. Au titre de la symbolique constructiviste socialisante de la nouvelle Algérie Démocratique et Populaire, l'un de ses premiers actes marquants fut, à l'aide d'un bulldozer, de mettre à bas ...

l'Église Saint-Augustin.

-----Est-il besoin d'un commentaire ?

-----Oui, sans doute. Depuis quelques années, certains, qui voulaient leur indépendance, entrés en France clandestinement, jouent à occuper nos Églises, et non les Mosquées construites sur le sol français.

Note du webmaster : voir Saint-Augustin...Dordor...Bugeaud...Berbères