EN GUISE D'INTRODUCTION
-----Cinq fois sur le métier j'ai
remis mon ouvrage.
-----Tantôt trop long, tantôt trop court ... Ces premières
tentatives ne m'ont procuré aucune satisfaction.
-----Je me suis donc fixé un but : dix pages dactylographiées
au format A4. Point ! Et s'il y en a douze, vous n'irez pas m'en faire
un plat, du moins je l'espère, puisque je conte une partie de ma
vie.
o-o-o-o-o
-----À Alger, certains des enfants
du Cadix et des Tournants Rovigo, pour cause de communion solennelle,
ont fréquenté l'Église de notre saint berbère,
le fils de la Sainte-Monique qu'elle réussit à convertir
à sa foi : Saint-Augustin. Vous connaissez sa jeunesse houleuse,
comparable, parfois, à la nôtre.
-----Nous avons mis en pratique sa maxime
:
" La mesure de l'amour est d'aimer
sans mesure "
-----Trop !
-----Nous avons trop aimé notre Algérie.
-----Peu de gens, en France continentale, ont compris cet amour
absolu frisant (pour eux) une absurdité incompréhensible.
Lorsqu'ils n'étaient pas indifférents, le reste des "
patos" nous a vilipendés, calomniés, voués aux
gémonies. À leurs yeux, nous n'étions que des excités
et des activistes qui ne récoltaient que le juste prix de la fameuse
sueur qui dégoulinait des burnous. Bien que n'y ayant jamais mis
les pieds, j'imagine ces maîtres en morale transpirant frileusement
dans les caves jazzies de Saint-Germain-des-Prés, où les
nuits devaient être chaudes. Inutile de citer des noms : chacun
les connaît.
-----Oui ! Nous avons trop aimé l'Algérie.
----- De fait, nous confondions, en cet amour,
notre pays et la France d'Europe. C'est à cause de l'incompréhension
de cette dernière que certains d'entre-nous (qui étions
hédonistes, il faut en convenir) devinrent furieux, car trahis,
révoltés et s'engagèrent dans des actions parfois
insensées.
-----Nous étions, paraît-il,
racistes. Vous connaissez des juifs qui regrettent leurs amitiés
avec les chrétiens et les musulmans ? Citez-moi des cathos qui
se mordent les doigts d'avoir eu des copains ... Ah ! J'allais oublier
les athées. Continuez à ma place pour la suite.
-----Les gnons échangés entre
nous (ceux de Dordor, puis de Bugeaud), ces amitiés particulières
(au sens viril du terme), cette vie de quartier et de solidarité,
je ne les ai point retrouvés en Normandie. Où j'ai vécu,
arithmétiquement parlant, deux fois plus longtemps qu'en Algérie.
-----Comme mon intention n'est pas de vous
enquiquiner avec des citations littéraires, permettez-m'en une
dernière.
-----SÉNÈQUE le Philosophe
(dit aussi le Tragique), qui vécut à l'époque de
notre Christ, écrivit :
" Ce n'est pas
parce que les choses sont diffciles que nous n'osons pas : c'est parce
que nous n'osons pas qu'elles ont difflciles ".
-----Houari BOUMEDIENE, excellent connaisseur
des sentences de SÉNÈQUE (mais qu'il lisait de droite à
gauche), commit, forcément, un contresens. Au titre de la symbolique
constructiviste socialisante de la nouvelle Algérie Démocratique
et Populaire, l'un de ses premiers actes marquants fut, à l'aide
d'un bulldozer, de mettre à bas ...
l'Église Saint-Augustin.
-----Est-il besoin d'un commentaire ?
-----Oui, sans doute. Depuis quelques années,
certains, qui voulaient leur indépendance, entrés en France
clandestinement, jouent à occuper nos Églises, et non les
Mosquées construites sur le sol français.
Note du webmaster : voir Saint-Augustin...Dordor...Bugeaud...Berbères
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