AFFREVILLE
Le concours-exposition d'Affreville ouvre des perspectives d'élevage dans le Haut-Chéliff

Le concours-exposition d'Affreville ouvre des perspectives d'élevage dans le Haut-Chéliff

D'une visite å Affreville, l'on conserve une impression réconfortante. La ville, clé du Haut-Chéliff, connaît un bel essor. La région environnante également.

Aux nombreuses réalisations communales, s'ajoutent; celles des organisations agricoles. Récemment l'on procédait a l'inauguration de la sobre et harmonieuse maison du colon.

Hier, organisé par le Syndicat d'élevage, un concours-expositions agricole drainait dans la cité chère à M. Gougé, maire, tout ce que l'arrondissement de Miliana, et même de plus loin, compte d'amateurs d'élevage.

Cette manifestation, la première du genre depuis la fin des hostilités, a connu un succès justifié et sera un précieux encouragement pour M. Morant, président du syndicat d'élévage, et Mongeot, inspecteur du service de l'élevage.

A l'image des agriculteurs et des villageois de cette région, entreprenants au possible, malgré de nombreuses difficultés. les organisateurs ont mis sur pied un concours imposant où deux cent cinquante bovins et ovins. ainsi qu'une centaine de chiens ont été présentés.

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Echo d'Alger du20-4-1952 - Transmis par Francis Rambert
sur site : mars 2024

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Le concours-exposition d'Affreville ouvre des perspectives d'élevage dans le Haut-Chéliff
Le concours-exposition d'Affreville ouvre des perspectives d'élevage dans le Haut-Chéliff

Le concours-exposition d'Affreville ouvre des perspectives d'élevage dans le Haut-Chéliff

D'une visite å Affreville, l'on conserve une impression réconfortante. La ville, clé du Haut-Chéliff, connaît un bel essor. La région environnante également.
Aux nombreuses réalisations communales, s'ajoutent; celles des organisations agricoles. Récemment l'on procédait a l'inauguration de la sobre et harmonieuse maison du colon.
Hier, organisé par le Syndicat d'élevage, un concours-expositions agricole drainait dans la cité chère à M. Gougé, maire, tout ce que l'arrondissement de Miliana, et même de plus loin, compte d'amateurs d'élevage.
Cette manifestation, la première du genre depuis la fin des hostilités, a connu un succès justifié et sera un précieux encouragement pour M. Morant, président du syndicat d'élévage, et Mongeot, inspecteur du service de l'élevage.
A l'image des agriculteurs et des villageois de cette région, entreprenants au possible, malgré de nombreuses difficultés. les organisateurs ont mis sur pied un concours imposant où deux cent cinquante bovins et ovins. ainsi qu'une centaine de chiens ont été présentés.

L'irrigation et ses problèmes
Nous insisterons plus particulièrement sur la participation des bêtes de ferme dont l'élevage parait devoir prendre de l'ampleur dans le Haut-Chéliff.
Cette partie de la plaine va connaître une totale transformation. Le miracle de l'eau, provenant du barrage du Ghrib va enfin jouer son rôle initial et logique : l'irrigation des terres d'Affreville. Ce sera avec 37.000 hectares le périmètre irrigable le plus important d'Algérie.
Mais l'irrigation pose de nombreux problèmes. Elle incite même les producteurs à une certaine réserve, cause un désarroi. On ne transforme pas facilement une terre sèche. Il convient de bien réfléchir avant d'entreprendre de nouvelles cultures. Il n'est pas possible de se fier à l'expérimentation des autres périmètres. C'est l'inconnu. D'où l'existence d'une étroite collaboration entre les techniciens et les producteurs Ces derniers par ailleurs doivent se convaincre de la nécessité d'entreprendre des travaux sur leurs terres : de dénivellement, de mise en place de conduites secondaires. Tâches de longue haleine...
Enfin l'orientation des cultures doit être judicieuse. Pour le Haut-Chéliff l'agrumiculture ne sera pas un exutoire d'autant que la saturation des marchés de consommation est à prévoir.

L'avenir : production fourragère
Par contre, l'arboriculture, en particulier les oliviers, la culture intensive des céréales, grâce à l'irrigation, bien que cela. soulève une délicate technicité, pourront se développer.
Mais les perspectives générales d'avenir de cette région se situent dans l'élevage. M. Urbani secrétaire général adjoint du Gouvernement général, chargé des Affaires économiques ; M. de Calan, délégué à l'Assemblée algérienne. ainsi que différentes personnalités locales, s'en sont déclarés fermement convaincus.
Toute une gamme de plantes fourragères s'offre aux producteurs du Haut-Chéliff, en tête desquelles la luzerne. Pour M. de Calan, " il y a possibilité de boucler les douze mois de l'année ".
Ce fourrage devra être ensuite transfomé sur place, c'est-à-dire en viande, laine et lait. Pour le délégué d'Affreville. grâce à cette permanence de la nourriture, l'on doit pouvoir obtenir des viandes de qualité. Par ailleurs, la laine provenant du mérinos dont l'élevage donne actuellement des résultats encourageants. doit ouvrir d'importants débouchés sur la métropole.
Enfin, le lait, estime M. de Calan, du fait de la permanence de nourriture fourragère sur place, pourra avoir son prix de revient sensiblement abaissé, permettant ainsi une augmentation de la consommation.
Ainsi le concours-exposition d'Affreville prend un relier particulier. De magnifiques sujets ont été présentés provenant d'une race pure acclimatée. Les taureaux, les vaches, les génisses, d'origine tarentaise, nés, élevés, primés à Affreville, autorisent tous les espoirs. Il en est de même pour les ovins.
Lorsque l'on parle d'0rléansville, Oued-Fodda, on compare souvent cette partie de la plaine du Cheliff à une petite Californie.
Demain peut-être, comparera t-on le Haut-Chéliff aux gras pâturages de la Normandie ?

L'allocution de M. URBANI
A l'issue de la visite des boxes du concours-exposition, et de la présentation des sujets primés, un banquet offert par le Syndicat d'élevage a réuni de nombreux invités.
Au dessert, M. Morant a fait l'historique du syndicat d'élevage de la région ; M. l'agha Ben Souna. conseiller général. a insisté sur le fait que l'économique devait primer sur le politique et demandé à l'administration son aide en faveur de la paysannerie musulmane par l'entremise des S.A.R.. et du T.l.C.
Après que M. Bisgambiglia eut fait un éloquent plaidoyer en faveur de l'eau , et M. de Calan, dont nous avons ci-dessus exposé l'opinion, M. Urbani a fait un rapide tour de la situation économique et précisé la position de l'administration à l'encontre de certains problèmes locaux.
Le secrétaire général du Gouvernement, avec la compétence qui lui est unanimement reconnue, a traité de l'organisation des marchés, nationaux et européens, " qui seule permettra d'assurer la sécurité des populations rurales ". Il n'a pas manqué, sur ce point, d'assurer son auditoire du souci animant le gouvernement de préserver les intérêts de l'agriculture au cours des conversations économiques européennes.
M. Urbani a également affirmé la préoccupation constante des Services techniques et leur désir de développer les S.A.R., " sur lesquels on fonde de gros espoirs " et les T.I.C. " expérience récente, prélude à une déconcentration administrative ".
Répondant plus particulièrement à quelques revendications présentées par M. de Calan, le secrétaire général adjoint a précisé : que l'implantation du génie rural allait commencer ; sur le prix de l'eau, qu'il convenait de ne pas créer une rivalité entre les deux périmètres voisins. mais qu'il était nécessaire d'assurer l'équilibre de l'exploitation. " S'il y a péréquation, il y aura forcément compensation. "
Enfin, M. Urbani a traité du crédit agricole et a rappelé qu'il était partisan, outre l'investissement public, de l'équipement particulier par le crédit. La délicate question des prêts à long terme ne pourra avoir de solutions qu'avec la stabilisation qui entraînera la confiance.
Sur ce sujet, il a exprimé sa satisfaction d'avoir enregistré l'accord des dirigeants de l'agriculture en faveur de l'" expérience Pinay ".
M. Urbani a conclu en transmettant aux producteurs du Haut-Chéliff le salut de M. le gouverneur général Roger Léonard.