Les archives de la guerre d'Algérie
La plus grande partie des archives a été ouverte au public
le 1" juillet 1992.
Les documents peuvent être consultés
au terme d'un délai de trente ans, à l'exception de
:
- Soixante ans pour le Secret Défense ou Très Secret - ou
portant atteinte à la vie privée, ou mettant en cause la
sûreté de l'Etat - ou enquêtes de gendarmerie - 2'
Bureau - DGSE - Affaires étrangères.
- Cent ans pour des affaires d'ordre privé ou judiciaire.
- Cent vingt ans pour les dossiers de personnels.
- Cent cinquante ans pour les dossiers médicaux.
Les lieux de mémoire pour les archives
militaires
Le château de Vincennes (Terre, Mer, Air),
l'Etablissement cinématographique et photographique des Armées
au Fort d'Ivry,
les Dépôts d'archives de la gendarmerie dans l'Indre, au
Blanc,
et le Bureau central d'archives à Pau.
Les archives techniques (DGA, DTCA, etc.)
sont au Centre d'archives de l'armement à Châtellerault.
Les lieux de mémoire pour les archives
non militaires
La Direction d'information des Affaires étrangères,
le Centre de recherche des archives à Paris,
le Centre d'archives Outre-mer à Aix-en-Provence,
la Mission des archives de la police nationale, place Beauvau,
les centres d'archives départementales.
Les dossiers des militaires non officiers sont conservés dans les
dépôts d'archives départementales de leur lieu de
naissance.
Les chercheurs ont une très riche documentation qui remettra en
cause certaines opinions reçues. Le SHAT avait rédigé
" La guerre d'Algérie par les documents ", approuvé
par le Premier ministre Michel Rocard, puis interrompu par autorité.
Les documents exploitables
Directives des Commandements supérieurs,
Opération Challe, barrages frontaliers,
engagement des musulmans aux côtés de la France,
regroupement de populations,
aide des SAS au développement,
état d'esprit de la population,
moral des troupes.
Ne sont pas communicables :
Dossiers ministériels, EMAT, 2' Bureau, Affaires étrangères,
Affaires algériennes, départements d'Algérie (disparition
dans les eaux du port d'Alger).
Il serait souhaitable de pouvoir observer la face cachée de la
guerre en consultant les Archives algériennes pour établir
une Histoire comparée du conflit. Les archives du ministère
de la Défense algérien ne sont pas ouvertes, ni celles de
la direction des Archives nationales et du Centre national des Etudes
historiques. En 1981, l'historien Mohammed Teguia, dans l'Algérie
en guerre, pour évaluer les effectifs de l'ALN, est contraint à
faire une extrapolation à partir de la zone 4 de la wilaya 4, qu'il
connaît.
Certains pensent qu'une certaine proportion des archives des wilayas se
trouve dans le 20 Bureau français.
En conclusion, la diversité des lieux de mémoire, le nombre
élevé des acteurs, la complexité de classement des
archives, les échéances tardives d'ouverture illustrent
les difficultés rencontrées par les historiens et les archivistes.
Il convient de mettre en lumière l'important travail des archivistes
des Armées et la qualité de l'accueil réservé
aux chercheurs dans les locaux de Vincennes. Je ne suis pas sûr
que les producteurs de films prennent le minimum de précautions
quant à la vérité et l'objectivité.
C'est bien la même chose pour toutes les archives en général:
il faut observer la loi de 1979 qui définit les délais de
communication. Il est certain que beaucoup d'auteurs (notamment de films)
sont engagés et ne considèrent que ce qui va dans le sens
de ce qu'ils entendent démontrer.
Charles de Taxis du Poët
(extrait de "l'Algérianiste", n°121, mars 2008
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