L'EAU
L'EAU QUE VOUS BUVEZ...
1.-Alger consomme par jour 50 millions de litres d'eau
Icosium se contentait du débit d'une petite source
2.-
L'alimentation d'Alger en eau nécessite un réseau de 420 km de canalisation
Un projet prévoit l'alimentation de 23 communes par la ville d'Alger

De tout temps. l'homme s'est préoccupé du problème de l'eau. Pour sa subsistance, pour l'hygiène de son corps, l'eau a toujours été pour lui un élément indispensable.

L'effort humain, déployé au cours des siècles en matière d'hydraulique, a permis d'approcher aujourd'hui la perfection. Si bien que le monsieur qui ouvre, le matin, le robinet de son lavabo, ne songe nullement au travail considérable qui lui permet ce geste simple et facile.

Sait-il encore que cette eau potable qu'il boit sans appréhension fait l'objet d'une surveillance constante ?

L'alimentation de l'eau potable à Alger est une des plus grandes et des plus belles réalisations.

A l'époque des Romains et des Turcs

Les Romains de l'antique Icosium avaient déjà songé à cette question comme semblent l'attester d'authentiques documents.

L'écrivain El-Belkéri signale, dans un ouvrage, la présence d'une source jaillissante de terre devant une église romaine, encore debout au onzième siècle et située à l'endroit même de la Ketchawa, emplacement de l'actuelle cathédrale d'Alger.

Et Devoulx, dans une étude sur Alger, fait état de la découverte de citernes dans 1'ancienne rue de Chartres et d'un aqueduc dont une arrivée se trouvait à proximité de la cathédrale et une autre près de l'ancienne préfecture.
" Ces constatations, nous a dit M. Pasquali, ingénieur de la ville d'Alger, nous permettent de penser qu'Icosium était alimentée en eau potable ".

S'intéressant également à la question de l'eau, le RP. Diego de Haedo, dans un de ses livres, met en relief les travaux exécutés par les Turcs, en particulier les canalisations et les fontaines

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Echo d'Alger des 5 et 6-9-1950- Transmis par Francis Rambert
mis sur site : avril 2021

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HYGIÈNE et PROPRETÉ DE LA VILLE D'ALGER - Echo d'Alger - 1930
L'alimentation d'Alger en eau potable - Echo d'Alger du 11-7-1933 -
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Comment Alger est alimentée en précieux liquide

420 km de canalisation
420 km de canalisation

L'EAU QUE VOUS BUVEZ...
Alger consomme par jour 50 millions e litres d'eau
Icosium se contentait du débit d'une petite source

De tout temps. l'homme s'est préoccupé du problème de l'eau. Pour sa subsistance, pour l'hygiène de son corps, l'eau a toujours été pour lui un élément indispensable.
L'effort humain, déployé au cours des siècles en matière d'hydraulique, a permis d'approcher aujourd'hui la perfection. Si bien que le monsieur qui ouvre, le matin, le robinet de son lavabo, ne songe nullement au travail considérable qui lui permet ce geste simple et facile.
Sait-il encore que cette eau potable qu'il boit sans appréhension fait l'objet d'une surveillance constante ?
L'alimentation de l'eau potable à Alger est une des plus grandes et des plus belles réalisations.
A l'époque des Romains et des Turcs
Les Romains de l'antique Icosium avaient déjà songé à cette question comme semblent l'attester d'authentiques documents.
L'écrivain El-Belkéri signale, dans un ouvrage, la présence d'une source jaillissante de terre devant une église romaine, encore debout au onzième siècle et située à l'endroit même de la Ketchawa, emplacement de l'actuelle cathédrale d'Alger.
Et Devoulx, dans une étude sur Alger, fait état de la découverte de citernes dans 1'ancienne rue de
Chartres et d'un aqueduc dont une arrivée se trouvait à proximité de la cathédrale et une autre près de l'ancienne préfecture.
" Ces constatations, nous a dit M. Pasquali, ingénieur de la ville d'Alger, nous permettent de penser
qu'Icosium était alimentée en eau potable ".
S'intéressant également à la question de l'eau, le RP. Diego de Haedo, dans un de ses livres, met en relief les travaux exécutés par les Turcs, en particulier les canalisations et les fontaines

L'arrivée des Français
Lorsque les Français débarquèrent en Algérie, il existait, à Alger, près de deux mille puits et environ deux mille citernes, Ainsi l'alimentation en eau était relativement satisfaisante pour la population restreinte de l'époque.
Mais bientôt l'état des canalisations et la sécheresse alarmèrent les autorités, qui eurent à faire face à de nombreuses difficultés.
Pendant longtemps on utilisa les vieux ouvrages de faible débit, c'est-à-dire les aqueducs du Télemly, de Birtraria et de l'Ain-Zeboudja.
L'augmentation croissante de la population algéroise obligea les municipalités à orienter leurs recherches vers la Mitidja. " Ce fut le début de l'utilisation des eaux artésiennes, et notamment celles rencontrées dans les sous-sols de l'actuel domaine de l'Harrach sur lequel sont édifiées les usines de refoulement ", précise M. Pasquali, qui veut bien nous renseigner sur la situation actuelle de l'alimentation en eau potable de la ville d'Alger.
Les grands travaux
Cette eau, dit-il, provient presqu'entièrement de plusieurs nappes aquifères situées sous la plaine de la Mitidja. Située à des profondeurs variables comprises entre 50 et 400 mètres, elle est captée au moyen de forages. Elle est ensuite projetée, par une pompe, dans des collecteurs.
Ceux-ci, au nombre de 31 actuellement, rassemblent les eaux de tous les puits et parcourant les sous-sols de Baraki et la propriété communale de l'Harrach, sur une longueur totale de 24 kilomètres pour atteindre les usines de refoulement.
L'eau est renvoyée ensuite dans un réservoir d'une capacité de 15.000 m3, situé à Kouba.
Constitué par trois cuves de capacité égale, ce réservoir abrite les canalisations d'adduction, de distribution et de vidange, Ces installations permettent un rendement maximum, mais nécessitent une surveillance de tous les instants.
La goutte d'eau fait son chemin
Toutes ces eaux. accumulées dans le réservoir de Kouba, sont absorbées par un immense siphon dont les deux extrémités sont situées l'une à Kouba, l'autre au réservoir du Télemly (près du Gouvernement Général).
Une partie de cette eau est alors dirigée par d'autres canalisations, les usines de relais qui la refoulent dans d'autres réservoirs ayant pour but d'alimenter les différentes zones déterminées par des cotes d'altitude (boulevard Bru, Kouba, bois de Boulogne Télemly).
Le réservoir du Télemly est le plus important. Sa capacité est de 11.700 m3. Compressée, malaxée
l'eau est enfin précipitée dans les grosses conduites de distribution de 300 mm. de diamètre qui l'amènera, en passant par des canalisations de 40, 100 ou 150 mm , au tuyau de plomb de l'immeuble.
Et descendant d'étage en étage, la petite goutte d'eau arrive enfin au robinet de notre lavabo… ou de la borne-fontaine. Enfin, lorsque le soir, la ménagère prudente et économe s'assure que le robinet est bien fermé, 50.000 mètre cubes d'eau auront été consommés dans cette seule journée, alors que la réserve quotidienne est de 70.000 mètres cubes


 


420 km de canalisation
420 km de canalisation


L'alimentation d'Alger en eau nécessite un réseau de 420 km de canalisation
Un projet prévoit l'alimentation de 23 communes par la ville d'Alger

Pour les besoins de sa population la vile d'Alger a donc été obligée de capter les eaux hors de sa commune. Si las nappes aquifères de la Mitidja fournissent la presque totalité de l'eau potable nécessaire à la consommation algéroise, si les forages des domaines de l'Harrach et de Baraki fournissent une quantité d'eau appréciable, les services de la ville utilisent également des eaux provenant de puits situés dans des domaines privés de Sidi-Moussa et de Gué-de-Constantine.
Ainsi collectée, l'eau potable est devenue propriété de la ville d'Alger. Mais celle-ci vient en aide aux communes qui souffrent de la pénurie d'eau. Outre la commune de Kouba, qui fait partie intégrante d'Alger, les villes d'Hussein-Dey, d'El-Biar et de Saint-Eugène sont alimentées par Alger.
L'eau vendue à l'ensemble de ces trois communes, dans le courant de l'année dernière, s'élève à 640.000 mètres cubes.
Un personnel qualifié
Nous avons souligné l'importance des installations que nécessite l'alimentation de la capitale nord-africaine en eau potable. Toutes les grandes réalisations effectuées depuis vingt ans sont dues, - on
doit le dire - aux conceptions de M. l'ingénieur Blondin, ingénieur en chef adjoint de la ville d'Alger.
Mais la surveillance et le contrôle des installations, le fonctionnement des services, en un mot tout
ce qui conditionne l'alimentation en eau potable, réclame des chefs de valeur et un personnel vigilant, consciencieux et qualifié.
La ville d'Alger s'est entourée des meilleurs spécialistes, et un peu plus de 2.000 agents (titulaires et
auxiliaires) assurent la bonne marche des services techniques.
A tout moment, des équipes de réparation sont en état d'alerte.
S'il s'agit d'une panne dans une usine, le personnel de surveillance lance. par radio. un appel qui est
capté par le poste central de la ville d'Alger et par des postes auxiliaires qui retransmettent le message au poste central confirmant ainsi le premier appel.
S'il s'agit, par exemple, de la rupture d'une canalisation sur la voie publique, l'alerte sera donnée
par la première personne qui découvrira l'accident. Il lui suffira d'utiliser l'appareil téléphonique le
plus proche et de composer le n° 302-35.
Dans le premier, comme dans le deuxième cas, l'équipe spécialisée, munie de son matériel se trouve
sur les lieux dix minutes après l'alerte.
Elle procède aussitôt à l'isolement du tronçon accidenté, puis à l''ouverture de le fouille et effectue les réparations nécessaires.
420 kilomètres de canalisations
Et puisqu'il est question de canalisations. disons que le réseau, actuellement exploité par la ville d`Alger, a une longueur de 420 kilomètres.
Tout, au long de ces canalisations se trouvent des bornes-fontaines.
Au nombre de 200 environ, elles distribuent l'eau gratuitement aux populations des quartiers déshérités.
Soixante-dix bouches réparties sur les sur les quais. assurent, par ravitaillement direct, l'alimentation en eau douce des navires relâchant dans le port d`A1ger. Le volume d'eau ainsi
distribuée s'est élevé à 206.000 mètres cubes pour l'année 1949.
Ajoutons qu'un réseau de distribution d'eau de mer, alimenté par l'usine de refoulement située sous la place du Gouvernement, permet d'effectuer l'arrosage nocturne des rues de la ville.
Boire l'eau sans crainte
L'eau - nous l'avons déjà écrit - est l'objet d'une surveillance constante, elle est régulièrement
analysée. En cas d'épidémie les postes de prélèvement sont multipliés et la teneur en colibacilles dans l'eau est déterminée par le Service d'hygiène.
La stérilisation se fait par javellisation à l'usine de refoulement de l'Harrach au moyen d'un appareil
qui a été mis au point par le professeur Musso. L'importance de javellisation est naturellement fonction du débit.
Et voilà pourquoi nous avons raison de boire, sans aucune crainte, " l'eau du robinet ".
70.000 compteurs d'eau
Alger compte 12.400 concessionnaires, l'eau n'étant vendue qu'aux propriétaires d'immeubles et - exceptionnellement - à quelques rares locataires, quand la nature de leurs activités nécessite des besoins spéciaux en eau.
Dans tous les immeubles où l'eau courante arrive, des compteurs sont placés à l'intérieur de chaque appartement ; 70.000 familles possèdent aujourd'hui un compteur dont l'installation, entretien et la vérification relèvent de huit sociétés privées.
Projets d'avenir
Si la réserve d'eau potable journalière est un peu juste, d'autres questions sont venues s'ajouter aux
préoccupations du Service des eaux. L'augmentation constante de la population algéroise et l'interpénétration souhaitable des réseaux de canalisations des communes suburbaines ont incité M. l'ingénieur en chef Martin à établir un avant-projet qui étend à 23 communes l'alimentation en eau potable.
Cette étude, basée sur une consommation journalière de 160.000 mètres cubes, a vu déjà un commencement d'exécution puisque trois nouveaux forages ont été utilisés cet été.
Certes la réalisation d'un tel projet est d'abord fonction des possibilités financières. Aussi est-ce, avec raison, que la Municipalité d'Alger a inscrit cette question parmi les plus importantes de son programme.
Comme on vient de le constater, l'alimentation en eau potable, des Romains à nos jours, est demeurée un grand et constant problème d'actualité.