VOIRIE

Les conférénces-promenades des " Amis d'Alger"
La visite de l'usine d'incinération, des halles centrales,
des abattoirs et des services de nettoiement

La visite de l'usine d'incinération étant terminée la caravane des quatre grands autobus qui emportait les amis d'Alger reprit la route sous la direction de MM. Laparre, ingénieur en chef de l'exploitation; Dondina. chef du personnel et Pagano, sous-chef, contrôleur.
Très rapidement nous arrivons aux abattoirs.
— Va-t-on égorger de-vant nous ? 'demlnde une dame fort gentille.
— J'espère bien que non, proclame une autre visiteuse. Et une troisième d'avouer :
— Oh ! ce n'est pas grand chose; j'ai assisté à des égorgements en série dans des abattoirs allemands– ce n'est réellement presque rien... cuic... cuic... cuic... et gentiment, du bout du doigt, elle fit mine de percer une carotide... 1
Mais nous ne vîmes pas égorger.

Toute la caravane défila devant les écuries si bien installées où chaque boucher remise son bétail, des écuries aérées, claires, munies d'abreuvoirs ou boeufs, moutons, chevaux et ânes attendent sagement l'heure de la mort.

Puis ce fut une visite en règle d'une grande tuerie où M. Debierre, le très compétent directeur des abattoirs, explique comment on égorge les bêtes.
Chacun admira la propreté du sol, des canaux d'évacuation du sang et la moderne installation de transport et de chargement des viandes sur le quai d'embarquement.
Puis on fit un petit tour dans une tuerie réservée aux porcs, dans la chaufferie et aux ateliers et l'on remonta en car pour gggner les halles centrales.
Dans une des voitures un monsieur, soucieux de bien classer ce qu'il venait d'apprendre, disait à. son épouse :
— En 1907 les abattoirs étaient de véritables cloaques ; on y travaille un peu jusqu'en 1914 mais ce n'est qu'en 1929 qu'ils prennent l'allure actuelle...
Mais l'épouse arrêta ce débordement de renseignements,
—— Tu te souviendras surtout, quand tu feras le marché. que la marque rouge indique la première qualité, la bleue la seconde et la noire la troisième.

Nous arrivons bientôt aux halles dont M. Brunel nous explique le fonctionnement et la valeur régulatrice en ce qui concerne les prix.
Et sous la direction de M. Dejoux, directeur du service des produits communaux, nous nous promenons parmi les piles de choux, de carottes, de sacs de pommes de terre, d'oranges, etc...
— Je me souviens du vieux marché de la Lyre, me glisse à l'oreille un membre de la caravane avide de se confier, c'était une honte. Nous mangions à cette époque des légumes qui traînaient dans la rue et qu'on arrosait avec une eau venant on ne savait d'où... tandis qu'ici, c'est propre et ces légumes, on les croquerait tout crus..
(suite dans l'article.)

Echo d'Alger des 24 et 25-3-1935 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site oct.2020

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