L'église de Dombasle.
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LE CENTRE était en création en 1900. II faisait partie de
la commune mixte de Cacherou et dépendait de l'arrondissement de
Mascara. II était situé à 16 km de Palikao et à
15,500 km de Cacherou.
Ce nouveau village prit le nom de Christophe, Joseph, Mathieu de Dombasle
né à Nancy en 1777, mort dans cette même ville en
1843. Cet agronome français inventa un modèle de charrue,
perfectionna les méthodes d'amélioration des sols par le
chaulage. Son nom domine l'histoire de l'agronomie française. Au
début du 19e siècle, il dirigea à Roville de 1822
à 1840, la première école d'agriculture française
et fut, avec la publication des Annales de Roville, un précurseur
de l'enseignement de l'économie rurale...
Avec la création en 1826 de " l'institution royale agronomique
de Grignon " Mathieu de Dombasle, ouvre la voie à l'enseignement
supérieur agronomique dans cinq grandes écoles: Paris, Grignon,
Rennes, Montpellier et Alger -Maison-Carrée.
Le centre de Dombasle a été peuplé avec des agriculteurs
du sud- ouest de la France, Haute-Garonne, Tarn, et des départements
du Languedoc, Aude et Hérault. Ces hommes et ces femmes durement
éprouvés par la crise du phylloxera arrivaient dans cette
région de Mascara et notamment à Dombasle, avec la volonté
de planter des arbres, des oliviers mais aussi de la vigne. Cela faisait
partie de leur culture. Ils créèrent surtout un vignoble
qui, moins de cinquante ans après la création du village,
était en pleine production.
Dombasle faisait partir du terroir de Mascara, dont les vins étaient
très appréciés pour leurs qualités organoleptiques.
Les rouges étaient très colorés, avec un titre alcoolique
avoisinant 14° et un minimum de 12,5 °. Ils étaient très
recherchés comme vins améliorateurs. Le climat y est rude,
avec des hivers froids et de violents siroccos. Les vinifications étaient
rendues plus difficiles par des fins d'été particulièrement
chaudes avec emballement des températures des moûts. L'encépagement
en rouge, était basé sur carignan, cinsaut, grenache, mourvèdre
et alicante-bouschet. Les blancs provenaient des clairettes, ugni blanc
et faranah. Le " clos Faranah " était un des plus connus
de ces crus. Avec, Aïn-Fekan, Aïn-Farès, Cacherou, Dombasle
avec ses 80 viticulteurs, faisait partie de ce réputé vignoble.
Leurs 665 ha étaient répartis entre les nombreux membres
des familles : Alibert, Baüer, Baéza, Barthez, Bassieu, Bérat,
Besse, Bordin, Boulade, Brahim ould Safi, Bucco, Burlet, Burriel, Carayon,
Caudenet, Ceccaldi, Serres, Dayan, Dedieu, Dignac, Escorne, Escot, Gascon,
Girard, Gratia, Inguimberty, Jaen, Kharachi Abdelkader, Lacroux, Lafon,
Moreau, Munich, Pédebas, Poujade, Pujol, Tourvielle, Ursch, Voisin,
Vuillier.
Sur des superficies ne dépassant pas en moyenne 8 ha, les viticulteurs
de Dombasle avaient une production moyenne annuelle de 20 000 hectolitres
d'un vin très apprécié en métropole. Sur des
coteaux arides, les ceps avaient alors le grand mérite, par leurs
puissantes racines, de puiser l'eau en profondeur. En moins de cinquante
ans, la vigne était ainsi la seule culture susceptible de fournir
du travail et de procurer toute l'année des ressources à
la population de cette région.
Après des drames atroces, en 1962, agriculteurs et viticulteurs
de Dombasle, soixante-deux ans après la création de leur
village, partirent, abandonnant maisons, cultures et vignes en pleine
production.
Traumatisés, meurtris par des pertes cruelles, ces hommes et ces
femmes n'ont rien emporté, ils ont laissé à Dombasle
des amis de jeunesse et un vignoble réputé qui leur permettait
de vivre et de travailler avec tous ceux qui les entouraient. Ils sont
partis,en emmenant seulement leur volonté d'ouvrir ailleurs d'autres
sillons ou d'implanter d'autres cultures.
Leurs lointains descendants, sont maintenant dépositaires de l'histoire
de Dombasle. C'est à eux qu'il appartient désormais d'enrichir
et de développer tout ce qui a été fait dans ce village,
par des hommes de toutes origines, au prix de lourds sacrifices. Ce patrimoine
complexe leur appartient, c'est à eux d'éviter son fractionnement
en mémoires individuelles, au profit d'une histoire unique. Selon
Jean Bruhnes, géographe toulousain, " Toute installation
humaine est l'amalgame d'un peu d'humanité, d'un peu de sol et
d'un peu d'eau ".
Un peu d'humanité, un sol ingrat couvert de la seule culture capable,
grâce à ses racines, de puiser l'eau en profondeur, permettaient
à des hommes de travailler et de vivre de la vigne. Ce qui était
alors un objectif, s'est heurté aux obstacles dressés par
l'Histoire.
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Bibliographie:
- Guides et annuaires de l'époque.
- Biographie de Mathieu de Dombasle, extraite de Grignon, le château
et l'école, de Risch, Brétignière, Guicherd et Jouvet,
aux éditions de la Bonne Idée, 152 rue de Vaugirard, Paris.
- M. André Grasset, directeur de l'école d'Aïn-Témouchent,
Le vignoble de Mascara.
- L'oeuvre agricole française en Algérie, ouvrage collectif
de 19 auteurs édité par l'Association amicale des anciens
élèves des écoles d'agriculture d'Algérie,
(dépôt légal 1990).
L'auteur exprime ses sentiments de bien vive
gratitude à toutes les personnes qui, par leurs archives ou leurs
souvenirs, contribuèrent à la remise en mémoire de
Dombasle, notamment le D' Georges Duboucher, MM. Louis Dulac et Jacques
Piollenc.
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