Tourisme en Algérie
Points de vue et voeux des syndicats d'initiative
(Urbanisme conservateur des sîtes -Hôtellerie organisée -Aide des pouvoirs publics)
Alger-Revue, automne-hiver, 1960
mise sur site le 14-9-2007

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L'Algérie-Sahara compte 28 syndicats d'initiative groupés au sein d'une Fédération. Ils représentent aussi bien les cités que les régions de grand intérêt touristique.

Adrar, Alger, Alma-Marine, Batna, Biskra, Bône, Bougie, Bou-Saâda, Bugeaud, Cherchell, Chréa, Colomb-Béchar, Constantine, Courbet, Djidjelli, El-Goléa, Ghardaïa, La Calle, Laghouat, Le Figuier, Mascara, Oran, Philippeville, Ténès, Tipaza-Chenoua, Tizi-Ouzou, Tlemcen, Touggourt.

Nous en détacherons 3: celui de la Ville d'Alger, doyen, servant la plus grande cité d'Algérie ; Bou-Saâda qui de tous temps a su exploiter au maximum ses richesses folkloriques et drainer le tourisme international ; enfin Ghardaïa (note : la page correspondante manque, arrachée de la revue) qui, de fondation assez récente, ouvre au Sahara un tourisme de grande possibilité sans équivalence dans le monde. Voici, ci-après, le point de vue exposé par chacun d'eux.

Organisation et rôle du Syndicat d'Alger
En 1897 des hautes personnalités algéroises ont fondé à Alger, sous le patronage des autorités civiles et militaires et de la presse algéroise le " Comité d'hivernage d'Algérie".

En 191:3 ce Comité a pris le nom de "Syndicat d'Initiative et de Tourisme d'Algérie" titre qui est devenu " Syndicat d'Initiative et de Tourisme d'Alger" lors de la création de l'OF.A.L.A.C.

Dès sa création les buts de cette association ont été d'étudier les mesures susceptibles d'augmenter la prospérité de l'Algérie en général et celle de la ville d'Alger en particulier, et d'en poursuivre la réalisation par tous les moyens légaux.

Ses statuts précisent que le Syndicat d'Initiative et de Tourisme d'Alger s'efforce d'organiser ou de contribuer à l'organisation du territoire au point de vue touristique, thermal et climatique et de mettre en relief, dans l'intérêt du commerce et de l'industrie, toutes les richesses naturelles, artistiques et économiques du pays. Il prend, dans la mesure de ses possibilités, les dispositions utiles pour favoriser et augmenter les échanges touristiques entre la métropole, les pays étrangers et l'Algérie. Il accueille les touristes et les visiteurs, facilite leur séjour en Algérie, les conseille dans la visite de la ville, de l'intérieur du pays, des monuments historiques e1 archéologiques, des ruines romaines, des quartiers pittoresques, etc... Il s'emploie à améliorer les conditions d'existence dans la cité. (relations avec les Services Publics, Administratifs et Privés, Circulation. Police, hôtels, restaurants. etc). Il organise ou apporte son concours à 1'organisation des manifestations économiques, touristiques, artistiques, musicales et sportives.

En liaison avec les Syndicats d'Initiative, les Comités et les Associations de la métropole, ainsi qu'avec les différents transporteurs ( Air, mer, fer, route) et les agences de voyages, il contribue à faire connaître la Métropole aux habitants de l'Afrique du Nord et il leur fournit les renseignements qu'ils recherchent, tant sur le plan touristique que sur le plan économique.

Le " Syndicat d'Initiative et de Tourisme d'Alger " ne fait aucune opération commerciale. Son intervention est toujours bénévole. Il tire ses ressources des cotisations de ses membres et des subventions qui lui sont attribuées par les administrations et collectivités. II est administré par un conseil de 21 membres. Les finances sont placées sous le contrôle d'un commissaire aux comptes agréé par la Cour d'Appel d'Alger.

Ce Conseil d'Administration est en relation directe avec l'Union des Fédérations des Syndicats d'Initiative de France et Pays d'Outre-mer, avec tous les Syndicats d'Initiative du France et les Offices de Tourisme étrangers.

Sur le plan local l'activité du Syndicat d'Initiative et de Tourisme d'Alger a été réduite, faute de moyens financiers, à la réception des visiteurs, à l'expédition de renseignements touristiques et économiques à des correspondants de métropole et de l'étranger (il arrive des demandes d'Italie, de Hollande, d'Allemagne, de Belgique, d'Espagne, d'Angleterre, de Yougoslavie, du Japon, d'Australie, du Brésil, de Guinée, d'Afrique du Sud, des États-Unis, etc) et à l'étude d'un projet de construction d'un Pavillon d'Accueil digne de la deuxième ville de France.

Certaines villes de France subventionnent largement leurs syndicats d'Initiative.

Le Syndicat d'Initiative de Paris a perçu en 1959 un total de subventions voisin de 100.000.000 dont 35.000.000 du Conseil Municipal et 35.000.000 de la Chambre de Commerce de Paris.

Le Syndicat d'Initiative et de Tourisme d'Alger n'a perçu aucune subvention en 1957 et 1958. En 1959 il a perçu (au litre de 1958) 750.000 F En 1960, il a perçu (au titre de 1959) 675.000 FF. Une subvention de 1.000.000 votée par le Conseil municipal en septembre 1959 reste à percevoir.

Il est indispensable, que si les Algériens veulent avoir des syndicats d'Initiative qui remplissent leur office, que les crédits nécessaires soient mis à leur disposition.

Syndicat de Bou-Saâda

1° Nous rappellerons pour mémoire l'activité très étendue de notre Syndicat avant 1954.En raison du nombre progressif de touristes que nous recevions, notre travail était très intéressant et très important.

Par suite des événements, l'activité du S.l. est assez réduite, mais nous pensons bien travailler pour l'avenir en distribuant des dépliants à l'Armée.

Nous constatons également que les demandes de renseignements adressées par des agences étrangères de voyages sont plus nombreuses depuis 1959, de même que les demandes de particuliers dont les enfants (militaires) ont séjourné dans notre secteur.

2°/ Nous ne pensons pas que le moment soit déjà venu de faire de la publicité pour attirer la clientèle touristique internationale, mais nous pensons que c'est le moment, maintenant, de faire quelque chose pour les Algérois. Car le tourisme régional peut et doit reprendre dans notre ville, et ce sur le plan économique pour le pays. Les hôtels ne faisaient-ils pas vivre cent-vingt familles, soit environ sept cents personnes femmes et enfants compris), les artisans au nombre d'une cinquantaine, les commerçants indigènes qui vivaient du tourisme, etc...

ll y a donc quelque chose d'important à faire pour que le tourisme reprenne, mais nous devons être aidés par les pouvoirs publics. Bou-Saâda, ville de tourisme international par excellence. ne doit pas mourir et il faut tout mettre en œuvre pour la faire revivre.

Nous nous efforçons de conserver à Bou-Saàda son caractère touristique, et nous sommes certains que les nombreux et premiers Algérois que avons vu revenir pour Pâques et la Pentecôte 1960 auront constaté que 1' " Oasis du week-end" leur réserve toujours le meilleur accueil et qu'ils y ont trouvé la détente et le repos qu'ils recherchaient.

(note : la page correspondante suivante manque car arrachée de la revue)