Ténès
DANS LE DAHRA
Une ville de l'Afrique latine a été récemment mise à jour
Les vestiges d'une fonderie aideront puissamment à connaître mieux les industries de l'époquermante ville d'estivage

Dans un pays comme l'Algérie, que les Romains occupèrent pendant six siècles, il n'est pas rare de trouver, en dehors des ruines classées et que l'on continue à fouiller, des vestiges d'agglomérations imparfaitement connues.

L'atlas de Stéphane Gsell lui-même, pourtant dressé avec cette conscience que le grand savant apportait à tous ses travaux, reste forcément incomplet. Il comporte des lacunes et des imprécisions.

La vie entière d'un homme, fùt-il archéologue patient et prospecteur infatigable, ne peut suffire d'ailleurs à soulever la poussière que les ans ont accumulée sur toutes les villes mortes de l'Afrique latine.

C'est à parcourir une partie inexplorée de ce territoire où se fixa l'occupation romaine que M. Jules Coco, professeur à l'école Dordor***, passe ses vacances depuis 1931. Et ses travaux, sa persévérance, l'ont amené à faire des découvertes d'un grand intérêt archéologique dans un territoire situé entre le Chéliff qui le borde au sud et à l'ouest et la Méditerranée qui le borde au nord.

C'est dans cette région, célèbre par son climat salubre et la fertilité de son sol, que s'élèvent aujourd'hui : sur le littoral, les centres de Pointe-Rouge, El-Marsa, Le Guelta et, dans le Dahra, Paul-Robert et Renault renommés pour leur vin.
(suite dans l'article)
*** Ecole Dordor: j'y ai passé toute ma primaire.Je n'étais pas né à l'époque de cet article.Tant pis pour M.Coco.

Extrait de l'Echo d'Alger des 10 et 15-11-1935 - transmis par Francis Rambert
mise sur site :juin 2019
2.- RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES DANS LE DAHRA
Lar Castellum, la cité retrouvée

Voir Francis Garnier
Extrait de l'Echo d'Alger du 8-6-1937 - transmis par Francis Rambert
janvier 2020

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dahra
Dahra; quelques villes citées dans l'article.

Nous avons, l'an dernier, publié une étude sur les fouilles archéologiques entreprises dans le Dahra par M. J. Coco, professeur au cours complémentaire de l'école Dordor à Alger.

Le jeune et enthousiaste archéologue a poursuivi ses travaux durant l'année 1936 et nous sommes heureux de pouvoir donner aujourd'hui un aperçu des résultats qu'il a obtenus ; résultats d'autant plus appréciables qu'ils concernent une région à peu près ignorée où dorment, sous la poussière accumulée des siècles, des vestiges d'une importance exceptionnelle pour l'histoire de l'Afrique du Nord.

La fonderie de Guelta

On se rappelle que lors de ses précédents travathx, M. J. Coco avait découvert au Guelta une fonderie. dont nous avions donné, dans notre dernier article, une description détaillée.

Au printemps 1936, continuant sa prospection, M. J. Coco a réussi à déblayer entièrement le four principal. D' une superficie de 9 mètres carrés, situé dans l'angle nord-ouest du bâtiment, ce four avait deux portes dont l'une s'ouvrait sur une petite pièce ou devait s'écouler le plomb puisqu'un bloc de ce métal pesant 30 kilos y a été mis à jour, ainsi qu'un creuset de grès de 200 kilos dont le fond était garni d'une couche de plomb Le deux centimètres.

Des observations assez curieuses ont pu également ètre faites par M. J. Coco qui, d autre part, a trouvé divers objets tbroche en or, pâte de verre, lampe en cuivre à becs, verre luise. etc., etc...).

Malheureusement, le reste du bâtiment, si important pour l'étude d une question qui demeure obscure puisque aucune foncierie romaine n'a été découverte en Afrique du Nord, n'a pu titre examiné : l'entrepreneur des travaux de colonisation avait besoin de terre •nour boucher un ruisseau s et c'est justement là, qu'il est venu la prendre, détruisant sans discernement un champ d'investigations du plus haut intéret.

Lar Castellum

C'est au cours de l'été 1936 que M. J. Coco dirigea ses recherches du côte de Francis-Garnier. Et c'est à sept kilomètres au sud de ce joli petit port qu'il découvrit les vestiges d'une cite antique couvrant de 8 à 10 hectares.

Après avoir repéré l'emplacement de la nécropole, il fouilla méthodiquement les alentours, trouvant : des épitaphes, des débris d'inscription, une base honorifique dédiée à un empereur et qui indiaue bien que, là, existait une cite importante municipalement organisée.

Les épitaphes permettent, malgré l'usure du temps, de lire des noms : SATVRNINVS, MARTIALIS (qui a vécu quatre-vingt-six ans), Lvssivs Nivals (mort a trois ans), Fabius, Janvarius BIFECTOLIS (Berbère romanisé), etc... Elles indiquent aussi que la splendeur de la ville se situe au cinquième siècle de notre ère.

D'après les études de M. J. Coco, il s'agirait de l'importante agglomération de LAR CASTELLUM, que l'itinéraire des soldats romains mentionne, mais dont on ignorait jusqu'à ce jour la position exacte.

L'archéologue, pendant les mois d'août et septembre 1936, trouva un beau sarcophage en grès contenant un squelette intact. Au chevet de ce sarcophage était sculpté le Chrisme, ce qui donne à penser que la nécropole était chrétienne.

Il trouva également les vestiges de maisons, de postes militaires, de citernes, d'exploitations, etc... Toute une masse de matériaux qui seront utilisés par lui dans le Grand Atlas archéologique du Dahra qu'il prépare avec l'appui dee antiquités algériennes.
(suite dans l'article.)