L'école de jeunes sourds d'Alger
en 1961 direction au 14 bd du Telemly
et
L'Abbé de l'Épée, vie et œuvre
et, à la suite,
une photo
sur site le 3-1-2009

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Mutuelle des Sourds-muets de l'Afrique du nord
Commémoration du 243e anniversaire de la naissance de l'abbé Michel de l'Épée

27 novembre 1955
un premier livret feuilletable de 300 ko
Commémoration du 243e anniversaire de la naissance de l'abbé Michel de l'Épée (1712 - 1955)
27 novembre 1955
Mutuelle des Sourds-muets de l'Afrique du nord

un deuxième livret feuilletable de, aussi, 300 ko

La première classe fut ouverte à Alger en 1872 par un sourd-muet de Bordeaux (M. CHARGEBŒUF) qui enseigna uniquement par le système de l'Abbé de L'EPÉE.

En 1887, M. et Mme ROUSSIÉRE fondaient une école que la Municipalité d'Alger transféra Rampe Valée où fut créé un internat de 45 élèves.

C'est M. ROUSSIÈRE qui, le premier à Alger, employa la méthode orale.

En 1905, la Municipalité acquérait la villa "la Chimère" et y installait l'école.

En 1920, la commune d'Alger la rétrocédait à l'Algérie.

Elle s'est appelée successivement : Ecole Municipale, Ecole Coloniale des Sourds-muets d'Algérie, Ecole des Sourds-muets et enfin, depuis Janvier 1958, Ecole des Jeunes Sourds.

J'ai proposé cette nouvelle dénomination pour répondre au voeu plusieurs fois émis tant par des Congrès de Maîtres que par les groupements de sourds.

L'appellation de " Sourd-muet " est, en effet, impropre car le mutisme n'est que la conséquence de la surdité.

L'Ecole d'Alger fut dirigée de 1922 à 1928 par M. ROLLAND, de 1928 à 1937 par M. AYROLE, tous deux professeurs des Institutions nationales métropolitaines, de 1937 à 1957 par Mne GAFFIOT, directrice d'Hôpital.

Après avoir groupé 20, 45 puis 90 élèves répartis en 7 classes, elle compte maintenant 110 enfants des deux sexes, confiés à 9 professeurs. Certaines classes sont dotées d'appareils amplificateurs ultra-modernes. Les élèves peuvent apprendre la couture, la menuiserie, la cordonnerie et le jardinage-horticulture.

L'école ne peut malheureusement pas recevoir davantage d'élèves, et la liste des candidats à l'admission s'allonge de jour en jour ; elle est, en effet, le seul établissement de cette nature pour toute l'Algérie.

Toutefois, un terrain a été acheté en bordure de l'école pour y élever des constructions qui permettront de recevoir au moins 350 élèves. Il faut souhaiter que ces agrandissements soient rapidement exécutés et que d'autres écoles soient créées en Algérie.

M. GAUTIÉ

L'Abbé de l'Épée, vie et œuvre


L'Abbé Charles Michel de L'ÉPÉE est né à Versailles le 24 Novembre 1712. Son père était architecte des bâtiments du roi et avait laissé, à sa mort, des revenus appréciables à l'Abbé de L'ÉPÉE. Celui-ci, dont la bonté était connue des habitants de son quartier. rencontre, par hasard, un soir d'hiver en 1754, deux soeurs jumelles sourdes-muettes. Leur maître venait de mourir.

Emu de leur infortune, l'Abbé de L'ÉPÉE, qui a 42 ans, entreprend de poursuivre leur éducation. Cette tâche menée à bien, il se consacre tout particulièrement aux enfants pauvres. En 1760, il transforme sa maison, rue des Moulins à Paris, en une école ouverte à tous les jeunes sourds, pauvres et riches, indistinctement. Les indigents sont entretenus dans des pensions du voisinage à ses frais. Les leçons sont gratuites. Il consacre toutes ses ressources à son oeuvre, il se prive même de feu et de nourriture.

Pour attirer l'attention des pouvoirs publics et pour faire connaître à ses contemporains qu'il est possible de cultiver, à l'aide de procédés appropriés, l'intelligence des enfants sourds, il organise des présentations publiques d'élèves. Grâce à elles, il obtient de Louis XVI une rente viagère de 6.000 livres. En 1785, sur la proposition du roi, une partie du couvent des Célestins est affectée aux sourds-muets. Aux quatre coins de France et de l'étranger, des disciples de l'Abbé de L'ÉPÉE ouvrent des écoles.

Il meurt le 23 Décembre 1789; trois mois plus tard son oraison funèbre est prononcée officiellement en l'église Saint-Etienne du Mont. En 1790, son école est élevée au rang d'Institution Nationale. Un décret de la Convention, en 1794 la transfère à l'emplacement qu'elle occupe encore Rue Saint-Jacques, à Paris. o

L'Année suivante, en Juillet 1791, la ConStituante prend un décret où il est dit que " le nom de l'Abbé de L'ÉPÉE sera placé au nombre de ceux des citoyens qui ont le mieux mérité de l'Humanité et de la Patrie

Le titre de gloire essentiel de l'Abbé de L'ÉPÉE est - d'avoir été le promoteur de l'éducation publique des sourds-muets, non seulement en France, mais dans le monde entier. Il a, de plus, le mérite incalculable d'avoir montré que cette éducation était possible.

Marcel GAUTIÉ
Directeur de l'Ecole des Jeunes Sourds d'Alger

Henry Rolland : « Au premier plan, le petit garçon qui se retourne c'est moi avec à ma droite ma maman et à ma gauche mon papa.»
Au premier plan, le petit garçon qui se retourne c'est moi avec à ma droite ma maman et à ma gauche mon papa.»