La rue Cornuz , les
escaliers du moins.
LÉglise orthodoxe d'Alger
Le culte orthodoxe fut
célébré pour la première fois à Alger,
le 12 juillet 1916, à loccasion de linauguration
de la chapelle installée dans les locaux des Anciens élèves
du lycée dAlger.
Huit cents Serbes réfugiés dans notre ville, en février
de la même année, assistèrent à cette cérémonie.
Cétait le jour de la fête des Apôtres Pierre
et Paul et - également - du roi de Serbie, Pierre Ier.
Ce sanctuaire provisoire fut ensuite transféré dans une
salle du lycée
de Mustapha où la première messe fut chantée
le 5 mai 1918, jour de la Pâque orthodoxe.
Vers la même époque, une colonie grecque, constituée
en grande partie par le général Wrangel, après
les événements dOdessa - au début de la Révolution
- vint se réfugier en Afrique du Nord.
Elle établit alors dans le quartier de Mustapha supérieur,
une chapelle qui serait celle de Saint- André... dont lexistence
fut de courte durée.
Après la victoire alliée, beaucoup de fidèles rejoignirent
leur pays, mais peu à peu lhospitalité des Français
dAlgérie attira de nombreux Grecs, des Russes et des Serbes
dans la capitale nord- africaine, au point quen 1928, ils créèrent,
rue Michelet, un lieu de culte dédié à la Sainte-Trinité.
Pour des raisons financières, les fidèles du culte orthodoxe
durent transporter lautel et les objets sacrés en 1935,
boulevard du Télemly. Fin 1938, sur linitiative du pope,
le R. P. Basile Choustine - que tout Alger connaît - léglise
orthodoxe de la Sainte-Trinité se fixa définitivement
dans les locaux de limmeuble construit le long de lescalier
de la rue Cornus.
Ah ! certes, elle est bien ignorée de la foule qui passe pourtant
si fréquemment devant sa porte vitrée. Elle na pas
cette majesté des basiliques orientales que reproduisent les
photos accrochées aux murs de lhumble sanctuaire algérois.
Mais dès quon franchit la petite salle de prières,
tout porte au recueillement. Puis, invinciblement, les regards se fixent
sur liconostase qui sépare le sanctuaire de lautel,
car sur les battants de cette sorte de frontière liturgique figurent
de très belles images peintes : celles du Christ, de la Vierge
Marie, de saint Nicolas et de la Sainte Trinité ; de chaque
côté des portes, les archanges Gabriel et Michel et, au-dessous,
un remarquable tableau de la Sainte Cène.
Les icônes sont nombreuses. On note particulièrement celles
de lAnnonciation, des quatre Évangélistes, de la
Résurrection et de N.-D du Perpétuel Secours, ce tableau
venant du Mont - Athos (Grèce) où avant la Révolution,
des fidèles de plusieurs pays se rendaient en pèlerinage.
Deux objets de valeur, en argent massif, retiennent, encore lattention
; un Christ (placé sur le lutrin de la Confession) et la Vierge
miraculeuse, une très belle uvre dart réalisée
en 1740 et qui a été offerte, il y a une quinzaine dannées,
par un Russe résidant à Genève.