| -----Jamais 
        l'histoire sportive de l'Algérie, n'oubliera ceux qui ont contribué 
        à son épanouissement de par leur esprit d'abnégation, 
        leur courage et enfin par leur sens d'intégrité, durant 
        ces décennies bouleversées par les terribles événements, 
        la seconde guerre mondiale en particulier.
 -----Ces hommes sont aujourd'hui disparus ou en 
        voie de disparition. Pour leur mémoire, notre conscience nous autorise 
        à tendre sans plus tarder un regard vers un passé lointain 
        afin de mieux les situer pour, d'une part, que la génération 
        de nos jours puisse évaluer en quelque sorte le poids et la portée 
        de l'effort consenti par nos sportifs et leurs encadrements à cette 
        époque et d'autre part, pour ce qui nous concerne, nous ne devons 
        pas laisser passer sous silence tout le passé de tout un monde 
        sportif. Afin d'éviter que cette partie de notre histoire ne disparaisse 
        en même temps que ses auteurs.
 -----Abordons 
        plutôt le sujet qui nous préoccupe aujourd'hui, c'est celui 
        bien sûr qui concerne le corps d'arbitrage de football, où 
        l'Algérie se trouvait précisément, bien fournie, 
        il y a de cela un peu plus d'un demi-siècle, à l'échelle 
        de l'Afrique du Nord.
 -----Citons 
        à ce titre que dans la majorité des cas on faisait appel 
        aux arbitres algériens, pour diriger les plus difficiles épreuves 
        des Coupes et championnats d'Afrique du Nord, tantôt au Maroc, tantôt 
        en Tunisie. L'époque où des grands clubs comme l'U.S.Marocaine, 
        l'U.S. Casablanca, l'Olympique Marocain, ou S.A. Marrakech (du côté 
        marocain), l'Espérance de Tunis, l'U.S.Tunisienne, l'Italia Sport 
        de Tunis ou encore plus récemment C.S. Hammam Lif en Tunisie, planaient 
        sur le football de notre continent aux côtés évidemment 
        des clubs algériens avec les FCB, RUA, CDJ, SCBA, GSA, JBAC,ASSE, 
        OHD, et MCA.
 Son nom demeure un exemple -----Janvier Attanasio, 
        voilà un homme dont le nom demeure pour des générations 
        comme exemple tant pour sa compétence, son intégrité 
        et son courage que pour son esprit ouvert et impartial. janvier Attanasio 
        est l'un des rares arbitres de son temps à avoir su imposer à 
        la fois le respect, l'autorité et l'assiduité de par son 
        arbitrage à tel point qu'il a fini par gagner la confiance et la 
        sympathie de tous.-----Fils 
        de Aniello et de Rosa Vitiello, il est né le 29 juillet 1912 à 
        Alger. Quatrième enfant d'une famille nombreuse (6 garçons 
        et 3 filles) il sera arbitre de football au titre fédéral 
        à la Ligue d'Alger tout comme ses quatre frères ont été 
        également arbitres (titre régional Alger).
 -----Sa carrière 
        d'arbitre se répartit ainsi de 1939 à 1962 en Algérie 
        et de 1962 à 1972 au sein de la Ligue du Sud-Est en France. Il 
        a habité successivement au chemin Fontaine Bleue puis à 
        Hussein-Dey 
        (Léveilley) et ensuite aux Messageries, 8 rue de la Consolation 
        (très proche du marché de Babeloued) (Bab-el-Oued).
 -----Effectivement, 
        tous ceux qui ont vécu son temps diront sans hésiter, que 
        Janvier Attanasio était l'homme qui ne reculait devant aucun choc. 
        C'était l'homme des grandes situations. Avec lui les joueurs, comme 
        leurs dirigeants n'avaient pas intérêt à tricher encore 
        moins à essayer de l'intimider. Autrement dit janvier Attanasio, 
        officiait les matches de football en maître absolu. Sur le terrain, 
        janvier décelait les fautes les moins visibles pour les foules. 
        Il prenait chaque fois, la plus sage des décisions, sans que personne 
        ne puisse avoir raison de remettre en cause ses jugements. Il est vrai 
        qu'Attanasio suivait toutes les actions. Il vivait en quelque sorte, l'enjeu 
        et l'ambiance du match.Janvier Attanasio, ne se laissait jamais dominer 
        par un événement au cours d'une partie, en d'autres termes, 
        il était le maître absolu sur le terrain au point où 
        les joueurs le craignaient terriblement car ses décisions étaient 
        justes et irrévocables.
 
 Des décisions 
        applaudies -----Contrairement 
        à celles de certains arbitres, les décisions de janvier 
        Attanasio, sont souvent accueillies, par des applaudissements depuis les 
        tribunes des stades.-----Notons 
        qu'à l'époque de Attanasio, il y avait d'autres référés, 
        comme Chérif Moussaoui, Tadori, Riveccio, Benzellat, Abdelkader 
        Belkesse, Graziani, Boualem Kerrachi, Caratino et sans oublier Abderrahmane 
        Derradji (décédé il y a près de deux ans) 
        qui fut l'un des amis intimes de Attanasio. Pendant des décennies 
        ils travaillaient depuis 1933 ensemble à la Cie Lebon (devenue 
        EGA puis, Sonelgaz). Les deux hommes étaient unis par une amitié 
        et une fraternité rarement égalées dans le milieu 
        de l'arbitrage, ils faisaient de longs voyages ensemble pour diriger, 
        de main de maître, les matches chocs à travers les terrains 
        de l'Afrique du Nord.
 -----Janvier 
        Attanasio était arbitre fédéral pour l'Afrique du 
        Nord. Il a connu des moments de joie et de satisfaction dans ce métier. 
        Son nom était repris par tous les sportifs nord-africains. Partout, 
        il était bien reçu. Attanasio n'a laissé que de merveilleux 
        souvenirs dans tous les domaines. Son seul regret fut celui de ne pas 
        avoir été proposé au titre d'arbitre international 
        par la Commission centrale des arbitres de la Fédération 
        Française de Football (FFF). Un titre qu'il aurait amplement mérité 
        d'ailleurs car, il avait tout prouvé sur le terrain et ce, même 
        en France, au cours des rencontres de championnat.
 -----À 
        Alger la famille Attanasio, était bien introduite dans le monde 
        de l'arbitrage. En effet, son frère aîné, Raymond 
        (décédé en 1938), était arbitre à la 
        ligue d'Alger. Son autre frère François (décédé 
        en 1962) était D.G. à l'imprimerie officielle, arbitre inter-régional 
        et en même temps membre de la Commission d'A.EN. des arbitres de 
        football. Antoine et Casimir, n'ont pas manqué, non plus de suivre 
        la trace de leurs frères aînés, toujours en tant qu'arbitres 
        à la Ligue d'Alger en qualité d'inter-régionaux.
 Un arbitre qui était 
        aussi un sportif -----Avant de se 
        consacrer à l'arbitrage, Attanasio a pratiqué la natation, 
        le waterpolo, le cyclisme sur piste et bien entendu le football d'abord 
        à l'U.S.A. (Union Sportive Algéroise) ainsi qu'au sein de 
        l'équipe corporative de la Cie Lebon. Cette entreprise comptait 
        beaucoup de grands sportifs comme Mohamed Abdennour,-----Charles 
        Pernot, Braham Derriche et Omar Ben Mahmoud. Bien que Janvier ait débuté 
        dans le monde du travail comme charpentier de marine, il passera sa vie 
        à la Cie Lebon, devenu EGA (Eau Gaz d'Algérie) jusqu'à 
        sa retraite. Puis il lancera dans le Var une entreprise personnelle d'étanchéité.
 -----En France, 
        Attanasio toujours aussi populaire et animé d'un dynamisme extraordinaire, 
        fera de l'arbitrage pour le compte de la Ligue du Sud-Est où il 
        a exercé encore durant la saison 1971/1972 à la grande satisfaction 
        de tous ses vieux amis footballeurs, oranais et algérois. La dernière 
        fois qu'Attanasio portait sa tenue noire d'arbitre, avec le sifflet autour 
        du cou, eut lieu en 1975 à l'occasion d'une rencontre amicale disputée 
        au stade Jean Bouin de Nîmes entre les vétérans d'Algérie 
        en présence de Fernand Sastre (ex-dirigeant de l'AS 
        Kouba et ancien Président de la FFF). Ce sont les joueurs 
        d'ailleurs qui ont insisté pour que leur match soit dirigé 
        par Janvier. C'était un moment où les vieux souvenirs étaient 
        au centre de cette retrouvaille, terminée par un repas au couscous. 
        Hélas, l'état de santé deJanvier commençait 
        à se dégrader à partir de 1980. Il nous quitta en 
        1994 après avoir dirigé avec son énergie coutumière 
        la Maison des rapatriés de La Seyne-sur-Mer qu'il avait fondée.
 R. S.
 
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