------Comme tout
enfant d'Hussein-Dey qui tape dans une pelote de chiffon dans le couloir
de son appartement ou sur le palier de son étage, Antoine Mascaro
cultive, à chaque rencontre, son rêve d'endosser un jour
le célèbre maillot "jaune et violet" de l'OHD,
l'Olympique d'Hussein-Dey. La génération
d'Antoine Mascaro, né le 30 octobre 1932 a grandi à l'ombre
des Fiol, Santiago,
Sintes, Ouzifi, Montovani, Fez et consorts, et n'ont eu de cesse de les
rejoindre sur les tablettes du club.
------Bien
sûr pas mal d'entre eux, limités par leurs moyens physiques
et techniques, n'ont pu concrétiser leurs vux mais ils se
sont transformés en supporters acharnés des "violet
et jaune". D'autres, comme Antoine Mascaro, au talent et à
la volonté farouche de réussir se sont améliorés
au fil des années pour enfin devenir titulaire "premier"
au sein de l'OHD.
------Antoine
débuta à quatorze ans. Nous sommes en 1946 et l'Afrique
du Nord panse ses blessures. Beaucoup de joueurs ont laissé la
vie de l'autre côté de la Méditerranée pour
défendre la mère-patrie.
------Heureusement
si le souvenir doit rester vivace aux curs des éprouvés,
le pied-noir est un incorrigible optimiste. La jeunesse d'Algérie
resplendit de santé et de force, et les clubs sportifs canalisent
cette énergie sur tous les stades d'AFN.
------Antoine
Mascaro débute en minimes au poste d'avant-centre. Défendre
c'est bon pour les bourrins, pense-t-il. À moi la responsabilité
de marquer des buts. Et il ne s'en prive pas, le bougre. Sa puissance
alliée à son tempérament de gagneur le démarque
des autres joueurs. Au stade, dans la rue, à
l'école Jules Ferry, son mauvais caractère apparaît
seulement lorsqu'il tape dans un ballon. La défaite, connais pas
! Telle pourrait être la devise du jeune Antoine.
-------Sous
la conduite de Sboralsky, l'avant-centre de l'OHD va vite grimper les
échelons en prenant comme modèle l'un des phares du Football
d'Afrique du Nord, Pierre
Ponsetti. Petit à petit, il se fera une place au soleil
et l'âge aidant, il deviendra le titulaire incontesté du
maillot n°9. 1959 restera pour lui et pour tous les supporters de
l'OHD l'année de tous les bonheurs.
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------Année
fastueuse après quatre saisons en division inférieure.
Les hommes de Sboralsky, l'entraîneur -joueur du club cher au
Président Palseur retrouvaient les ténors du Championnat
d'Alger. Sans complexe, Mascaro et les siens abordèrent les premières
rencontres avec une rage de vaincre que les propulsait en tête
du classement. Parallèlement, l'OHD réalisa exploits sur
exploits en Coupe de France ne s'avouant vaincu que par la plus petite
des marges contre les "pros" de Besançon, après
avoir éliminé tous ses adversaires algérois, puis
Gueugnon et Roubaix.
------Champion
d'Alger devant le GSA, Antoine Mascaro, dont le sens du but et la "gagne"
avaient fait merveille tout au long du Championnat, se promit d'enlever
le titre d'Algérie devant l'AS Bône, le CALO et le fameux
SCBA. D'abord vainqueur du CALO, vice-champion de la Ligue d'Oran, l'OHD
affronta le SCBA dans un match homérique. Malgré la blessure
de Perret, les banlieusards algérois réussirent à
triompher après prolongations (2-1). Le retour à Hussein-Dey
fut indescriptible et Antoine Mascaro tout comme ses co
équipiers furent portés sur les épaules de leurs
supporters tout au long de la rue de Constantine et de la République
sous les vivats d'une foule en liesse.
------Antoine
Mascaro, sous-officier de carrière, quittera l'Algérie
pour le nord de la France. Il évoluera à l'USBF et à
Cambrai. Muté dans le Vaucluse, il rangera ses crampons après
trois saisons passées à l'AS Violesoise en 1977.
------On
peut dire que la carrière d'Antoine Mascaro se confond avec celle
de son club puisqu'il évolua 16 ans à l'Olympique d'Hussein-Dey,
qu'il n'aurait jamais quitté si un cas de force majeure ne l'y
avait obligé ! l'indépendance de son pays.
Hubert. Zakine.
La Mémoire du Football d'Afrique du Nord
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