Antoine Santiago, l'homme
au bandeau blanc ( Hussein-Dey )
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-------Antoine Santiago est né le ler avril 1921 à Alger. Dès l'âge de dix ans, le virus du football qui galopait, alors, dans toutes les artères d'Alger la Blanche, l'atteint de plein fouet. -----Mais les équipes "minimes" et "cadets" n'existant pas, il doit attendre 1936 pour signer sa première licence au Stade Algérois de Belcourt. C'est d'ailleurs à cette époque que lui fut attribué le surnom qui va le poursuivre tout au long de sa carrière : l'homme au bandeau blanc. Surnom qui lui permettra d'être reconnu de tous les spectateurs d'Afrique du Nord. Mais pourquoi Antoine Santiago portait-il ce fameux bandeau autour de la tête ? Par coquetterie ? Pour tenir une chevelure abondante ? Pas du tout. Tout simplement pour continuer à pratiquer ce sport qu'il aimait tant et qu'il aime toujours. ------En effet, lors d'une rencontre junior, disputée au Stade Lebon, il contre de la tête un tir violent de l'avant-centre adverse. Terrain boueux, ballon de cuir avec lacets et vessie. Il n'en faut pas plus pour que le jeune Antoine souffre d'ecchymoses et d'éraflures sur le front. Papa Santiago, comme tous les pères de l'époque, était bien sévère. Aussi, jeta-t-il tout l'équipement de son fils qu'il voulait sans doute plus studieux, à la poubelle. ------Et maman Santiago, comme toutes nos merveilleuses mères d'Algérie, magnanime entre toutes, trésor de bonté et de diplomatie conseilla son têtu de fils. "Mon fils ! Si tu veux continuer à jouer à ce jeu de fou, plies un mouchoir et tu te l'attaches autour du front, comme ça rien y peut t'arriver. Ce jour-là, sans même le savoir, Maman Santiago venait d'écrire la légende vivante de son fils. L'O.H.D. ------Après deux saison au Stade Algérois, Antoine signe à l'Olympique d'Hussein-Dey. Nous sommes alors, en 1938 et ce jeune avant-centre prometteur va évoluer sur les conseils de celui qu'il considère comme celui qui l'a façonné, un redoutable arrière-central. Dès sa première saison, il est champion junior de la Ligue d'Alger (1937-1938). L'année suivante, il va rencontrer celui qui va devenir l'ami de toute une vie dans des circonstances ubuesques. ------Lors d'un match contre le R.U.A. au vieux stade du cimetière, Antoine trouvait anormal la domination des "ciel et blanc". Machinalement, il comptabilisa les membres de son équipe L'O.H.D. jouait à dix. ------Un dirigeant se rendit immédiatement aux vestiaires pour constater que le 11e joueur dormait profondément sur son banc. Un seau d'eau sur la tête et notre homme marqua le but de la victoire Husseindéenne. ------Il s'appelait Soubrecase "Pasqualette" et s'il vient de partir au paradis des footballeurs, Antoine ne l'oubliera jamais. ------Sa carrière à l'OHD sera très brillante. Après la guerre, il sera champion d'Alger en 1947-48, 48-49 et en 49-50. ------Il sera sélectionné de la Ligue d'Alger à huit reprises (3 en équipe A et 5 en équipe B). Mais son grand souvenir sportif restera la 1/2 Finale de la Coupe d'A.F.N. enlevée de haute lutte contre le Widad de Casablanca, alors grandissime favori. ------Sa modestie dût-elle en souffir mais un évènement de haute tenue révèle notre personnage. Antoine Santiago était présenté volontiers comme un joueur rude lors des premières années de sa carrière. Le 23 janvier 1955, alors qu'il disputait contre le S.C. Bel Abbes la finale de la Coupe d'A.F.N. les "violet et jaune" irrémédiablement battus, perdirent leur sang-froid, cherchant querelle à des adversaires plutôt corrects. |
------La
partie allait dégénérer lorsque le capitaine au bandeau
blanc sermona les uns, calma les autres, corrigea même les plus
récalcitrants. L'O.H.D. montra alors, le vrai visage du football.
Dignité dans la défaite et respect des adversaires.
GRAND SEIGNEUR |