PETITE HISTOIRE DE NOS SANCTUAIRES
L'Église Saint-Augustin
Avant de pouvoir réunir
ses fidèles dans la magnifique église de pur style roman
qui s'élève aujourd'hui rue Colonna-d'Ornano, la paroisse
Saint-Augustin fut longtemps instable, obligée de transporter fréquemment
le lieu de prières en divers points du quartier.
La première chapelle dédiée au grand saint africain
fut aménagée rue Roland-de-Bussy où sont actuellement
installées les surs de la Doctrine chrétienne, et
desservie par le clergé de la métropole. Elle demeura ainsi
annexe de la cathédrale jusqu'en 1851, date à laquelle elle
fut érigée en paroisse. Celle-ci vit alors le jour
dans un immeuble situé à l'angle de la rue de Constantine
et de la rue Waisse. C'est là que le 16 novembre de la même
année, Mgr Pavy baptisa la première cloche, don du conseil
municipal.
En 1866, la paroisse prit possession d'un local place d'Isly, dans une
maison mitoyenne au Mont-de-Piété. Ce ne fut qu'un sanctuaire
encore provisoire, puisqu'en 1870, le culte fut célébré
dans l'ancienne caserne du train, qui est devenue l'actuel palais de justice
; puis, en 1877, dans une baraque en bois, rue Portalis et enfin, l'année
suivante, dans l'édifice que nous connaissons.
Les colonnes, à la fois imposantes et harmonieuses, impressionnent
le visiteur. Ces fûts en marbre blanc de Carrare reposent sur des
socles en pierre de Drariah. On admire la chaire, de style roman également,
en forme d'ambon, faite d'onyx doré provenant des antiques carrières
romaines d'Ain-Smara, de marbres blancs et marbre bleu turquin d'Italie,
et la mosaïque constituée des marbres anciens.
Notons, en passant. que cette chaire est devenue illustre par la valeur
des orateurs qui l'ont occupée, notamment le père Coulet
qui, chaque année, trouve un auditoire toujours plus nombreux et
plus intéressé.
Dans le chur, au milieu du dallage de marbre blanc, figure une très
belle rosace en mosaïque, trouvée à la basilique de
la Paix à Hippone, et portée à Alger en 1842.
Le maître autel et les autels de la Sainte-Vierge et du Sacré-Cur
(de chaque côté de la table sainte) sont en marbre blanc.
Parmi les dons reçus, on peut citer une vierge en ivoire et un
superbe camée monté sur broche d'or et enfermé dans
un écrin de velours grenat aux armes pontificales, offerts par
S.S. pie IX ; une coupe et deux vases de Sèvres lapis-lazuli, offerts
par la maréchale de Mac-Mahon.
Progressivement, grâce a la générosité des
fidèles, au dévouement des prêtres qui se sont succédé
et surtout au dynamisme de M. l'abbé Dauzon (aujourd'hui vicaire
général) et de M. le chanoine Pezet, l'actuel curé
de la paroisse, l'église a pu améliorer ses aménagements
et apporter d'heureuses modifications intérieures. C"est ainsi
que le sanctuaire se pare de beaux ornements et particulièrement
de splendides vitraux, sans oublier l'autel de Saint-Jude.
Il y a également de riches tableaux : " La mise au tombeau
", d'un peintre espagnol ; " La nativité " ; "
La flagellation " ; " La charité " et " L'Immaculée
Conception " . Cette dernière toile est un don de Grégoire
XVI à la cathédrale d'Alger. Enfouie dans les dépendances
de la chapelle Saint-Augustin, elle fut retrouvée partiellement
abîmée. Le professeur Logier l'a remise en état.
L'incendie de la sacristie, en 1949, décida M. le chanoine Pezet
à modifier le plan des nouvelles installations. En utilisant la
courette, située derrière le maître autel, il fit
construire de chaque côté du chur, dans le prolongement
des nefs latérales, deux chapelles (Sacré-Cur et SainteThérèse).
Les portes de communication, en fer et cuivre, finement travaillées,
sont l'uvre du ferronnier Petit-Monsigny, dont les critiques d'art
soulignèrent la haute valeur. Elles sont encadrées de moulages,
au sommet desquels apparaît le monogramme du Christ.
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