Une nouvelle invention
de lAlgérois Pierre LAFFARGUE
Des constructions solides confortables, saines et propres pour le Sahara
Un hôtel de 20 chambres avec tous les aménagements pour
15 millions Le problème de la construction au Sahara ne date
pas dhier. On peut dire quil revient en toutes occasions,
que ce soit à propos du tourisme, de lhabitation des fonctionnaires,
de lexpansion même du Sahara. En bref, le problème
est permanent.
Mais la solution ?
Un Algérois, passionné des choses du Sahara, vient de
mettre au point ce quil appelle « la case saharienne et
coloniale ».
Cette Invention remarquable nest pas la seule qui soit sortie
de son cerveau. Pierre Laffargue est un réalisateur bien connu.
Pierre Laffargue a déploré avec tous ceux qui connaissent
le Sud, les incommodités des constructions sahariennes. Celles-ci,
en fonction du climat, de la situation géographique et des ressources
du pays, ne peuvent être édifiées quen pisé.
Il nest pas question demployer, surtout pour les demeures
de familles modestes, une maçonnerie moderne si lon tient
compte seulement du prix du ciment. A Aoulef, par exemple, ce produit
coûte 48 francs le kilo.
Il fallait donc songer à faire venir du Nord un matériel
à la fois solide, facilement transportable, maniable et peu onéreux,
pouvant être adapté aux besoins du Sud tout en éliminant
les inconvénients que présentent les actuels bâtiments
du Sud : poussière, termites, scorpions, vipères. etc...
POUR LIMMEDIAT
Une série de pièces métalliques et des tas de boulons,
une clé et un niveau deau constituent une sorte de grand
« jeu de construction », cest le cas de le dire. Par
leur juxtaposition, on obtient un ensemble cohérent dont lapparence
architecturale tient compte des servitudes locales. Cest un logement
confortable, sain, propre, pouvant être coquettement meublé
et décoré sans crainte de dommages.
Cette case saharienne modèle est une pièce de 3 m. 80
X 2 m. 80 avec un plafond de 2 m. 92 (dimensions intérieures).
Elle se compose de tôles de 15/10 e dont tous les éléments
sont réunis par un type unique de boulons. Létanchéité
est parfaitement assurée. Le nombre des ouvertures est variable,
suivant les besoins et les goûts du locataire. Elles sont construites
en « avancées » sur 40 centimètres, de sorte
quelles peuvent faire office de placard à lintérieur.
Pour isoler lhabitation de la chaleur et du froid, il ne restera
plus quà lenrober dune couche en pisé,
ce qui mettra les avancées à niveau du mur.
Montée sur un socle équerre, lhabitation sera inaccessible
aux scorpions. De plus, son toit-terrasse et son plancher en tôle
galvanisée recouverte dune couche de minium et de bitumastic,
sont une garantie dimperméabilité.
Son montage est extrêmement facile. M. Laffargue nous en a fait
la démonstration, hier matin, aux
ateliers Durafour à Hussein-Dey.
La case saharienne revient, départ dAlger, à 270.000
francs. Plusieurs cases peuvent former un appartement. Huit cases complètes
peuvent être transportées sur un seul camion de dix tonnes.
POUR LAVENIR
M. Laffargue nous a affirmé quil était possible
de construire un hôtel de vingt chambres, avec tous les aménagements
et le mobilier (cuisine exceptée), pour 15 millions...
Et dans les délais les plus courts.
Partant de cette conception dhabitation, nous avons demandé
à M. Laffargue sil nétait pas possible denvisager
des abris pour permettre de reloger les familles des bidonvilles Il
nous a répondu que ce projet existait déjà et quil
ne tarderait pas à le faire connaître.
Cette nouvelle habitation, qui hâterait la suppression des bidonvilles,
serait différente de la case saharienne. Elle aurait le même
confort et serait très économique.