Alger, la rue d'Isly, place d'Isly et environs.
Service public d'aide sociale : le moderne crédit municipal
par de généreuses et hardies créations, apporte une précieuse contribution à l'œuvre entreprise
Alger-Revue, printemps 1959
sur site le 9-10-2007

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dessin place Bugeaud
Dessin qui m'a été adressé par ????
1 : Crédit municipal - 2 : rue Mogador - 3 : escaliers menant rue Dupuch
Place Bugeaud, l'immeuble moderne qui va remplacer le siège actuel.
Place Bugeaud, l'immeuble moderne qui va remplacer le siège actuel.

L' édification du nouvel Alger, dont M. le Préfet Richardot, administrateur général, a la charge, nécessitera une longue mise en place et requerra la bonne volonté de tous. Au-delà des intérêts particuliers, si légitimes soient-ils, le plus grand bien commun reste en effet l'objectif unique.

La Caisse de Crédit Municipal d'Alger, établissement public communal, se doit d'apporter sa contribution à la grande oeuvre entreprise. Elle le fera dans le cadre de ses attributions et en fonction de sa vocation légale.

Des problèmes de structure interne, de statut, devront être au préalable résolus, pour donner sa pleine efficacité à son action d'aide sociale.

Nous ne citerons que quelques chiffres caractéristiques de l'évolution de notre Établissement au cours de ces dernières années.

Le prêt sur gages, activité traditionnelle des Crédits Municipaux, qui depuis toujours possède l'entière confiance des Musulmans, fait apparaître au cours de l'année 1958, 94.841 opérations d'engagements pour une somme totale de près d'un milliard de francs.

De création plus récente, et à l'origine spécifiquement algérois (le premier prêt fut consenti le 6 août 1952 à un agent des services municipaux d'Alger), le " prêt aux fonctionnaires", pour la même période, représente 18 000 prêts pour deux milliards deux cents millions de francs.

Enfin notre service bancaire qui alimente notre trésorerie et nous permet de prêter sans réserve, aligne, en comptes de dépôt et bons de caisse, des chiffres qui avoisinent trois milliards de francs.
s de francs.

UNE DECENTRALISATION S'IMPOSE

Depuis longtemps déjà, le cadre ancien de la Commune d'Alger était dépassé, et notre clientèle s'étendait sur les communes voisines.

Nous avons déjà tenté une décentralisation de nos services pour les mettre davantage à la portée des populations.

Sans parler des agences ou succursales que nous avons implantées sur le territoire algérien, voici quelles sont nos réalisations actuelles.

Le siège de l'Etablissement est toujours situé place d'Isly où est installé l'ensemble des services. Cependant, en ce qui concerne le prêt sur gages, seuls les bijoux sont conservés en ce lieu.

Les gages représentant les objets divers, les meubles, les automobiles sont entreposés à notre succursale du Ruisseau (carrefour Polignac).

Le dépôt du Ruisseau
Le dépôt du Ruisseau

Enfin un service bancaire, destiné à faciliter les transactions entre bouchers, maquignons, et chevillards a été installé dans les locaux des Abattoirs.

Est-il besoin de dire que ces deux dernières réalisations n'ont pu être tentées et réussies, qu'avec la pleine collaboration de la Municipalité d'Alger.

AMELIORATIONS ET PROJETS

Nous souhaitons évidemment faire davantage. Nous dirons donc librement nos idées et nos projets.
Nous maint'eadrons d'abord les réalisat:ons effectuées en lei améliorant si possible.

Le siège sera maintenu place d'Isly, mais pas dans l'immeuble actuel dont toute la partie en façade de la place sera détruite et reconstruite. Un immeuble moderne de 8 à 10 étages se dressera à la place de l'ancien et donnera à ce centre d'Alger une physionomie nouvelle.

La succursale du Ruisseau sera maintenue également, mais il faudra sans doute en agrandir les locaux. Elle dessert en effet Belcourt, Hussein-Dey et la Cité des Anassers en voie de réalisation.

Quant à l'Agence bancaire des Abattoirs, elle est liée intimement à cet important service municipal, et il ne fait pas de doute que si celui-ci est transféré dans un autre lieu, celle-là suivra.

PREMIERES URGENCES

La population la plus mal desservie serait donc celle correspondant aux 1er et 2me arrondissements (Bab-el-Oued, et la Casbah). Or l'expérience nous prouve que c'est celle qui a le plus souvent recours à nos services.

A l'autre extrémité du nouvel Alger, dans l'ancienne commune de Maison-Carrée, l'opportunité d'une implantation se fait également sentir. Certains ressortissants de ce quartier viennent bien jusqu'à nous, mais les frais nécessités, le temps perdu, font qu'ils ne peuvent nous apporter que des objets d'une certaine valeur, et une triste expérience nous apprend que cela n'est pas toujours possib'e. Nous prêtons parfois entre 500 et 1000 francs, et ce prêt modique contribue cependant à parer aux nécessités urgentes.

Chargés d'un service public d'aide sociale, il est de notre devoir de mettre nos services à la disposition de tous.

Pour que ces réalisations se concrétisent, que nous faut-il ? Essentiellement l'aide de la Mu_ nicipalité pour nous trouver les locaux où nous pourrons nous installer. Cette aide ne nous a jamais été marchandée ; avec le nouvel Alger, elle ne pourra être que plus large et mieux adaptée aux besoins des populations.

Sans doute, accessoirement et par la suite, pourrons-nous encore installer quelques bureaux en d'autres points judicieusement choisis, mais il nous faut réaliser ces deux succursales : Bab-el-Oued et Maison-Carrée le pies tôt possible.

Ainsi dans le domaine du social, qui est le nôtre, aurons-nous apporté notre pierre à la création de l'édifice d'un nouvel Alger que nous souhaitons accueillant et fraternel.