RABELAIS

Une promenade à Mazouna
l'antique cité musulmane

Echo d'Alger du 2-9-1934 - Transmis par Francis Rambert

Les vieilles cités purement musulmanes sont tellement rares en Algérie que l'on pourrait dire aisément qu'elles sont inexistantes. Elles ont subi l'influence des conquérants occidentaux et, lentement, elles se sont européanisées . les unes après les autres. Elles ont fini par prendre un aspect complètement différent de celui qu'elles avaient il y a quelque cent ans.

Par contre, la fière Mazouna, figée, dans une attitude pour ainsi dire stéréotypee, a gardé fidèlement sa vieille figure arabe et continue à évoquer aujourd'hui des siècles disparus.

Mazouna est située dans le Dahra, à proximité de deux villages de colonisation : Renault et Rabelais. Les routes qui y mènent traversent une région très pittoresque, quoique assez pauvres de végétation. Ses maisons, surmontées pour la plupart de blanches terrasses sur lesquelles les femmes apparaissent rarement, rappellent étrangement certains quartiers de la Casbah d'Alger.

Sa population, composée d'éléments ethniques assez variés, est répartie entre 5 quartiers ; elle compte 6.000 âmes environ.
(suite dans l'article.)
Aussi Guides bleus Hachette, 1955.
ENVIRONS. — 1° A 6 k. S.-E., Mazouna, agglomération berbère, entourée de vergers, sur la rive dr. de l'oued Ouarizane, En contre-haut de la rivière et des jardinsil qu'elle arrose. Mazouna et ses faubourgs de Bou Halloufa et de Bou Mata s'etagent sur trois mamelons, formant comme trois larges pyramides de petits cubes blanc de lait ou brun doré. Des koubbas et deux ou trois minarets carrés font sallie. A distance, l'agglomération fait l'effet d'une ville importante ; de près, ce n'est, en bien des points, qu'un amas de masures en ruines.
Les femmes fabriquent quelques poteries peintes qui rappellent celles de Kabylie et tissent des burnous et des haiks.
En amont de la ville, l'Ouarizane, qu'alimentent de belles sources, forme une cascade de 15 à 20 m., sur une curieuse draperie d'incrustations calcaires.
Mazouna fut, avant Mascara, la capitale des beys turcs de l'Ouest. — C'est Mazouna qu'est située, sur une hauteur, la zaouïa qui fut le berceau des Senoussia, confrérie musulmane alors très hostile aux chrétiens et spécialement aux Français. De là est parti son fondateur, le cheikh Mohammed Ben Ali Es Senoussi, qui se constitua, dans les oasis du désert libyque, une sorte de fief et s'y posa en adversaire irréductible des infidèles. Mort en 1859, il eut pour successeur un de ses fils, qui émigra dans la région du Tchad, où il se retrouva en présence de nos troupe; il y mourut en 1902.


mise sur site : mars 2019

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Une promenade à Mazouna
mazouna
Situer Mazouna
(carte Michelin, n°172.)