Pour revenir du lycée Gautier à
mon domicile, 28 Bd Galliéni (avant de déménager
au Bd de Champagne), j'empruntais successivement :
la rue Hoche, la rue Michelet (en remontant), je traversais de part en
part le Parc de Galland, je suivais 50 m du bd du Télemly, pour
remonter la rue Franklin Roosevelt. Je passais devant le Palais d'été,
gardé nuit et jour par les Spahis en grande tenue d'apparât.
Mais au lieu de continuer vers le fameux carrefour, j'empruntais (et c'est
là que vient la précision) :
---soit la rue Zéphirin Roccas, malgré les hautes recommandations
des parents, car la rue, certes bitumée, n'avait aucun trottoir
(d'où les parents...) et avait surtout la particularité
de présenter, à plusieurs endroits, une pente de plus de
15 %. Les autos descendaient en trombe (même sans moteur !) tandis
qu'elles ne pouvaient grimper qu'en première ! Mais elle était
si pittoresque, ombragée (l'été, c'était un
véritable délice de marcher sous les frondaisons !) bordée
de l'ancien Parc du Bey et de petits pavillons d'habitation.
---soit la rue Tartass, accompagné par les parents qui voulaient
donner l'exemple de la prudence, rue également en pente, mais interdite
aux automobilistes puisqu'elle était en escaliers, avec des marches
certes peu hautes mais très longues (1,50 m à 2 m.) en haut
et en bas de la rue.
Les deux rues mentionnées figurent partiellement sur la plan joint
à la page du site, au-dessus de la photo du carrefour avec l'église
sainte Marie de notre paroisse. Au chemin de Gascogne, existait un orphelinat
géré par les soeurs de saint Vincent de Paul : les enfants
allaient à l'école dans la petite école située
près de ce carrefour; Bonjour l'angoisse, non pas des parents,
mais des riverains dans la crainte des accidents. En effet ce carrefour
était un vrai point noir, autant pour les automobilistes (et chauffeurs
de transports en commun) qui devaient patienter de longues minutes avant
de franchir l'écueil, mais également des agents de la circulation
vite débordés dans leur petit îlot-abri. A croire
que seuls les punis s'y collaient !
Arrivé en haut de la rue Zéphirin Roccas, j'étais
à 20 mètres de chez moi, immeuble résidentiel baptisé
officiellement "Le Parc du Bey", en face du domaine du docteur
Curtillet, dont le fils, élève du lycée Gautier,
réalisait des exploits internationaux en natation.
C'était là notre jardin de jeux, à nous gamins et
gamines (plusieurs hectares, arbre à caoutchouc avec cabanes, lianes,
ascenseur par branche d'acacia, fosse aux ours, rien n'y manquait), de
secrets enfantins, de révélations et d'agapes fructifères
: pins pignons, noix pacanes, caroubes, nèfles, coings ou plutôt
plaquemines, grenades, jujubes, figues etc...Les parents ? Quand ils s'impatientaient
de ne pas nous voir revenir à la maison ils prenaient le porte-voix
!!!
Adieu, jeux de gamin(e)s
Adieu thym et romarin
Adieu jasmin
Adieu jardin...
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