Alger, quartier de la Marine et alentours
La vieille " Marine " cœur du premier Alger
Tout ALGER se retrouvait aux " Bas-Fonds " ce temple de la bonne humeur

La vieille " Marine " cœur du premier Alger
Tout ALGER se retrouvait aux " Bas-Fonds " ce temple de la bonne humeur

Quand la place du Gouvernement était le centre d'Alger, hôtels de classe, restaurants fameux et grands magasins se pressaient autour d'elle. hôtel de la Tour du Pin (hôtel de la Régence) avait une renommée mondiale.
Les touristes anglais y venaient passer l'hiver. D'autres établissements, aujourd'hui disparus. recevaient visiteurs métropolitains et colons de l'" intérieur ". Non loin de la librairie Jourdan, première maison nord-africaine d'édition, le café d'Apoll0n accueillait " la plus belle clientèle d'Alger.

LE RESTAURANT DES MARSEILLAIS

Les restaurant/s du quartier étaient aussi très fréquentés, le restaurant des Marseillais par exemple. Soldats en permission, étudiants en goguette venaient - pour 30 sous - s'y offrir, le dimanche, un plantureux repas.

Tristesse, mais aussi nostalgie !


(suite sous l'article)


Echo d'Alger du 11-9-1952 - Transmis par Francis Rambert

sur site : nov.2023

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Les bas-fonds
Les bas-fonds




La vieille " Marine " cœur du premier Alger
Tout ALGER se retrouvait aux " Bas-Fonds " ce temple de la bonne humeur

Quand la place du Gouvernement était le centre d'Alger, hôtels de classe, restaurants fameux et grands magasins se pressaient autour d'elle. hôtel de la Tour du Pin (hôtel de la Régence) avait une renommée mondiale.
Les touristes anglais y venaient passer l'hiver. D'autres établissements, aujourd'hui disparus. recevaient visiteurs métropolitains et colons de l'" intérieur ". Non loin de la librairie Jourdan, première maison nord-africaine d'édition, le café d'Apoll0n accueillait " la plus belle clientèle d'Alger.

LE RESTAURANT DES MARSEILLAIS

Les restaurants du quartier étaient aussi très fréquentés, le restaurant des Marseillais par exemple. Soldats en permission, étudiants en goguette venaient - pour 30 sous - s'y offrir, le dimanche, un plantureux repas.

Dans la salle archi comble, les gens riaient, plaisantaient, s'interpellaient tandis que les garçons, d'une voix de stentor. passaient les commandes ou laissaient tomber, un dépité mais tonitruant : " Encore un client parti sans payer ! "
Maklouf, restaurateur à coté, avait aussi ses habitués.

LE BAR DE LA PRESSE

Rue Mahon
Rue Mahon
coll.B.Venis


Les journalistes d'alors se retrouvaient, rue Mahon, au " Bar de la Presse ". La presse a porté ailleurs ses pénates, mais ce bar existe toujours. Le " Petit, Courrier " (qui précéda la " Dépêche algérienne ") s'imprimait rue de la Marine et les " anciens " avaient adopté ce café, établissement moderne de l'époque.

Place Mahon, il y avait l'" Amine " ; il y avait aussi le " Veau qui tète " (sic), fameux restaurant que fréquentaient surtout les gens de l'" intérieur ". La place Mahon (plus exactement la place de la Pêcherie) était en effet le point de départ des " services " de Guyotville, Chéragas, Birkadem, Médéa et autres.

Le Bar de la Presse subsiste toujours rue Mahon, mais le quartier a subi bien des transformations. Il manque, en particulier, la vieille fontaine qui avait perdu son utilité d'autrefois et qui se trouvait hors d'usage deux ou trois fois par mois, avant qu'on se décide à l'enlever.

" Berceau d'amour ", " Ruisseau des singes ", des " corricolos " primitifs portaient ces noms charmants. Mince compensation pour les malheureux voyageurs pressés, entassés, secoués, cahotés tout au long d'interminables expéditions.

LES " BAS-FONDS "
Rue Duguay-Trouin, tout près de la rue des Trois-Couleurs, se tenait le plus célèbre, le plus coloré, le plus pittoresque des cafés : les " Bas-Fonds ", dont la vogue dura fort longtemps.

Les bas-fonds
Les bas-fonds



Il y avait là, un étonnant ramassis d'objets hétéroclites récoltés un peu partout. Dans les fêtes foraines ou les salles d'anatomie, au fond des mers, au cœur du désert. Crânes et tibias voisinaient avec des poissons séchés, des roses des sables, des oiseaux empaillés et cent autres ornements aussi invraisemblables que dépareillés.

Les affables maîtres de céans, Louis P'tit Zouave et Antoine, recevaient leurs clients à la manière d'Aristide Bruant et le nain " Coco ", garçon serviable et empressé, savait à merveille créer et entretenir l'ambiance, tandis que l'accordéon débitait les airs populaires.

Car les " Bas-Fonds " se voulaient le temple de la bonne humeur, de cette verve méditerranéenne, débordante de vie et de chaleur, enthousiaste, explosive, démonstrative et dédaigneuse des hypocrites " retenues ".

CE PREMIER ALGER MORT DE VIEILLESSE...

Ces images d'un autre Alger s'estompent dans le lointain. Ce premier Alger, cet Alger de la " Marine " bigarré, frondeur, turbulent.,agité, querelleur, passionné, n'a pu résister aux atteintes du temps. Il est mort de vieillesse. Après une vie extraordinairement intense et bien remplie.