Vers 10 heures, hier matin, la corne d'appel des
pompiers résonnait, lugubre, dans les différents
quartiers d'Alger.
Un incendie venait de se déclarer, rampe Chasseloup-Laubat,
dans la voûte 67 qui sert à M. Jules Borgeaud, d'entrepôt
pour ses soufres provenant de l'usine du Gué de Constantine
et pour ses engrais chimiques : tourteaux de ricin, chaux pour
bouillies, sulfate de potasse, carbonate et nitrate de soude,
etc.
C'était des ouvriers travaillant au port qui, voyant sortir
de la fumée de la voûte 67, avaient donné
l'alarme.
Les premiers secours
Les pompiers des différents postes, aussi
tôt prévenus, se rendirent sur les lieux du si nistre
avec leurs dévidoirs et leurs lances et les capitaines
Eygle et Luccioni, les premiers arrivés, organisèrent
aes secours immédiats.
Le feu avait pris une extension rapide et déjà des
nuages de fumée âcre et épaisse s'élevaient
dans l'air, empuantissant l'athmosphère, la rendant irrespirable.
Les promeneurs devaient abandonner le boulevard et les habitants,
sous peine d'être asphyxiés, fermaient portes et
fenêtres.
Le sergent Bevillaqua, un casque « para- vapor » sur
la tête essaya de découvrir le foyer. Mais il dut
bienvite renoncer à sa tentative.
Entre temps, le commandant Voinot était accouru et sur
son ordre on boucha à l'aide de bâches toutes les
ouvertures, après avoir abondamment aspergé la voûte.
Des lances furent constamment dirigées sur les bâches
pour éviter que celles-ci prennent feu.
(suite dans l'article.)
* Deux cartes postales de l'évènement
ici, sur
ce site.
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