sur site le 5/10/2002
-Frac, l'érudit et le caricaturiste
texte de Simone Acquatella
pnha n°63, décembre 1995.
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-------François Acquatella dont le nom d'artiste correspond aux deux premières lettres de son prénom et de son nom est né à Oran le 27 janvier 1876 et décédé à Alger le le' mars 1942, restant ainsi sur ce sol natal qu'il avait aimé d'une folle passion.
-------Sa famille originaire de Corse (!) s'est installée en Algérie en 1860, date à laquelle son père y avait été envoyé pour faire son service militaire... qui durait alors plus de sept ans. Heureux conscrits actuels ! !
-------Fils ainé d'une famille de trois enfants, celle-ci a émigré à Alger quelques années après.
-------Il fit ses études au lycée d'Alger où il fut un brillant élève, je dirais même un très brillant élève.
-------A la fin de ses études, il fut fonctionnaire aux chemins de fer algériens plus par nécessité que par conviction !
Passionné de dessin dès son jeune âge, ce qui au début n'était qu'un passe-temps, un hobby dirait-on aujourd'hui, est devenu par la suite une passion, puis un métier.
-------Dès qu'il fut libéré des contingences administratives, il se donna complètement à son art.
-------Tôt le matin, il rejoignait son atelier du boulevard Saint Saëns, où le décor correspondait à l'artiste : d'abord la baie d'Alger inoubliable du haut des 12 étages et l'aménagement de l'appartement berbère mais ponctué d'objets d'art et de tableaux choisis avec amour.
-------Avant de choisir le dessin comme violon d' Ingres, il fut durant quelques années collaborateur aux "Annales Africaines" où il tenait la rubrique de critique de théâtre, et signait alors Caton, en hommage à Caton le censeur. Alger à l'époque recevait la plupart des grands artistes de la métropole, car la Ville Blanche possédait plusieurs théâtres toujours bondés : l'Alhambra, le Kursal, le Casino et l'Opéra , etc.
-------Toutes les semaines, il se rendait à Aïn Taya chez Monsieur Mallebay, journaliste pendant plus de 40 années (cf ses mémoires), et directeur des annales africaines. C'était un peu "les rendez-vous de Meudan" où tout un aréopage de poètes de peintres, d'écrivains se retrouvait.
  -------Il fut aussi l'ami de nombreux artistes : Noiré, Deshayes, Galland, de Provolbaldi (sculpteur), sans oublier; Lemaitre (si injustement oublié !) qui demeurait au Jardin d'Essai, et dont la veuve était l'hôtesse à chaque salon
du rire
, et bien sûr les dix, amis et compagnons d'humour et de joie de vivre. J'oubliais un de ses intimes M. Jogert, antiquaire rue Michelet. C'est là qu'il venait dénicher l'objet rare ou original, pour agrémenter son atelier.
-------Entre les années 1950 et 1960, (note du webmaster : bizarre, ces dates ne concordent pas avec celles citées au début.) il avait atteint le sommet de son art, mais il continuait à travailler sans relâche, par goût de la perfection.
-------Passionné de littérature, il dirigea les premiers pas de M. Arnaudiès, qui le respectait fort et que Frac affectionnait énormément (Frac a laissé de l'autre côté de la Méditerranée plus de 2 000 bouquins). Aimant le cinéma et les voyages, ses deux grandes qualités furent sa modestie et son humour authentique, l'un n'étant que la conséquence de l'autre.