J'ai rendu visite à Armand
Assus.
Je m'attendais à rencontrer un peintre à chapeau à
larges bords et à bouc, revêtu d'une blouse bariolée
de couleurs. Je m'attendais également à pénétrer
dans un atelier aux murs couverts de toiles. Point ! Mon espoir
s'est trouvé déçu.
Armand Assus tranche par le physique sur ses confrères, mais
encore davantage par le caractère.
Je dis bien par le caractère, car il faut posséder
une foi ardente clans son talent pour se dégager de toute
influence, et c'est le but auquel atteint notre compatriote.
Quant à son atelier, s'il est quasi nu, la cause en est aux
temps et aussi à la vogue de l'artiste.
Ennemi résolu du conventionnalisme, Armand Assus, avec un
sens profond, excelle à traduire cette puissance de rayonnement
qui, affirme-t-il avec ardeur, émane de tous les objets.
S'il représente une rue, des arbres, des fruits, il les considère
plutôt du côté humain que du côté
pittoresque.
Audacieux, il se défend d'être spécialiste,
et il préfère se tromper que de traiter à nouveau
le même sujet.
Il considère l'objet qu'il dépeint pour l'harmonie
qu'il dégage. Il y a un rythme de couleurs, une mathématique
de gammes qui pousse Assus à grouper sur sa toile une pipe,
une boîte d'allumettes, un cigare, ttn coquillage.
Mais, quel relief saisissant, quel régal pour les yeux qui
contemplent ce panneau ! Est-ce d'un illusionniste ? Peut-être.
Un illusionniste, oui, un fameux chef d'orchestre aussi, qui dirige
toute cette harmonie sans une fausse note.
( suite dans l'article.)
Voir, sur ce site.
Armand
Assus
par Marion Vidal-Bué
2.-
http://www.cerclealgerianiste.fr/index.php/archives/encyclopedie-algerianiste/culture/arts/peinture/568-armand-assus-1982-1977
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