Les plus de quarante ans ont gardé le souvenir du père Assus. Ses caricatures du « Turco 3., du « Charivari ,, de l'« Oranais », de la « Gazette algérienne », de la « Guêpe » et d'autres feuilles nord-africaines décelaient un véritable talent du dessin en même temps qu'un homme d'esprit. Cet artiste algérois, dont la femme était d'origine grecque, avait une nombreuse famille : deux garçons et cinq filles. Par les seules ressources de son travail, il réussit à élever tous ses enfants de façon parfaite. Une fille est décédée. Les autres sont établies soit à Paris, soit à Alger.

Maurice et Armand, les deux fils, tous deux natifs d'Alger, ont voulu devenir artistes comme leur père. C'est là, une inclination quasi générale chez les enfants : le métier du papa est le plus beau et c'est toujours celui qu'ils décident d'adopter avant d'avoir fait leur première communion.

Maurice et Armand dessinaient à côté de leur père et, à, l'âge où l'on passe le certificat d'études, ils avaient déjà, l'un et l'autre, des notions précises en matière de perspective et d'harmonie. Il arrive que pour des raisons procédant, le plus souvent, de considérations pratiques, les enfants ne persistent pas dans leur premier projet et tel, par exemple, qui voulait devenir....
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Armand Assus
par Marion Vidal-Bué