Madame Jeanne Montupet
Romancière de l’Algérie

Echo du 5-11-1953- Transmis par Francis Rambert

Madame Jeanne Montupet
Romancière de l’Algérie

A trente-quatre ans, Jeanne Montupet, en qui se mêlent les sangs corse, italien et irlandais, découvre les chemins de l'écriture et nous fait découvrir l’Algérie française à ses débuts.

Les difficultés de l’installation et du peuplement, le défrichement, la conquête des cœurs constituent la trame de « La Fontaine Rouge ».

Ainsi l’Algérie peut se reconnaître dans une trilogie de l’effort et de la joie de vivre sur une terre fructifiée aussi par la bonté et dont notre Jules Roy, qui a subi son emprise, me confiait qu’elle est une terre de courage, où l’on a l’habitude de regarder les gens et les événements en face.

Avec reconnaissance pour un ciel qui a protégé son enfance, Jeanne Montupet a fouillé des archives, remué des dossiers, lu près de 800 livres sur l’Afrique du Nord. Loin de prétendre être une femme de lettres, la romancière de « La Fontaine Rouge » se présente comme une femme de cœur heureuse de retrouver son Algérie qu’elle avait quittée en 1938 et le climat de sa naissance littéraire.


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Madame Jeanne Montupet

Madame Jeanne Montupet
Romancière de l’Algérie

A trente-quatre ans, Jeanne Montupet, en qui se mêlent les sangs corse, italien et irlandais, découvre les chemins de l'écriture et nous fait découvrir l’Algérie française à ses débuts.

Les difficultés de l’installation et du peuplement, le défrichement, la conquête des cœurs constituent la trame de « La Fontaine Rouge ».

Ainsi l’Algérie peut se reconnaître dans une trilogie de l’effort et de la joie de vivre sur une terre fructifiée aussi par la bonté et dont notre Jules Roy, qui a subi son emprise, me confiait qu’elle est une terre de courage, où l’on a l’habitude de regarder les gens et les événements en face.

Avec reconnaissance pour un ciel qui a protégé son enfance, Jeanne Montupet a fouillé des archives, remué des dossiers, lu près de 800 livres sur l’Afrique du Nord. Loin de prétendre être une femme de lettres, la romancière de « La Fontaine Rouge » se présente comme une femme de cœur heureuse de retrouver son Algérie qu’elle avait quittée en 1938 et le climat de sa naissance littéraire.

- J’ai eu une délicieuse jeunesse u sein d’une famille un peu disparate, mais si aimante.
Si l’on me disait : « Que désirez-vous le plus ? », je répondrais : revivre mon enfance oranaise avec tous ceux qui me l’ont faite si gaie, si colorée et si chantante.

Pour l’élève du lycée d’Oran se rappelant des petites filles en tablier à carreaux bleus, la chaleur incitait au sommeil ou aux loisirs bien plus qu’au latin et aux mathématiques.
- Nos grandes vacances se battaient à trois temps : 1, un séjour au bord de la mer, près d’Aïn-el- Turck ; 2, un mois de montagne en France ; 3, une petite visite à Paris.

Mes plus beaux souvenirs, maintenant, car je ne jurerai pas que je jugeais ainsi alors, sont ceux de ces plages africaines si blondes et dont le sable est si intolérablement brûlant aux pieds des petites filles.

De Saint-Cloud où elle demeure et évoque ces Jours d’enfant tout parfumés d’une odeur de cuisine espagnole, de Saint-Cloud auquel elle applique les vers de la comtesse de Noailles, « douce et monotone, en montées et en vallons. Les maisons peinent tout au long et l’une à l’autre se cramponnent... », elle a sous les yeux la verdure du Bois de Boulogne, l’Arc de Triomphe, le Sacré-Cœur, tout ce que, petite Oranaise, elle rêvait de contempler.

- Ceux qui veulent écrire, a dit Mauriac, je crois, creusent toujours là où ils sont nés. Aussi mon premier ouvrage et les suivants d’ailleurs piochent et piocheront la terre africaine avec Simon Vermorel, colon de la Mitidja.

Jeanne Montupet avoue qu’elle n’avait Jamais rongé à écrire. Son sujet « qui n’était pas sans embûches », elle l’a abordé avec l'ardeur de ses pionniers.

Le deuxième volume de « La Fontaine Rouge », intitulé « Francisca », retracera la vie de la famille Vermorel dans son domaine reconstruit.

Ce sera dans la Mitidja, nous dit-elle, la fin des tâtonnements et la grande époque du blé et du tabac, agrémentée des fastes du second Empire.

Le troisième volume, « Olivier », évoquera le plein essor de la vigne au temps de « la belle époque 1900 ».

Elle semble s’étonner de ce que l’on désire connaître sa vie parisienne.
- Pour être celle d’une maîtresse de maison qui a ses obligations, celle d’une mère qui a ses devoirs, elle me permet, car il suffit de s’organiser un peu, d’écrire trois heures par jour et de lire autant.

Témoignant de cet « humanisme fraternel » dont parle Audisio et que son talent garantit, Mme Jeanne Montupet, avec * La Fontaine Rouge », exprime une lutte morale au tant que physique, le rayonnement de la terre africaine dont elle est fière et qu’elle nous fait aimer.