J'ai rencontré Henri Médus
dans la bousculade d'un départ imminent. La basse noble de
l'Opéra partait cette fois-ci pour l'Angleterre où
l'attendait une série de représentations à
Covent Garden. Mine réjouie et satisfaite. Son contrat dûment
signé se trouvait, sans doute, plié dans son portefeuille
et ses bagages reposaient au complet sur les filets de son compartiment.
Henri Médus se prêta obligemment à l'interview.
Pour une fois, un journaliste apparaissait au moment favorable.
Mais il devait en profiter, car le train quittait la gare dans cinq
minutes.
Heureusement pour nous, Henri Médus dit ce qu'il pense et
aucune question ne parait l'embarrasser.
Mes opinions sur la carrière de l'artiste ? Très
volontiers. Notez qu'elle est de plus en plus hérissée
de difficultés. Le public est plus évolué,
plus éduqué. Pensez donc . Le cinéma, le théà,tre
sont maintenant à la portée de toutes les bourses.
Plus ça ira, plus l'artiste devra faire d'efforts pour satisfaire
son public dont l'exigence va croissant. S'améliorer sans
cesse, telle est notre devise.
Henri Médus nous dit son amour du travail et la satisfaction
morale que chacun de ses succès lui procure.
Le chant n'a pourtant pas été toujours sa partie.
Né à Guelma
en 1904, de parents fonctionnaires de père en fils, rien
ne laissait prévoir qu'Henri romprait avec la tradition.
Coïncidence curieuse : le père et le grand'pére
Médus naquirent également à Guelma. La mère
d'Henri, née à Beni Mançour, fut, à
partir de 1913, date à laquelle la fami:le s'établit
à Alger, professeur d'arts décoratifs. Elle exposa
même dans différents salons de notre ville. Le changement
de résidence avait été motivé par la
nomination d'Emond Médus, père de notre compatriote,
adjoint technique principal de première classe des Ponts
et Chaussées, à Alger.
Il vient de prendre sa retraite cette année.
Pourquoi Henri Médus s'est-il consacré à, l'art
lyrique ? Telle est la question que nous posons dès que nous
connaissons les origines de notre compatriote.
.......................................
(suite dans l'article.)
PLUS
https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_M%C3%A9dus
ou
https://data.bnf.fr/fr/13928687/henri_medus/
ou
https://www.discogs.com/fr/artist/2929618-Henri-Medus
Membre de la troupe de l'Opéra de Paris à
partir de 1933, il s'illustra particulièrement dans les rôles
de « basse noble » : La Flûte enchantée
(Sarastro), Samson et Dalila (le Vieillard hébreu), Aïda
(Ramfis), Rigoletto (Sparafucile), La Juive (le cardinal de Brogni),
Les Huguenots (Marcel), L'Enlèvement au sérail (Osmin),
Boris Godounov (Pimène, Varlaam), La Walkyrie (Hunding),
Le Chevalier à la rose (le baron Ochs).
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