" Le Medjerda sauve un pétrolier" : sur ce site,
ici.
Voici, ci dessous ce que j'ai pu glaner grace à GOOGLE. dixit Luc
Demarchi
1/ Un échange sur un forum de discussion de
la marine
http://forum.europeanservers.net/cgi-bin/liste.eur?laroyale
---------- Le Medjerda, vapeur de 1918 tonnes
brutes appartenant à la Cie de Navigation Mixte a été
torpillé le 11.5.17 à 19h10 par l'U-34, Kptlt Johannes Kläsing,
à 6 milles au large du Cap Tortosa. Il transportait des troupes et
coulait en faisant 344 victimes. Il existe au SHM un dossier sur ce torpillage
sous la référence dossier 4964 carton 39.
---------- Sources :
- Adm.Spindler, Der Handelskrieg mit U-Booten (vol.4).
- Lloyd's war losses.
- Ch. Hocking, Dictionnary of disasters at sea
2/ Le petit fils d'une victime de ce torpillage qui
a peut-être des informations complémentaires :
http://perso.wanadoo.fr/bernard.bernadac/bio.htm
3/ Encore des précisions sur un forum de discusssion
:
---------- Janvier 2004 : Bonjour, je suis
à la recherche de tout documents concernant le vapeur Metjerda .
(photos, articles, etc..). je suis catala du Tarragona (CATALUNYA), Cape
Tortosa linea Orà-Portvendres Compagnie de Navigation Mixte construit
a anglaterra 1898 Medjerda 1898 1917 torpedoed and sunk off Cape Tortosa.
1,918 (2) :Le Medjerda était un courrier français qui a quitté
le port d'Oran le 10 mai 1917 à 22 heures donc en plaine guerre 14-18
avec à son bord 575 personnes dont 59 hommes d'équipages,
48 civils hommes femmes et enfants, 468 militaires permissionnaires qui
rejoignait le front. Il a été coulé le 11 mai à
19h 10 au large du cap Palos à environ 20 km des côtes espagnoles,
par une torpille tirée d'un sous-marin allemand, qui a atteint la
machinerie et l'a faite exploser .Le bateau à coulé en quelques
minutes faisant de nombreuses victimes, 344 et 231 rescapés.Cette
tragédie endeuilla toute l'Oranie Pere Perez Veciana p.perez@morellanuts.com
pacoelrana@hotmail.com
4/ Un lien à consulter :
http://www.maritime.lautre.net/genea/lire.php3?msg=902
5/Le torpillage du Medjerda par Raymond Bénézech
http://pages14-18.mesdiscussions.net:80/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/medjerda-compagnie-navigation-sujet_225_1.htm
Le départ du voyage Oran-Port-Vendres du paquebot Medjerda, qui
devait avoir lieu le mercredi 9 mai 1917 à six heures du soir,
avait été remis au lendemain parce qu'on savait en "
haut lieu " que des sous-marins ennemis l'attendaient au passage,
et l'on avait pensé qu'en retardant son départ on permettait
au Medjerda de leur échapper.
Le jeudi 10 mai 1917, à 18 heures, de conserve avec le cargo de
la Compagnie Générale Transatlantique La Nièvre,
le paquebot quitta Oran vers son destin. Deux escorteurs prirent les deux
navires en charge, mais ils les quittèrent une heure plus tard
pour regagner leur base.
Le cargo La Nièvre moins rapide que le Medjerda fut lâché
et le paquebot fit route, seul alors, au cap Nord-Nord-Ouest vers la côte
espagnole.
La nuit venue la surveillance ne fut pas pour autant relâchée
car on naviguait tous feux éteints. Si les risques de torpillage
étaient alors moindres, il n'en subsistait pas moins le danger
d'un abordage, mais la nuit se passa sans incident.
Le jour ce leva tôt et avec lui apparut une légère
brume qui s'estompa sous l'ardeur de l'astre mais qui, le soir venu, se
reconstitua en d'épais bouchons blancs.
Seize heures ! On avait doublé le large canal séparant le
cap de la Nao et l'île d'Ibiza et maintenant on distinguait la côte
catalane. Quelques barques de pêche au loin s'essaimaient le long
du rivage, dont le navire était éloigné d'une douzaine
de milles.
Déjà l'après-midi s'achevait. On apercevait au loin
l'embouchure de l'Ebre et le phare de Tortosa qui, par ses éclats
intermittents, montrait que son gardien n'attendait pas la nuit pour le
mettre en action.
On a prétendu, sans pouvoir le prouver, qu'au moment où
fut lancée la torpille, une barque de pêche, toutes voiles
dehors, située entre le sous-marin à l'affût et le
Medjerda aurait servi d'écran protecteur à l'assaillant.
Un sillage que personne ne vit et ce fut l'explosion. Le paquebot venait
d'être touché par bâbord, c'est-à-dire à
son flanc gauche faisant face à la côte, dans ses uvres
vives, légèrement sur l'arrière, à la hauteur
de la chambre des machines. Celles-ci s'étaient tues. La voie d'eau
était énorme. Dans la machine éventrée où
l'eau montait à vue d'il un incendie se déclara ne
laissant aucune chance à ceux qui avaient survécu à
l'explosion de la torpille. Des jets de vapeurs brûlants venant
des tuyauteries et des chaudières crevées ajoutaient encore
à l'horreur de l'agonie des mourants. Le navire était coupé
en deux à hauteur du dernier canot de sauvetage.
Avec une rapidité effrayante les deux tronçons du navire
blessée à mort, s'enfoncèrent, poupe et proue dressés
vers le ciel. Le navire ne mit que deux minutes pour disparaître.
Entre temps l'équipage et les passagers, du moins ce qu'il en restait,
se précipitèrent vers les embarcations de sauvetage hissées
sur leurs bossoirs et saisies sur leurs berceaux. L'immersion du paquebot
fut tellement rapide que l'on abandonna l'opération. Une baleinière
était déjà chargée à refus. Atteinte
lors de l'explosion, ses membrures se brisèrent, précipitant
ses occupants à la mer. Ce fut alors le " sauve qui peut "
général. Les passagers ainsi que l'équipage abandonnèrent
le navire.
Dans les coursives du navire ce fut la panique, les passagers affolés
prirent d'assaut les escaliers conduisant sur le pont, piétinant
sans pitié les malheureux tombés à terre. Une fois
sortis des emménagements, ils se précipitèrent à
la mer, pour échapper à l'incendie et à l'engloutissement
du bâtiment, plongeant parfois sur le dos des nageurs qui n'avaient
pas encore eu le temps de s'éloigner du navire. On entendait les
cris déchirants des soldats pris au piège dans les entreponts.
A l'avant du paquebot qui commençai à se mâter, le
matelot Jacques Bernadac était sur le point de se jeter à
l'eau comme ses compagnons ; cela ne lui faisait pas peur, il était
très bon nageur et il allait pouvoir même aider ses compagnons
d'infortune. Mais au moment de sauter, il se ravisa. Il n'avait pas ses
papiers d'identité sur lui, il fallait qu'il aille les chercher,
surtout qu'on était près de la côte espagnole et que
s'il n'avait pas ses papiers... Ceux-ci n'étaient pas loin, ils
se trouvaient à quelques mètres de là, dans le caisson
près de sa couchette, dans le poste d'équipage. Il estima
qu'il avait juste le temps de courir les chercher avant que le bateau
ne coulât tout à fait.
Il s'élança vers la porte du poste tandis que ses compagnons
lui criaient de revenir. Il disparut soudain à leur vue dans le
tumulte et les hurlements des passagers, parmi les flammes et la fumée
qui entouraient le paquebot. On ne le revit plus. Au même moment,
le mât de misaine s'effondra et tomba lourdement sur le pont, ajoutant
au nombre des victimes.
Le télégraphiste n'eut pas eu le temps de lancer un S.O.S.,
de même qu'il ne fut pas possible d'organiser le moindre sauvetage.
L'explosion avait été meurtrière et le formidable
tourbillon produit par le total engloutissement du paquebot allait se
charger d'augmenter le nombre des victimes.
Des passagers et des matelots réussirent cependant à s'éloigner.
Par bonheur, un youyou et une quinzaine de radeaux métalliques
flottaient autour de l'endroit où le navire avait disparu. Un matelot
avait gagné le youyou, il aida quelques rescapés dont le
commandant Got à se hisser à bord. Au nombre de huit, ils
allaient faire force rames vers la côte pour aller chercher du secours,
et ils n'allaient l'atteindre, épuisés, que le lendemain
matin.
Avant cela, sur les lieux du désastre, les radeaux s'emplissaient
; on tentait de se compter.
On rassembla les radeaux que l'on amarra avec des moyens de fortune :
ceintures de cuir, tailloles de zouaves ou de chasseurs d'Afrique.
Soudain, alors que les naufragés procédaient à l'amarrage,
un long fuseau noir émergea. Le sous-marin faisait surface ! On
devine l'effroi des survivants, surtout après l'épisode
bien connu de l'Algérien dont le canot de sauvetage avait été
coulé au canon avec tous ses survivants. Avaient-ils échappé
à la noyade pour essuyer des rafales de mitrailleuses ?
Quatorze longues heures s'écoulèrent avant que n'apparut,
à travers le brouillard se dissipant sous le soleil, le masse salvatrice
du cargo anglais Batten Hall qui allait se charger de recueillir les naufragés.
Le navire britannique s'approcha des radeaux. L'opération était
risquée car le stationnement était gros de danger. Le sous-marin
allemand avait sûrement rechargé ses tubes et se trouvait
peut-être de nouveau à l'affût. Le Batten Hall s'exposait
ainsi aux torpilles, mais le commandant britannique n'en avait cure. Une
heure après le bâtiment allié se mettait en route
pendant que son équipage réconfortait les rescapés.
Pendant ce temps, à Port-Vendres, ce retard considérable
du Medjerda qui aurait dû rentrer le 12 mai, suscitait l'inquiétude
de la population. Sur les quais, dans les boutiques, on s'interrogeait
avec anxiété. Les uns redoutaient le pire, d'autres, plus
confiants, disaient en souriant que le navire et ses passagers "étaient
allés faire un tour ".
L'angoisse était à son comble lorsque le dimanche 13 mai,
vers dix heures, le sémaphore transmit un message du Batten Hall
qui annonçait la nouvelle et demandait à rentrer au port.
Un moment, la Marine Nationale refusa au navire l'entrée du port
et chargea le bateau garde-pêche le Grelin de prendre à son
bord tous les rescapés. Mais le cargo anglais à court de
vivres ne pouvait poursuivre sur Marseille ; son commandant insista et,
finalement, le navire anglais accosta au quai du Commerce, au niveau du
café du même nom, en présence d'une foule immense.
Les rescapés furent fraternellement accueillis et dirigés
au centre d'accueil.
Sur 457 passagers et 80 hommes d'équipage composant le personnel
transporté par le Medjerda, 352 personnes manquaient à l'appel.
Les marins roussillonnais avaient toujours pris une large part dans l'armement
des navires de la Compagnie de Navigation Mixte; aussi, lourd fut le tribut
qu'ils venaient de payer à la catastrophe. Parmi eux, les matelots
port-vendrais Jacques Bernadac (5 enfants), Pierre Carola (3 enfants),
François Ferrer (1 enfant), François Nou, avaient disparu.
Le chauffeur Emile Py, de Collioure, ainsi que deux enfants manquaient
à l'appel. Fait navrant, la veuve de Jacques Bernadac, attendait
son sixième enfant, que l'on prénomma Jacques, en souvenir
de son père. Ce sixième enfant aurait dû, dès
sa naissance, permettre à son père d'être retiré
de la zone des combats.
Sources :
Site de Bernard Bernadac
Cordialement,
Franck
Message édité par Ar Brav le 17-01-2008 à 17:30:53
|