LA PLAINE DE LA MITIDJA AVANT 1962
RAPIDE SURVOL DES COMMUNES DE LA MITIDJA

BENI-MERED

Georges Bouchet

mise sur site le 28-4-2011

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BENI-MERED

beni-mered

Origine du nom : arabe. C'est le nom de l'oued qui passe près du village ; et sans doute aussi celui d'une tribu.

Origine du centre : française.Naissance difficile sous la Monarchie de Juillet et sous forme d'un village défensif sur la route de Blida, aménagé par le Génie militaire pour des soldats libérables ; en 1841. Le travail en commun et surveillé par un capitaine déplaît aux anciens soldats qui demandent et obtiennent de Bugeaud, en 1844, de devenir indépendants. Le centre devient officiellement civil en 1845.

Le territoire communal est exigu, sans doute le moins étendu de tous les territoires communaux de la Mitidja. Il a la forme d'un rectangle d'environ 5km sur 6. Il est entièrement situé dans la plaine avec une légère pente du nord vers le sud, montant imperceptiblement de 80m à 150. Il est encadré par les oueds Beni Azi à l'ouest et el Krémis à l'est ; et traversé en son milieu par l'oued Beni Mered.

Il est parcouru par la RN 1, la principale route d'Algérie, celle d'Alger au Sahara, ainsi que par la voie ferrée d'Oran. Un village admirablement desservi donc : par le rail dès 1862 et par les cars blidéens qui vont d'Alger jusqu'à Djelfa, par Blida, Médéa et Boghari.

Le village de Beni-Méred a le plan en damier rigoureux classique auquel n'échappe que la gare de chemin de fer pourtant très proche. C'est le seul centre d'aspect européen. A l'est une énorme mechta, celle de Guerrouaou. La carte au 1/50 000 ne signale pas une seule ferme : étonnant. Il est vrai que les dimensions de la commune sont modestes.

Les activités sont essentiellement agricoles. De la vigne (mais pas de cave : on vinifie dans les communes voisines) des agrumes, des légumes et du blé dur. Un pharmacien local aurait trouvé une bonne formule pour un sirop bronchique dit de l'abbé Blanc. Mais la production du sirop " bronchocure de l'abbé Blanc " était réalisée à Alger.

Une curiosité : la fontaine surmontée d'un obélisque dédié à la mémoire du sergent Blandan. L'obélisque a été érigé en 1844 pour commémorer le combat du 11 avril 1841 contre les Hadjoutes. Sept soldats (sur 24) avaient péri. Blessé, Blandan mourut le lendemain à l'hôpital de Boufarik. La RN1 se séparait en deux chaussées pour encadrer l'obélisque.

Une particularité unique et un record : Beni-Méred, si l'on en croit les résultats publiés du recensement de 1954, est le seul centre de colonisation où les musulmans étaient minoritaires : 459 musulmans pour 564 non musulmans : total 1033. La commune était petite et sa population était faible ; tout juste un millier de personnes ; normal. Mais avec 55% d'européens : très étonnant car très inhabituel à cette date.

Grain de sel de B.Venis : sur ce site, un texte concernant Beni-Mered : clic