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CRÉATION DU
VILLAGE EN 1843 -----Le lieu-dit Béni-Méred annonce par son patronyme arabe un site particulièrement hostile et insalubre pour la population. (Béni-Méred, de l'arabe : Les Enfants Malades). La proximité des grands marécages de la Mitidja et du lac Halloula faisait, de cette région très peu peuplée, le paradis des moustiques et donc de la malaria. Après l'assainissement par draînage des eaux, la Mitidja se révéla être une terre féconde et surtout une position militaire de choix entre Blida et Boufarik. -----Le gouverneur général de l'Algérie Thomas-Robert Bugeauddéclara le 16 janvier 1843 "qu'il sera formé au lieu-dit Béni-Méred district de Blidah, un centre de population composé de 70 familles. La circonscription territoriale de ce village comprendra 720 hectares". Le plan d'urbanisation fut tracé à la charrue selon un schéma proposé à toutes les cités de la colonisation : deux axes en croix avec des rues se recoupant à angle droit. Ceci permettait une défense facile des populations contre les fréquentes attaques des Hadjouth (petits groupes armés de pillards arabes). Ainsi Béni-Méred devenait cité française et les familles s'installèrent, après avoir quitté la France et reçu des concessions de terres agricoles. Toutes les provinces métropolitaines assurent le peuplement de la cité car les Républicains du 19è siècle n'hésitaient pas à quitter la Mère-Patrie pour fuir une crise latente et un, régime monarchique qui ne leur convenait guère. LE SERGENT BLANDAN -----C'est, en fait, à Jean-Pierre Hippolyte Blandan, jeune sergent lorrain de 23 ans, que revient la paternité de la création du village. Le 11 Avril 1842, un petit détachement militaire, parti du Camp d'Erlon de Boufarik, devait rejoindre Blida, lorsqu'à Béni-Méred un groupe de 250 cavaliers arabes les somma de se rendre. II n'en fut rien et le combat dura trois quarts d'heure jusqu'à l'arrivée des renforts alertés par la mitraille. Le détachement de Blandan subit de lourdes pertes mais le combat resta historique de courage et de détermination. Une souscription nationale fut lancée pour ériger une colonne célèbre dans toute l'Algérie. Dans le même temps, le blason de Béni-Méred se définissait comme suit : " De gueules à chevron d'or accompagné en chef d'une croix et d'un croissant d'or et d'un obélisque du même érigé en abîme". LES GRANDS TRAVAUX MODERNES -----Comme nous l'avons dit, la colonne fut le premier grand ouvrage d'une hauteur de 17 mètres en pierre sciée et équipée d'un paratonnerre. D'abord au milieu de la route nationale, elle servait de rond-point et surtout d'abreuvoir aux attelages qui faisaient les liaisons entre Blida, Boufarik et Alger. Ensuite, il fut aménagé un jardin public planté d'arbustes à feuillage persistant et de rosiers. -----Actuellement la colonne n'existe plus puisqu'elle a été démolie avec grande difficulté, pierre à pierre, par les nouveaux détenteurs de l'avenir de l'Algérie... C'était en 1962. -----Très rapidement, le village pris sa vocation agricole et un grand réseau de canalisations en ciment dirigeait les eaux de l'oued Béni-Aza vers les jardins maraîchers. L'irrigation de conception moderne permis au village une production agricole de premier plan dont on reparlera. -----Sous l'impulsion de l'Abbé Blanc, Béni-Méred construisit le 2è clocher électrique d'Algérie. Une maçonnerie récente fut apposée en façade de l'église et jouait le rôle de tourelle qui hébergeait un carillon de 4 cloches à commande électrique depuis la sacristie. L'ancien clocher à 2 petites cloches manuelles disparaissait derrière cette réalisation très moderne. De même, de jolies orgues avaient pris place dans la nef et faisaient l'orgueil des paroisiens. Il est à signaler que depuis 62, l'église a été modifiée dans un style mauresque pour servir à l'office islamique. -----La dernière grande réalisation de la municipalité Alexandre Ferrando été le déplacement du monumentaux morts pour permettre la construction d'un espace pour festivités. Un kiosque à musique et une aire de danse à ciel ouvert virent le jour. Malheureusement, cet espace ne fut utilisé que pour des prises d'armes et des manifestations militaires à cause de la guerre dont on connait l'issue... LES ACTIVITES AGRICOLES -----Le vignoble a été la première vocation de Béni-Méred. Déjà en 1890, on comptait 350 hectares de vigne qui produisaient 20 000 hectolitres de vin de très bonne qualité. Il faut dire que les terrains au pied de l'Atlas étaient propices à cette culture. Petit à petit, les viticulteurs se groupèrent pour apporter leur récolte dans les caves coopératives voisines d'Oued-El-Alleug, Monpensier ou Boufarik. Rares ont été ceux qui continuaient à vinifier dans leur cave du village. -----Vers années 50, c'est la polyculture qui orienta les activités agricoles. L'irrigation, toujours plus performante, favorisa les cultures maraîchères, le tabac, les agrumes. Le blé dur alimentait les usines agro-alimentaires de Blida pour la fabrication de pâtes, de couscous. LES ACTIVITES INDUSTRIELLES -----Le matériel agricole et sa maintenance était une obligation dans cette région. Le charron-forgeron et maire de Béni-Méred, Eugène Hoffmann, inventa une charrue dont il déposa le brevet en 1900. C'était une monosoc à timon de bois porté sur 2 roues que l'on pouvait diriger par 2 mancherons à l'arrière et dont on pouvait régler la profondeur du sillon. C'est à Béni-Méred que cette charrue fut fabriquée et commercialisée depuis le début du siècle. Ensuite R. Dagassan continua la fabrication quand l'inventeur cessa ses activités. -----Le traitement du vignoble algérien nécessitait l'utilisation de souffre et une usine s'installa près de la gare pour des commodités de réception et d'expédition des produits. Cette importante usine visible par les touristes qui se déplaçaient grâce aux services des C.F.A., avait une grande activité jusqu'en 1962 avec son directeur Antoine Carreras. -----La cueillette des olives était centralisée au coin de la place de l'église où une huilerie destinée à la consommation locale. Cet artisanat saisonnier était de petite production. -----Les moulins Salon ont eu une grande activité jusqu'en 1962 et travaillaient pour des livraisons en gros auprès des boulangers ou des usines agroalimentaires. -----L'entreprise SATEBA de traverses en béton pour les chemins de fer qui avait élu domicile entre le cimetière et la voie férrée l'Alger, employait nombre d'ouvriers du village et distribuait sa production dans toute l'Algérie. -----Béni-Méred aussi la plaque tournante de l'alpha récolté dans le sud algérien. Un entrepot important près de la gare stockait les arrivages avant une expédition vers Alger pour être traités en papier de luxe ou papier à cigarette. Mais cet entrepot devait fermer durant la 2è guerre mondiale et rouvrir plus tard pour laisser place à une grande étable accueillant les vache d'importation française. -----Nous ne pourrons détailler toutes le activités industrielles qui se sont succédées au cours de notre présence au village, mais nous citerons les distilleries de géranium utiles pour les parfumeries et les industries pharmaceutiques. Enfin, rappelons l'installation, dans les dernières années, d'une usine de confiseries sur le boulevard de ceinture du village. L'INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE L'AMICALE DE BENI-MERED Pour tout renseignement, écrire
à Hervé Cadot |
Les maires de Beni-Mered 1880 à 1884 : Joseph CHERRIER
né en 1813 à Sommerviller dans la Meurthe, part en Algérie
avec l'armée d'expédition de 1830. Il participe victorieusement
à la prise de BLIDA. Après 14 années de service militaire,
il devient colon à BENI-MERED sur une concession accordée
par le gouvernement français. Il épouse Madeleine BEDACARAXBUR.
Il est aussi allié à une grande famille de la MITIDJA :
les TEXIER.
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