Origine du nom :
française. La maison carrée que les Français ont
aperçue en 1830 sur un mamelon était un bordj turc de
85m de côté (environ). Ce bordj el-Kantara (du pont) ou
de l'Agha (du chef) surveillait depuis 1724 un pont bâti sur l'Harrach
en 1697. La maison carrée a disparu, mais le toponyme est resté
avec des majuscules et un tiret : Maison-Carrée.
Origine du centre :
française aussi, mais au terme d'une longue histoire. En 1831
les troupes françaises succèdent aux Turcs : Clauzel installe
dans l'ancien fort turc 500 hommes et 60 chevaux. En 1836 au plus tard
quelques colons viennent s'établir sur les terres encore marécageuses
de la vallée de l'Harrach et sous la protection d'un fort français
tenu par la Légion étrangère créée
le 9 mars 1831.
Le paludisme en dissuade quelques-uns, et les Hadjoutes en 1839 effraient
les autres. En 1839 le camp de Maison-Carrée a partagé
avec celui de Birkhadem la lourde tâche de sauver les postes de
la Mitidja qui pouvaient l'être, et d'évacuer de force
les colons isolés.
En 1841 l'assèchement des marais du confluent des oueds Harrach
et Smar rend le site plus sain, et un hameau spontané se crée
qui, en octobre 1844, est réuni à la commune d'Hussein-Dey.
En décembre 1856 ce hameau est enfin reconnu officiellement comme
centre de peuplement et rattaché à la vaste commune de
La Rassauta.
En 1862 un arrêté ministériel crée près
du hameau qui a grandi, un marché aux bestiaux du vendredi (souk
el Djemaâ) qui connut très vite un immense succès.
Grâce à la proximité d'Alger il supplanta bientôt
ceux de Boufarik, et de l'Arba. En 1862 également arrive le chemin
de fer, ligne d'Alger à Blida.
En septembre 1870 enfin, Maison-Carrée devient CPE (Commune de
plein exercice).
Le territoire communal
est vaste. Au nord il atteint la mer ; privilège que trois communes
seulement possèdent dans la Mitidja, Maison-Carrée, Réghaïa
et l'Alma. Cette façade littorale est une plage de sable de 2
600m de long, dominée par des dunes assez basses. A l'est et
au sud les limites de la commune sont de pure convention ; à
l'ouest c'est l'oued Harrach, sauf dans la traversée du centre
où elle coupe l'oued afin que les deux rives soient dans la même
agglomération.
En arrière de la plage la ride des collines du Sahel est étroite
et peu marquée. Elle atteint tout de même 50m sur le mamelon
où se trouve une caserne qui remplace l'ancien bordj turc.
Au-delà c'est la plaine de la Mitidja très basse, moins
de 20m, et encore parsemée en 1935 de zones inondables le long
des oueds. Ils sont nombreux et proches les uns des autres ; outre l'Harrach
et l'oued Smar il y a d'ouest en est les oueds Hamida, Bou Trik et Saïd.
Les nombreuses routes sont rectilignes : la principale est la RN 5 vers
la Kabylie et Constantine. Après 1945 une voie de contournement
avait été ouverte au nord de Maison-Carrée pour
éviter les embarras et les lacets du centre ville qui contournent
l'ancien bordj.
C'est à Maison-Carrée que se séparent, depuis 1879,
les voies ferrées d'Oran et de Constantine. Il y avait deux gares
dans la commune : Maison-Carrée et Oued-Smar.
Avant 1945 il y avait aussi eu une gare des CFRA avec deux directions,
vers Rovigo (ouverte en 1898) et vers Aïn-Taya
(ouverte en 1909).
Maison-Carrée, jusqu'en 1958, était le seul centre. Après
avoir été un hameau, puis un village, puis une ville,
Maison-Carrée, en 1958, avait été intégrée
au Grand-Alger. En 1958 aussi la création de la commune d'Oued-Smar
a enlevé à Maison-Carrée les fermes de la plaine
et créé un deuxième centre.
Les activités et fonctions
de la commune et de la ville sont multiples.
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Dans la commune (hors
de l'agglomération)
En bordure de mer, pas de
baigneurs, mais des soldats de passage qui viennent s'exercer
au tir sur le Champ de tir
le plus proche d'Alger. Pas de caserne ici ; seulement un endroit
désert et facile d'accès.
Plus en arrière
le monastère Saint-Joseph et ses vignobles.
Le monastère a été bâti en 1868-1869,
près de l'embouchure de l'Harrach, mais sur des terres
cultivables plus à l'abri des inondations que celles de
la Mitidja proche, car plus hautes (37m d'altitude au lieu de
12). La décision a été prise par le Cardinal
Lavigerie pour servir de noviciat aux Missionnaires d'Afrique
(les pères blancs) qu'il vient de créer. Il y a
aussi un vignoble dont les vins dits de l'Harrach étaient
commercialisés. Un moine entremetteur, le père Clément
y a marié orangers et mandariniers et obtenu un nouveau
fruit appelé clémentine. Pour un père, faire
uvre de créateur est tout à fait normal. Il
eut un bel enfant.
Au sud de la ville les
fermes de la plaine de la Mitidja cultivent avant tout
de la vigne et, dans les zones les plus humides, des fourrages.
Mais après 1945 des usines ont commencé à
occuper les lieux le long de la voie ferrée de Constantine
jusqu'à Oued-Smar, ainsi que le début de la route
de l'Arba jusqu'à l'ancienne ferme Altairac.
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Dans l'agglomération
les activités et les rôles sont urbains. Ils permettent
d'attribuer à Maison-Carrée les qualifications suivantes
;
Ville de garnison, depuis le début de l'implantation
française. En 1954 on y trouvait
Le 5è régiment
de tirailleurs
le 45è régiment de transmissions
Le 65è régiment d'artillerie
Le 5è régiment de chasseurs d'Afrique
Et même la COMA, compagnie de matériel. |
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A noter , en janvier 1941, la mutinerie d'une
compagnie de tirailleurs qui s'en allèrent en ville assassiner
des Européens de rencontre. La répression fut rapide
et efficace.
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Ville
carrefour avec, vers 1930, 5 voies ferrées
et autant de routes. Deux voies ferrées " normales
" et maintenues ; et trois voies étroites des
CFRA fermées après 1935.
Ville industrielle, à
l'échelle de l'Algérie : pas d'industries lourdes
ni d'énormes usines. Des brasseries, une briqueterie,
une tuilerie, des tanneries, une chaudronnerie et une fabrique
de câbles électriques plus récemment.
Ville universitaire avec deux Instituts délivrant
des diplômes d'ingénieur.
L'Institut agricole de 1905 devenu en 1961 Ecole Nationale
Supérieure d'Agronomie.
Et l'Institut industriel d'Algérie de 1925 promu Ecole
Nationale d'Ingénieurs en 1958.
De plus une section de géomètres experts a été
ouverte, en 1949, au lycée de garçons.
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Particularités
: l'odeur et les crues de l'Harrach
Certains Algérois, jaloux peut-être, affirmaient que l'approche
de Maison-Carrée se signalait par une odeur sui generis associant
le fumet des eaux d'égout aux fragrances des déchets industriels
(de la papeterie de Baba-Ali notamment) et à l'arôme de
vases plus ou moins putrides. Il suffisait de respirer pour savoir qu'on
s'approchait du pont sur l'Harrach. En fait c'était très
exagéré : ce n'était vrai qu'en été,
et un peu au printemps et en automne avant les pluies ; et en hiver
seulement par beau temps très sec.
Et jamais en cas de débordement de l'Harrach
: ce qui arrivait si souvent qu'en 1911 on délimita un périmètre
non aedificandi, et qu'en 1923 on suréleva la voie ferrée
et la route sur la rive gauche. En 1906 il y avait eu beaucoup de victimes,
tant la montée des eaux avait été brutale ; et
en 1960 la voie ferrée, bien que surélevée, fut
coupée.
Juste avant de longer la colline du fort de Maison-Carrée l'Harrach
reçoit l'oued Smar ; leurs eaux s'additionnent dans un passage
étroit, une sorte d'entonnoir. Et si une tempête en mer
repousse l'eau du fleuve, cela n'arrange rien.
Population en 1954 :
45 384 dont 14 313 non musulmans (soit 31,45%, c'est beaucoup).
Population agglomérée en 1948 : 30 911 (soit les ¾
du total).
Grain de sel de B.Venis : sur ce site, quelques cartes
postales de Maison-Carrée:
clic
Grain de sel de B.Venis : sur ce site, quelques documents
sur l'Harrach :
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