sur site le 9/11/2001
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Alger, la place du Gouvernement
Fournis par Francis
, quelques petits renseignements sur la Place du Gouvernement
(d'après :- Les Guides Bleus, Algérie et Tunisie, Collection des Guides-Joanne, ( ndlr : les guides Joanne sont bleus !...j'ai honte !)
Hachette, Paris, 1916, 1921.
- ARNAUDIES Fernand, Esquisses anecdotiques et historiques du Vieil Alger,
Outremers, Éditions A. Barthélémy, Avignon, 1990)

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-----La place du Gouvernement (musique militaire les jeudis et dimanche ; chaise,15 centimes), dont les plans sont dus à l'architecte Luvini, porta successivement les noms de place d'Armes et du Gouvernement. Sur son emplacement s'élevaient autrefois les magasins de la Marine, la rue des Relieurs, la rue des Teinturiers, la mosquée Es-Sida et l'école d'El-Kessaria.
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La place, longtemps entourée de platanes, était encadrée notamment, au nord par le café d'Apollon, la librairie Bastide Jourdan, l'Hôtel de la Tour du Pin (bâti en 1837 par le Marquis de la Tour du Pin-Gouvernet de la Charce, à
l'endroit où s'élevait autrefois la mosquée Es-Sida, et où fut ouvert un hôtel appelé d'abord "Hôtel de la Jeune Allemagne" puis "Hôtel de la Régence") ; au sud, par les immeubles Lesca et Duchassaing ; au nord-est, par la balustrade dominant la Pêcherie ; enfin, à l'ouest par des immeubles particuliers et de grands magasins. La construction de cette place d'une superficie d'environ un hectare, nécessita la démolition de 420 vieilles maisons qui menaçaient ruine.
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Le 28 octobre 1845, fut inaugurée la statue équestre, oeuvre de bronze de Marochetti fondue par Soyez, d'un poids de huit tonnes et d'une hauteur de cinq mètres représentant le duc d'Orléans. Les grilles autour de la statue ne furent placées qu'en 1910. Les sous-sols de la place du Gouvernement servirent tout d'abord d'entrepôts pour les "liquides de l'Armée", et en 1868 de magasins à l'hôpital militaire. Au milieu de ces locaux immenses s'élevait un pilier de 20 mètres qui soutenait le socle et la statue du duc d'Orléans.
----Cette place était le coeur d'Alger. Là, convergeaient les principales artères de la ville. Là, stationnaient les services de tramways qui traversaient Alger du nord au sud, conduisant d'une part à Saint-Eugène, de l'autre à Mustapha : les trams (CFRA: Chemins de Fer sur Routes Algériens) qui suivaient les voies les plus voisines de la mer (Bd Amiral-Pierre, Bd de France, Bd de la République, Bd Carnot, rue de Constantine, rue Baudin, rue Sadi-Carnot) stationnaient sur le côté est de la place, les trams (TA : Société des Tramways Algériens), qui empruntaient l'avenue de la Bouzaréa, les rues Bab-el-Oued et Bab-Azoun, Dumont d'Urville, d'Isly et Michelet et montaient vers Mustapha-Supérieur, ainsi que ceux (TMS : Tramways et Messageries du Sahel, que les usagers appelaient par dérision et en raison de leur inconfort et de leur irrégularité "Très Mal Servis") qui, en contournant la ville haute (par le rue de la Lyre, les tournants Rovigo, et la prison Civile) menaient à El-Biar, avec extension jusqu'au Chateau-Neuf, stationnaient sur le côté Ouest.