Quand elle parait, à la tête d'orchestres
réputés, sa présence suscite toujours un vif mouvement
d'intérêt. C'est que, au pupitre, cette frêle jeune
femme se transforme absolument : elle grandit soudain et domine les
musiciens de son élégante autorité.
Afin d'être en constante communion avec ses exécutants,
Gaby Serra conduit de mémoire, sans partition, fidèle
en cela aux préceptes reçus à l'école impitoyable
d'Igor Markevitch.
Car Gaby Serra a bénéficié des meilleurs enseignements.
Née à Alger, une mère excellent
musicienne inculqua dès l'âge le plus tendre les premiers
rudiments du piano : â cinq ans, elle interprétait déjà
en public des oeuvres de Schubert et Mozart. Elève de Gontran-Dessagnes,
les sages directives d'Henri Tomasi la conduisirent plus tard à
Salzbourg.
Là, triomphant d'un concours très ardu entre 66 chefs
d'orchestre, elle est acheminée à l'Académie du
Mozartéum, dirigée par Igor Markeritch. Le maître
prestigieux en fait un des premiers éléments du "
dirigentenkurs " et l'un des meilleurs dépositaires de sa
technique.
Devant des auditoires enthousiastes mais difficiles, plusieurs directions
de la maëstrina sont autant de réussites. D'où l'éloquente
appréciation de Hans Haring, le grand critique salzbourgeois
.
" Gaby Serra dirige en grand style et aussi avec art et habileté.
"
Avec
le célèbre orchestre de chambre du Mosarteum . de
Salzburg.
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Notre concitoyenne devait encore recueillir des lauriers
à Alprebach (Autriche) à l'ouverture solennelle du Forum
européen. Elle a dirigé successivement à Alger,
Nice, Bordeaux, Metz..
Le mois dernier, Vichy où elle conduisait le remarquable orchestre
du Casino (photo ci-dessus) ) lui a fait le plus beau des succès.
.
Premier prix du concours artistique de piano de Paris (devant 120 candidats,
avec félicitation du jury), 8 fois premier prix, professeur au
Conservatoire, soliste de la R.T.F., chef d'orchestre consacré
devant les meilleurs ensembles, Gaby Serra fait honneur à Alger
et à son Conservatoire municipal.