*** La qualité médiocre
des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1923.
Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir.
" Algeria " en particulier.
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TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.
" MAROUF " AU THÉÂTRE
MUNICIPAL
Les aventures de Marouf,
qui sont tirées des Mille et une nuits, en reflètent l'amusante
fantaisie. Voici d'ailleurs cette plaisante histoire :
Marouf, un pauvre savetier d'un naturel excellent, a pour femme une
effroyable mégère du nom de Fatoumah. Il gémit
patiemment sous cette tyrannie. Un jour, cependant, une bastonnade à
laquelle sa femme le fait condamner par le kadi, sur une fausse accusation,
décide le malheureux à fuir son échoppe conjugale
et voici Marouf embarqué sur la mer.
Au deuxième acte, il a, après une tempête effroyable
(la felouque a coulé, tout le monde s'est noyé, sauf notre
héros), réussi à atterrir à Khaïtan,
la capitale d'un immense royaume, assez vaguement situé d'ailleurs,
entre la Chine et les extrêmes frontières du Maroc. Il
a rencontré là, Ali, un de ses compagnons d'école
devenu un riche marchand. Marouf, et son âme naïve nous empêche
de nous choquer de la facilité avec laquelle il se laisse séduire
par les captieux conseils d'Ali, affecte les allures du plus riche marchand
du inonde. Passe le sultan incognito qui, persuadé de l'arrivée
de l'incomparable caravane chargée de richesses et soi disant
attendue, invite aussitôt à dîner l'imprudent savetier.
Marouf est pris à son propre piège. Le voici victime de
son impudent mensonge, forcé d'accepter, sans même la connaître,
mais il se trouve qu'elle est adorable, la fille du sultan en mariage.
Il s'évanouit devant cette fortune nouvelle et cette fois réelle
en laissant échapper un demi-aveu sur son obscure condition.
Qu'importe à la princesse ? Lui aussi est jeune et beau et elle
l'aime.
Mais l'extraordinaire caravane n'arrive pas. Le grand vizir, sceptique,
essaye de tirer cette histoire au clair. La princesse elle-même,
car son père, ruiné en prodigalités excessives
depuis qu'il compte sur la fortune de ce gendre, ne pardonnerait pas
son imposture à ce dernier, interroge Marouf. Celui-ci avoue
alors son invention en riant : l'amour qu'il a inspiré est pour
lui d'une bien autre richesse, peu lui importe la caravane. Il est obligé
de fuir avec, la princesse. C'est la fin du quatrième acte.
Au cinquième, le couple fugitif s'est arrêté chez
un pauvre et misérable laboureur qui, en réalité,
est un génie bienfaisant. Marouf a été charitable
pour lui, il l'a aidé à labourer son champ ; il en sera
récompensé. En effet, et c'est bien un conte des Mille
et une nuits, au même moment où arrivent les soldats lancés
à la poursuite des fugitifs, on aperçoit, au loin, la
merveilleuse, innombrable caravane promise par le génie - Marouf
n'avait donc pas menti. Le sultan étreint son gendre.