Les ports maritimes algériens
par Paul Laurent, ingénieur des ponts et chaussées
Les petits ports secondaires

NEMOURS

sur site le 27-10-2010...copiè ici le 18-9-2011

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Les ports secondaires
Les petits ports secondaires
du département d'Oran

NEMOURS
Le port des confins algéro-marocains

La création de la ville de Nemours remonte à 1847, trois ans après l'installation à cet endroit d'un poste militaire, lors de la campagne contre Abd el Kader.

Sous la domination turque, des forbans avaient installé leur repaire sur le plateau de Taount dominant la ville actuelle, d'où le nom de Djemaa Ghazaouat (la réunion des pirates) donné à cette ancienne agglomération.

Jusqu'à la conquête de l'Est marocain par Lyautey en 1907-1908, Nemours était le débouché maritime d'un arrière-pays peu étendu ; aussi les ouvrages portuaires ne consistaient-ils qu'en un débarcadère et en deux éléments de quais au pied des falaises Est et Ouest.

Situé à 5o km. environ à l'Est de la limite algéromarocaine, dans une anse ouverte au Nord-Nord-Ouest, laissant à désirer du point de vue nautique, le port dut son importance première à la pacification du Maroc Oriental. Sa construction fut décidée dés 1910. Le programme des travaux, approuvé le 15 mars 1912, fut réalisé dans la période 1912-1950.

Pour faire face à un accroissement de trafic, des travaux complémentaires, consistant en la construction des trois môles équipant le bassin et du prolongement du brise-lames, furent exécutés de 1931 à 1938.

Le port actuel est compris entre l'embouchure de l'Oued Ghazouanah à l'Ouest et le cap formant l'extrémité nord du plateau de Taount. Son unique bassin de. 12 ha. 5 de plan d'eau, dont onze dragués à -9 m. et le reste à -5, est protégé par deux digues à talus convergentes : la jetée Ouest de 305 m. de longueur, le long de laquelle est accolé le môle aux minerais, et la jetée Nord de 410 m. de longueur. La passe d'entrée de 100 m. de largeur, offrant des fonds de 12 m., est ouverte au Nord- Ouest et abritée par un brise-lames de 620 m. de longueur.

Les quais ont une longueur totale de 1.200 m., dont 1.000 offrent aux navires une profondeur de 9 m. La surface des terre-pleins est de 12 ha.

Le môle aux minerais est doté d'une grue électrique sur portique de 12 tonnes, d'une grue à vapeur de 2 tonnes, d'un cabestan électrique et d'une fosse de chargement. Sur le môle central, le commerce dispose d'un cabestan électrique et de deux fosses de chargement et sur le môle Est de deux grues électriques sur portique de 3 tonnes et d'une fosse de chargement. 8o m. de tapis roulants desservent les fosses. En outre, dans la petite darse existe une grue à main de 5 tonnes.

Le réseau des voies ferrées de quais a une longueur de 5 km.

Le port est depuis 1936 l'extrémité du chemin de fer à voie normale qui rejoint à Zoudj-el-Beghal, à proximité de Marnia, la grande rocade ferrée Tunis-Alger-OranTlemcen-Oudjda-Casablanca.

Il est ainsi relié à Oudjda, distant de 70 km., qui est la future plaque tournante du Méditerranée-Niger et de la rocade Nord-africaine. Il sera ainsi avec Oran l'une des deux têtes de lignes du Méditerranée-Niger ; les deux ports de Nemours et d'Oran sont en effet situés respectivement à 70 et 88 km. d'Oudjda, à 673 et 69 milles de Sète et à 676 et 602 milles de Marseille. Nemours sera ainsi le port de la Méditerranée le plus rapproché du Soudan. Il est donc appelé à faire face dans l'avenirà un important trafic qui le classera parmi les grands ports algériens.

Pour l'instant, c'est le port algéro-marocain tirant son activité principale de l'exportation des minerais que lui apporte la ligne à voie normale Oudjda-Bou-Arfa, prolongée sur 100 km. depuis décembre 1941 jusqu'aux gisements de charbons de Kenadsa par l'Administration du Méditerranée-Niger : houille de Kenadsa, anthracite de Djerada, manganèse de Bou-Arfa et plomb.

Le port est aussi le lieu de transit des alfas et des produits agricoles du Maroc Oriental et de la plaine de Manda. Cette dernière est en cours d'aménagement hydraulique au moyen des eaux du barrage des BeniBandel sur le cours supérieur de la Tafna.

En 1938, le trafic (entrées et sorties réunies) a été de 288.500 tonnes de marchandises dont 94.800 tonnes de charbons, 46.300 tonnes de manganèse et 39.900 tonnes d'alfa ; le tonnage de jauge des navires a été de 827.700 tonneaux.

Les terre-pleins et l'outillage ont été concédés le 9 décembre 1941 à la Chambre de Commerce d'Oran.

La Commission Consultative et la Commission d'enquête du Port comprennent à égalité des membres algériens et des membres marocains.

Des travaux d'extension du port vers l'Ouest, avec déviation du cours inférieur de l'Oued Gazouanah pour éloigner le débit solide de cette rivière de la nouvelle passe d'entrée projetée à l'extrémité Nord-Est du brise-lames actuel, sont actuellement à l'étude en vue de doter cet établissement portuaire des aménagements que va réclamer l'accroissement rapide de son trafic lorsque la situation internationale sera redevenue normale