Alger : Les transports maritimes
Le Vapeur Lydford
Échoué sur les Rochers de Saint-Eugène

Afrique illustrée du 12-12-1908 - Transmis par Francis Rambert
mai 2021


Le Vapeur Lydford
Échoué sur les Rochers de Saint-Eugène

Le vapeur Lydford s'est échoué, dimanche, sur un haut-fond situé à 3oo mètres en face de Saint-Eugène.

Ce navire, qui jauge 2,575 tonneaux, était arrivé à Alger aux premières heures de la matinée de dimanche, venant de Nicolaïeff, avec un chargement complet de grains. Après avoir fait le plein de ses soutes, le Lydford reprenait la mer dans le même jour, à une heure et demie de l'après-midi, à destination de Hambourg. Le capitaine, à la passe, remerciait le pilote de ses bons offices et, après avoir doublé la bouée à feu vert qui marque le prolongement de la jetée Nord, faisait route vers l'Ouest. Le temps était clair avec brise d'Est rendant la mer légèrement clapoteuse.

Vingt minutes après, le Lydford était au plein, sur un haut-fond en face de l'endroit appelé les " Deux Chameaux ". Le vapeur, frappant de l'avant sur le plateau, s'y était engagé sur près de la moitié de sa longueur, la partie arrière flottant et le navire donnait aussitôt une légère bande. L'orientation du navire était Ouest-Est.

Aussitôt que fut connue à Alger la nouvelle de l'échouement, quatre remorqueurs, l'Arlésienne, du Service du Pilotage ; la Suzanne, de la Compagnie Générale Transatlantique ; la Garonne, le Surcouf, à MM. Schiaffino et Prosper Durand, se rendaient sur le lieu de l'accident et offraient leurs services au capitaine du Lydford pour tenter de mettre à flot le navire.

Le commandant déclina ces offres pour la Suzanne, le Surcouf et la Garonne, mais retint l'Arlésienne, à bord duquel se trouvait le pilote Grégori qui, de concert avec le capitaine, prenait les dispositions nécessaires pour essayer le renflouement.

N.B : CTRL + molette souris = page plus ou moins grande

TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.

674 Ko
retour
 

Le Vapeur Lydford

Le Vapeur Lydford
Échoué sur les Rochers de Saint-Eugène

Le vapeur Lydford s'est échoué, dimanche, sur un haut-fond situé à 3oo mètres en face de Saint-Eugène.

Ce navire, qui jauge 2,575 tonneaux, était arrivé à Alger aux premières heures de la matinée de dimanche, venant de Nicolaïeff, avec un chargement complet de grains. Après avoir fait le plein de ses soutes, le Lydford reprenait la mer dans le même jour, à une heure et demie de l'après-midi, à destination de Hambourg. Le capitaine, à la passe, remerciait le pilote de ses bons offices et, après avoir doublé la bouée à feu vert qui marque le prolongement de la jetée Nord, faisait route vers l'Ouest. Le temps était clair avec brise d'Est rendant la mer légèrement clapoteuse.

Vingt minutes après, le Lydford était au plein, sur un haut-fond en face de l'endroit appelé les " Deux Chameaux ". Le vapeur, frappant de l'avant sur le plateau, s'y était engagé sur près de la moitié de sa longueur, la partie arrière flottant et le navire donnait aussitôt une légère bande. L'orientation du navire était Ouest-Est.

Aussitôt que fut connue à Alger la nouvelle de l'échouement, quatre remorqueurs, l'Arlésienne, du Service du Pilotage ; la Suzanne, de la Compagnie Générale Transatlantique ; la Garonne, le Surcouf, à MM. Schiaffino et Prosper Durand, se rendaient sur le lieu de l'accident et offraient leurs services au capitaine du Lydford pour tenter de mettre à flot le navire.

Le commandant déclina ces offres pour la Suzanne, le Surcouf et la Garonne, mais retint l'Arlésienne, à bord duquel se trouvait le pilote Grégori qui, de concert avec le capitaine, prenait les dispositions nécessaires pour essayer le renflouement.

A minuit, malgré plusieurs tentatives, la situation du vapeur ne s'était pas modifiée. Cependant, le vent et le courant aidant, l'orientation du Lydford avait changé et l'étrave se trouvait dans la direction Nord-Ouest, la muraille tribord recevant en plein la houle de l'Est.

A ce moment, les pompes du bord rejetaient de l'intérieur du navire une grande quantité d'eau, ce qui faisait supposer qu'une voie d'eau, provenant d'une déchirure de la flotte, s'était produite. Mais le navire, étant à compartiments étanches, l'envahissement de l'eau était localisée dans un compartiment. Cette nouvelle position semblait avoir aggravé sa situation.

De l'avis des gens de mer, on ne peut s'expliquer l'échouement du Lydford que par une avarie survenue au gouvernail ou à la machine. Si ces deux organes fonctionnaient normalement au moment de l'échouement, il ne reste à conjecturer qu'une imprévoyance inadmissible, car le navire n'était pas dans sa route et avait le cap vers le Sud-Ouest, c'est-à-dire sur la côte de Saint-Eugène.

Favorisées par le beau temps, les opérations de renflouement du vapeur anglais ont continué pendant la nuit et la matinée et ont été fort heureusement menées à bien. Dès le matin, le vapeur côtier Aurore venait se ranger près du Lydford. Un scaphandrier faisait alors plusieurs plongées, relevant exactement la nature des fonds, par rapport à la " souille " du Lydford et venait ensuite faire part de ses observations à M. Ch. Schiaffino qui dirigeait le sauvetage. C'est sur ces données que les travaux de renflouement, après plusieurs tentatives infructueuses, amenaient enfin le résultat espéré. A 11 h. 40 du matin, sur la puissante action de l'Aurore et des remorqueurs, le Lydford glissait dans sa " souille " et flottait librement. Précédé de l'Aurore et convoyé par les remorqueurs, le vapeur faisait route sur le port par ses propres moyens et, à 1 heure de l'après-midi, s'amarrait aux quais Bab-Azoun, au poste Sud des Hangars-Abris de la Chambre de Commerce.

Ajoutons que les pompes du navire échoué n'ont pas cessé de fonctionner depuis son renflouement, épuisant l'eau qui pénètre par les disjonctions de tôles. On pense qu'il sera nécessaire de le faire passer dans la grande forme du radoub avant d'entreprendre la continuation de son voyage.