Alger
: le port
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Le 8 février 1949, à
La Ciotat, en présence des hautes personnalités des
milieux maritimes, salué par les vivats d'une foule considérable,
le « Mitidja», cargo, transport de vin, construit par
les Chantiers navals de La Ciotat, prenait contact avec la mer. Ce fut une minute émouvante, lorsque Mme Jean Duroux, marraine du navire, ayant coupé le ruban symbolique, on vit glisser lentement la superbe unité vers l'élément naturel de son destin. Nul, du reste, n'échappe à cette sorte d'angoisse qui accompagne tout lancement de navire ; mais lorsqu'au grand mat de ce navire flotte un pavillon qui vous est cher, alors, on a vraiment l'impresslon que quelque chose de soi se détache et s'élance vers la vie. Peut-être, est-ce l'impression des représentants de la Cie des Cargos Algériens qui étaient là : M. le président Lefebvre ; son fils, M. Albert Lefebvre ; M. de Sérigny, vice-président de la Société ; M. Jean Duroux, et Mme, marraine du "Mitidja" ; MM. André et Jean Coudray; M. Solal M. Licoys, conseiller technique, maisils n'en dirent rien, si ce n'est leur joie de cet heureux lancement:. Les caractéristiques du « Mitidja » 'Cinq mois ont passé depuis lors, délai nécessaire pour terminer et équiper de moderne façon ce nouveau navire, dont voici brièvement les principales caractéristiques longueur entre P.P.V., 115 m ; largeur hors membrures : 15 m 50 ; creux au pont supérieur : 10 m 20; tirant d'eau en charge : 6 m. ; port en lourd brut : 4.200 tonnes ; capacité totale des citernes : 26.000 hectolitres ; volume total des soutes et entreponts à marchandises : 2.555 mètres cubes ; jauge brute approximative : 5.000 tonneaux ; jauge nette approximative : 3.000 tonneaux. L'appareil moteur principal est du type Sulzer, 8 S.P.D. 60, il développe 4.000 CV. à 150 t/m, donnant une vitesse de 15 noeuds. Il est affecté aux lignes d'Algérie. Alger est son port d'attache. Son commandant, M. Pladys, qui a plus de dix ans de commandement a la mer, nous a dit : " Je suis heureux et fier de conduire un tel navire ! "C'est, en effet, qu'il est beau le « Mitidja» tout flambant neuf, avec ses peintures brillantes : brun rouge à la flottaison, gris-perle sur la coque, laque blanche immaculée aux superstructures, chamois clair pour les mes et la cheminée et à sa proue : un grand écusson aux couleurs et aux initiales de la Compagnie Samedi, le «Mitidja » pour la première fois, franchira la passe et entrera dans le port d'Alger. Qu'il nous soit permis de lui souhaiter la bienvenue. non pas seulement parce qu'il est un beau navire tout neuf, mais surtoeet parce qu'il est un nouveau témoignage du relèvement de la flotte commerciale française. (suite dans l'article.) Il exita un "Mitidja" avant celui de l'article. Sur ce site, dans " Alger : Les transports maritimes -Petite histoire de la Compagnie de Navigation Mixte - Deuxième partie : 1895 - 1915 (partie 1) - Bernard Bernadac « 1895 vit la fin du monopole de la Compagnie Générale Transatlantique sur les lignes d'Afrique du Nord. L'État accorda à toutes les compagnies marseillaises, une rémunération pour le transport des dépêches et des primes à la vitesse. Cet accord fut revu l'année suivante. Toujours en 1895, le bâtiment qui entra dans la flotte fut le vétéran " Erymanthe ", construit pour le compte des Messageries Impériales. Il ne resta que trois années au service de la Compagnie car, le 18 novembre 1898, il eut un abordage avec le vapeur " Berry " de la S.G.T.M., il s'échoua pour ne pas couler, mais fut brisé par la tempête deux jours plus tard. C'est avec une flotte bien équilibrée que la Compagnie de Navigation Mixte entra dans la convention postale de 1897 qui mit fin à l'anarchie et à la sévère lutte des tarifs. Le joli paquebot portugais " Tungue " fut acheté en juillet 1897 et rebaptisé " Touareg ". D'une jauge brute de 1286 tonneaux, il avait une vitesse de 13 noeuds. Exploité pendant cinq ans, il fut vendu en 1912. Seul navire neuf acheté en cette fin de siècle, le " Medjerda " fut lancé à La Seyne le 17 septembre 1898. Il jaugeait brut 1862 tonneaux et pouvait transporter 122 passagers en cabines à la vitesse de 15 noeuds. Il fut affecté à la ligne de Port-Vendres/Oran. Deux paquebots achetés d'occasion vinrent rejoindre la flotte en 1898 et en 1900: le " Rosario " (1896 Tjb, 1 800 CVi) et le " Tewfik-Rabbani " (2054 Tjb, 3 666 CVi). Ils furent rebaptisés respectivement " Djurdjura " et " La Marsa ". En 1904, pour compléter sa flotte de navires de charge, la Compagnie acheta plusieurs cargos d'occasion, le " Calabro " (3320 Tpl), rebaptisé " Moulouya " et deux petits vapeurs, l'" Omara " (350 Tpl) et le " Tavignano " (229 Tpl). Quatre ans plus tard, ce fut le tour du " Pongola " (1464 Tjb, 625 CVi) un vieux vapeur utilisé comme cargo. Rebaptisé " Mitidja (II) ", il ne resta que quatre ans chez son nouveau propriétaire et fut vendu à l'Italie. Revendu plusieurs fois, il fut démoli à l'âge très respectable de cinquante ans. En 1910, le paquebot anglais " Port- Maria " (2 901 Tjb, 4 300 CVi) vint rejoindre la flotte. C'était un très joli navire qui, avec son étrave incurvée, ses superstructures basses, ses mâts et sa cheminée inclinés ressemblait à un yacht. Rebaptisé " Mustapha ", il se révéla très rapide et un terrible mangeur de charbon, aussi fut-il vendu trois ans plus tard à une compagnie italienne et rebaptisé " Tocra "....» |
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