musée national des Beaux-Arts, Alger, le Hamma
Construction du musée des Beaux-Arts

L'Algérie aura bientôt un Musée digne d'une grande Capitale

Dans quelques jours aura lieu la pose officielle de la première pierre du nouveau musée de peinture et de sculpture d'Alger, qui doit remplacer, comme on sait, celui de la rue de Constantine.

C'est un événement auquel ne peuvent rester indifférents non seulement l'élite de notre ville, mais tous les Algérois - j'ajouterais : tous les Algériens, car ce sera un musée, non plus municipal, mais national, dont on veut faire un temple de l'art digne de la capitale de l'Afrique du Nord.

Il sera situé au rond-point du Hamma, à flanc de coteau, près de la villa d'Abd-el-Tif, à l'entrée même du Jardin d'Essai. Comme vous le voyez, on ne pouvait choisir plus joli cadre pour son emplacement.

Un peu éloigné tout de même de la ville ! Objecteront certains.

*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1922. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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Afrique du nord illustrée du 5-5-1928 - Transmis par Francis Rambert

en ligne :mars 2021

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Construction du musée des Beaux-Arts

Construction du musée des Beaux-Arts

Construction du musée des Beaux-Arts
L'Algérie aura bientôt un Musée digne d'une grande Capitale

Dans quelques jours aura lieu la pose officielle de la première pierre du nouveau musée de peinture et de sculpture d'Alger, qui doit remplacer, comme on sait, celui de la rue de Constantine.

C'est un événement auquel ne peuvent rester indifférents non seulement l'élite de notre ville, mais tous les Algérois - j'ajouterais : tous les Algériens, car ce sera un musée, non plus municipal, mais national, dont on veut faire un temple de l'art digne de la capitale de l'Afrique du Nord.
Il sera situé au rond-point du Hamma, à flanc de coteau, près de la villa d'Abd-el-Tif, à l'entrée même du Jardin d'Essai. Comme vous le voyez, on ne pouvait choisir plus joli cadre pour son emplacement.

Un peu éloigné tout de même de la ville ! Objecteront certains.

D'accord, mais croyez bien que l'afflux de visiteurs qui, de ce fait, il perdra en semaine, il le retrouvera, et au-delà, les dimanches et jours de fête, placé comme il sera sur une des promenades les plus fréquentées par nos concitoyens et les touristes. Donc ceci compensera cela. Il ne peut en être autrement, d'autant plus que le style de sa façade, très moderne, donnant une impression de grandeur, quoique de ligne très sobre, attirera certainement l'attention des foules.

J'ai sous les yeux la maquette. A l'exemple de certains musées récemment construits en Allemagne et en Suisse, tout a été sacrifié dans celui-ci, à la bonne présentation des œuvres d'arts.

L'édifice comprendra deux galeries : l'une l'une consacrée aux moulages et à la sculpture des XIXème et XXème siècles, avec une part importante faite aux artistes contemporains, tels que Bourdelle, Maillot, Despiau, Dejean, Duvier, etc.

Les salles de peinture seront au nombre d'une quinzaine, pas très grandes, mais toutes donnant sur l'admirable baie d'Alger et éclairées par en haut. Sept ou huit seront consacrées à la peinture française des XIXème et XXème siècles. Une large place sera réservée aux grands orientalistes : Chasseriau, Dehodenq, Décamp, Libourg et au plus grand de tous, Delacroix.

Par ailleurs, l'histoire de l'Algérie, depuis la conquête sera représentée par l'exposition, dans deux salles, de nombreux tableaux et gravures s'y rapportant.
Ce n'est pas tout. Le musée, qui sera un des plus beaux du bassin de la Méditerranée, aura un double but : initier le public algérien aux manifestations d'art de France ou d'ailleurs et, en même temps, dans un somptueux décor de couleur et de lumière, montrer aux étrangers qui, chaque année, viennent de plus en plus nombreux, visiter l'Afrique du Nord, les multiples usages de l'Algérie touristique, judicieusement groupés : ici, par exemple, les ruines antiques d'une beauté si mélancolique dans leur solitude ; là, les gorges pittoresques de l'Aurès ; plus loin, la Kabylie, ses hautes montagnes et ses curieux villages ; ailleurs, le Sud, le désert, la plaine dorée des sables parsemée d'oasis au charme si particulier.

Quand à la valeur des collections qui seront exposées, disons seulement que le musée de la rue de Constantine renferme déjà trois cents tableaux, dont beaucoup d'une réelle beauté, et que ce nombre ne fera que s'accroître grâce à de nouvelles acquisitions, soit par des achats, soit par des dons.
Les travaux dureront un an environ. De toutes façons, le musée sera ouvert et inauguré pour les fêtes du Centenaire, et il n'en sera pas le moindre attrait.

Chacun sait la place qu'occupent les arts dans la vie algérienne.

Il ne se passe pas de jour, à Alger, qu'une exposition de peinture n'offre au dilettantisme de la foule des toiles ou des tendances artistiques diverses se sont manifestées. Si ces manifestations sont plus ou moins heureuses, elles n'en sont pas moins l'indice, que le peuple algérien sensible, épris de beauté ne peut qu'accueillir avec enthousiasme et reconnaissance l'idée de la création de ce nouveau musée qui promet, d'être véritablement comme l'appellation d'un pareil monument l'exige le temple des Muses.

Et de cela, il faut remercier, M. le Gouverneur général Pierre Bordes, qui s'intéressa d'une façon particulière à la réalisation de cette idée, car une de ses plus grandes préoccupations à l'heure actuelle, est de faire beaucoup pour l'éducation intellectuelle du peuple algérien auquel il consacre depuis de si longues années le meilleur de lui même.