couverture plaquette musée Gsell
134X199 - 144 pages - 42 illustrations -

mise sur site le 14 -05-2004...augmentée le
-Alger, le musée Stéphane Gsell
Avant-propos, sens de la visite
Salles A - B - C

------------Cette plaquette éditée sur l'ordre de M.le Ministre M.-E. NAEGELEN, Gouverneur Général de l'Algérie, par la Direction de l'Intérieur et des Beaux-Arts, du Gouvernement Général, a été tirée, en juin 1950, sur les presses de L'Imprimerie Officielle à Alger.


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pages 7-8 avant-propos
pages 9-10 Répartition des salles et sens de la visite
pages 11 à 19 Salle A et cour : archéologie musulmane
pages 20 à 28 Salle B : arts marocains
pages 29 à 35 Salle C : art berbère
pages 36 à 40 Salle à coupole D : orient et occident
pages 41 à 44 Salle E dite "Salle Luce Ben Aben"
pages 45 à 50 salle F : Algérie et Tunisie
pages 51 à 53 salle G : art tunisien
pages 54 à 60 appendice

AVANT-PROPOS

--------Dès 1846, le Maréchal Bugeaud, Gouverneur
général de l'Algérie, prescrivait la collecte des
objets d'art musulmans que l'on pouvait trouver dans le pays. Les pièces ainsi réunies furent présentées à partir de 1854 dans une Exposition permanente, dont la Ville d'Alger devint, en 1889, l'insouciant dépositaire. En 1896, les épaves de l'Exposition permanente jointes aux collections d'art antique, qui, depuis 1862, trouvaient place dans l'actuelle Bibliothèque nationale, émigrèrent sur les hauteurs de Mustapha, dans un bâtiment construit à cet effet. Félix Faure, Président de la République, l'inaugurait le 19 avril 1897.
--------En 1901, une extension de la section musulmane était votée par les Délégations financières sur un vœuémis par la délégation indigène. Des salles nouvelles furent adjointes au noyau primitif. Elles ne tardèrent pas â se meubler grâce à l'activité éclectique et clairvoyante de Stéphane Gsell. À la suite de l'exposition organisée à Alger en 1905, sur l'ordre du Gouverneur général Jonnart, le musée s'enrichit, notamment par l'acquisition de la collection Ben Aben ; et les diverses séries musulmanes connurent un classement plus méthodique.

--------Depuis lors, le Musée national des Antiquités algériennes et d'art musulman, devenu Musée Stéphane Gsell, en hommage à la mémoire du savant qui avait tant fait pour le constituer, n'a cessé de se développer. La section musulmane s'est accrue d'année en année par des achats et des dons. Un musée n'est-il pas une création continue ? Celui-ci, comme tant d'autres, souffre du manque de place. http://perso. wanadoo.fr /bernard.venis En attendant la construction si désirable d'un nouveau musée d'Art antique, qui permettra à la section musulmane d'occuper des salles qu'elle remplira sans peine, force nous est de mettre en réserve des pièces, qui sortent de temps à autre des resserres.
--------C'est donc une image approximative et transitoire des collections musulmanes qu'offre le présent livret-guide. On souhaite cependant qu'il paraisse de quelque intérêt au visiteur qui voudra bien s'en contenter.

RÉPARTITION DES SALLES DU MUSÉE
ET SENS DE LA VISITE

--------Outre le vestibule et la cour à portiques, le Musée compte douze salles, dont cinq sont consacrées à l'art antique et sept à l'art musulman.
--------Si, du vestibule, on entre à droite dans la Salle II et si, de là, on passe par la Salle I, l'une et l'autre contenant des œuvres antiques, on aborde la section musulmane ; on visitera successivement:

plan intérieur du musée
plan intérieur du musée

--------1°La petite Salle A : Archéologie musulmane (Voir p. 11).
--------2°La Salle B (prolongement de la Salle A) : Art marocain (Voir p. 20).
--------3°La Salle C : Art berbère (Voir p. 29).
--------4°La Salle à coupole D : Art oriental et nord-africain avec vitrine réservée aux expositions temporaires (Voir p. 36).
--------5°La Salle E (Salle Luce Ben Aben) : Tapis du Sud constantinois, broderies et cuivres d'Alger (Voir p. 41).
--------6°La Salle F : Broderies, tapis, cuivres et bijoux d'Algérie et de Tunisie (Voir p. 45).
--------7° La petite Salle G (prolongement de la Salle F) Art tunisien (Voir p. 51).
--------Des fragments d'architecture musulmane, des inscriptions et des stèles funéraires sont exposées sous
les galeries de la cour (Voir p. 12 et Appendice).

Salle A et cour.
ARCHÉOLOGIE MUSULMANE

----------L'Afrique du Nord, annexée au cours de la seconde moitié du VIIè Siècle au domaine des Califes orientaux, vit, au IXè Siècle, le développement d'une civilisation proprement musulmane, qui rayonnait de trois cités devenues capitales de trois royaumes. Tandis que l'Islam orthodoxe triomphait à Kairouan et à Fès, dans Tiaret (sur les confins orientaux de l'actuel département d'Oran) s'affirmait l'hétérodoxie khârijite, que les Berbères avaient adoptée en réaction contre l'autorité oppressive des Arabes, les nouveaux maîtres du pays. La puissance des Imâms Rostemides de Tiaret se maintint jusqu'au début du Xe Siècle. Chassés de leur capitale par les Fâtimides, eux et leurs fidèles émigrèrent alors au Sahara, où ils fondèrent la ville de Sedrâta (ou Isedrâten), près d'Ouargla.

----------Leurs descendants devaient par la suite se rendre ou Mzab, dont les habitants conservent la forte originalité de leurs coutumes, leur dialecte berbère et leur religion puritaine.
---------BIBLIOGRAPHIE : ABOU ZAKARIA, Chronique, traduction L. Masqueray, Alger Aillaud 1879; G. MARÇAIS, Manuel d'art musulman I pp. 81-90, Paris Picard 1926 ; G. MARÇAIS, Album de pierre, plâtre et bois sculptés,Pl. I et II Alger Jourdan 1909 ; Marcel MERCIER, La civilisation urbaine au M'zab, Alger Soubiron 1932.

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En entrant dans la Salle A, sur le mur à droite
----------Quatre panneaux : fragments de plâtre - Sedrâta Xe Siècle (Fouilles P. Blanchet).
----------Dans la vitrine au dessous
----------Fragments de plâtre sculpté Sedrâta Xe Siècle (Fouilles M. Faucher).
----------On notera le caractère archaïque de ces décors (rosaces et vigne stylisée), leur analogie avec les sculptures sur pierre des monuments chrétiens de l'Afrique du Nord et de l'Egypte, et, d'autre part, avec les sculptures sur bois de Kabylie et de l'Aurès (Salle C).
-------Voir G. Marçais, Art chrétien d'Afrique et art berbère (Annali dell'istituto universitario Orientale di Napoli, III 1949, pp. 63-75).
----------En 909, les Fâtimides étaient devenus maîtres de la Tunisie actuelle et d'une grande partie de l'Algérie. http://alger-roi.fr par B.Venis. A la fin du Xè Siècle, ils conquirent l'Égypte et s'y transportèrent après avoir confié l'administration de leur domaine nord-africain aux ÉmirsÇanhâja. Cette province devenue excentrique de leur empire ne tarda pas à se diviser en deux royaumes : celui des Beni-Ziri de Kairouan et celui des Beni-Hammâd de la Kal'a. La Kal'a des Beni-Hammâd, cité montagnarde au Sud-Ouest de Sétif, qui fut puissante et prospère surtout à la fin du XIe Siècle, nous a laissé les ruines d'une mosquée et de deux palais. L'art qu'on y peut étudier se rattache étroitement à l'art Fâtimide du Caire ; mais il emprunte aussi plus d'un élément à la Mésopotamie et à la Perse.
La région de la Kal'a ayant été, au début du XIIe Siècle, envahie par les Arabes nomades, les Beni Hammâd transportèrent leur capitale à Bougie. Ils y résidèrent pendant une cinquantaine d'années. En 1152, Bougie tombait au pouvoir des Almohades du Maroc.
----------BIBLIOGRAPHIE : DE BEYLIE, La Kalaa des Beni Hammad, une capitale berbère de l'Afrique du Nord au XIe Siècle, Paris Leroux 1909 ; G. MARÇAIS, Manuel d'Art Musulman, I pp. 95-202, Paris Picard 1926.

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Dans la cour, galerie latérale droite
----------Fragment de cadre de porte, décoré d'une inscription coufique et de moulures - Pierre - Kal'a des Beni Hammâd - Donjon du Fanal (Qaçr elManar) XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Couronnement d'une niche décoré d'alvéoles. Pierre - Kal'a des Beni Hammâd - Donjon du Fanal XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Deux colonnettes monolithes - Marbre gris - Kal'a des Beni Hammâd - Palais du Lac (Dâr el-Bahar) XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Vasque oblongue à bords lobés - Marbre gris. Kal'a des Beni Hamrnâd - Palais du Lac XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Fragment d'une grande console - Marbre gris incrusté de stuc - Kal'a des Beni Hammâd - Palais du Lac - XIe Siècle - (Fouilles de Beylié).
----------Voir G. Marçais, Sur un lion de marbre trouvé à la Kal'a des Béni Hammad, Revue Africaine, 1929, pp. 190-191.
----------Fragment d'un arc lobé - Marbre gris - Kal'a des Beni Hammâd - Palais du Lac XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Écoinçon et arc à lobes entrelacés - Pierre - Bougie XIIè Siècle.

----------Salle A, à droite, sur le mur au-dessous des fenêtres
----------Lion assis, amortissement d'un arc de porte - Marbre gris - Kal'a des Beni Hammâd XIè Siècle.
(Don L. Leschi).
----------Voir G. Marçais, Sur un lion de marbre trouvé à la Kal'a des Béni Hammad, Revue Africaine, 1929, pp. 182-190.
----------Deux panneaux - pavage en marqueterie ceramique d'inspiration persane : étoiles vertes et croix blanches ; ces dernières parfois décorées de lustre métallique - Kal'a des Beni Hammâd. Palais du Lac - XI' siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Fragments de décors sculptés d'inspiration égyptienne - Pierre et plâtre. L'un d'eux, sculpté en coquille, présente des restes de couleur - Kal'a des Beni Hammâd - XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).

----------Dans les vitrines, au-dessous
----------Fragments de faïences provenant d'Achir (Xè-XIe Siècles), de la Kal'a des Beni Hammâd (XIè - XIIè Siècles) et de Bougie (XIIè -XIVè Siècles).
----------Voir G. Marçais, Les Poteries et faïences de la Qal'a des Beni Hammâd, Constantine Braham 1913 ; Les poteries et faïences de Bougie, Constantine Braham 1916.
----------Fragments de pierre, albâtre et plâtres sculptés. Restes de peintures - Kal'a Beni Hammâd XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Inscription funéraire, caractères coufiques en relief au nom d'Abou Bekr ben Yoûssof, mort en Rabi'I 512 (Juin 1118), Bougie.

----------Sous les mêmes vitrines
----------Fragment sculpté - Marbre - Xe -XIe Siècles Achir. Voir G. Marçais, Achir, Revue Africaine 1922, pp. 33-35.
----------Petite stèle en forme de coffre à couvercle arrondi, décorée d'un lion - Kal'a des Beni Hammâd XIe
Siècle.
----------Quatre petites stèles funéraires en forme de coffre à couvercle prismatique - Kal'a des Beni Hammâd XIe Siècle. (Don P. Blanchet).
----------Moulages de stèles funéraires du Musée de Bougie XIIe Siècle.

----------Sur le retour du mur, en avant de la Salle B ---------
-
Fragments d'inscription en relief - Plâtre - Baghaï
(Nord-Est de l'Aurès) Xe-XIe Siècles (Fouilles J. Alquier).
----------Au milieu du XI' Siècle, l'invasion des Arabes nomades venus d'Egypte (Invasion hilâlienne) et, durant le siècle qui suit, leur extension dans l'actuel département de Constantine, ont mis le point final à la prospérité et au développement artistique de la Berbérie orientale. http://perso.wanadoo.fr/bernard.venis. Dès lors, c'est une autre province du monde musulman qui attire nos regards : le Maroc et Tlemcen, qui en est le prolongement. Les Almoravides au XIe Siècle, les Almohades au XIIe règnent sur le pays, poussent la conquête vers l'Ouest et vont combattre en Espagne, où ils annexent toutes les terres encore musulmanes.
----------Dans la première moitié du XIIIe Siècle, l'empire des Almohades, qui recouvrait toute l'Afrique du Nord, se divise en trois royaumes : le royaume des Hafcides de Tunis, celui des Abdel-Wâdides de Tlemcen et celui des Mérinides de Fès.
----------L'art qui fleurit à partir du XIe Siècle dans l'Ouest de l'Afrique du Nord est l'art hispano-mauresque, dérivé de l'art des Califes de Cordoue et étroitement apparenté à l'art de Séville et de Grenade.
----------BIBLIOGRAP2IIE : H. TERRASSE, L'art hispano-mauresque des origines au XIIIe Siècle, Paris Van Oest 1932 ; W. et G. MARÇAIS, les Monuments arabes de Tlemcen, Paris Fontemoing 1903 ; G MARÇAIS, Manuel d'art musulman, chop. III, IV, V, Paris Picard 1926-1927; W MARÇAIS, Musée de Tlemcen, Paris Leroux 1906.

----------Salle A, sur le mur à droite de l'entrée
----------Panneaux de marqueterie céramique à entrelacs géométrique et floral - Tlemcen, Médersa
Tâchfîniya, vers 720 Hégire/1318 AD.
----------Voir G. Marçais, Remarques sur les médersas funéraires en Berbérie, à propos de la 'l'âchfiniya de Tlemcen (Mélanges Gaudefroy-Demombynes. Le Caire Institue français 1935-1945 pp. 359-378).
----------(Un panneau de même technique et de même provenance est exposé dans la cour, sous la galerie antérieure, à gauche).

----------Dans la vitrine au dessous
----------Fragment d'un poids étalon en verre daté de 127 Hégire/745 AD. (Don Bap).
----------Voir G. Marçais et E. Lévi-Provençal, Note sur un poids de verre (Annales de l'Institut d'Etudes orientales 1937, pp. 6-18).
----------Deux panneaux bois sculpté provenant de la chaire à prêcher de la Grande Mosquée d'Alger, 490 Hég./1097 AD. (Don M. Christofle).
----------Voir G. Marçais, La Chaire de la Grande Mosquée d'Alger et Note... (Hespéris 1921 pp. 359-385 et 1926 pp. 419-422).
----------Coin monétaire en fer au nom du Sultan Almoravide Alî ben Yoûssof et daté de 509 Hég./1115 AD.
----------Voir G. Marçais, Un coin monétaire almoravide (Annales de l'Institut d'Etudes orientales, 1936 pp. 180-188).
----------Angle d'un brasero de bronze, Kal'a des Beni Hammâd XIe-XIIe Siècles (Don Bigonet).
----------Couronne d'épi de faîtage - Cuivre - Provenant de Tlemcen - Minaret de la Grande Mosquée - XIIIe Siècle (Don W. Marçais).
----------Modd : mesure pour la distribution de l'aumône rituelle - Cuivre - Inscription au nom du Sultan mérinide Abou'l-Hasan, 731-749 Hég./1331-1348 AD.
----------Voir A. Dessus Lamare, Note sur un vase de cuivre gravé (Revue Africaine, 1929 pp. 167-195).
----------Deux petits panneaux provenant de la chaire de la Médersa Boû 'inâniya, Fès 749-759 Hég./13481358. (Don H. Basset).
----------Fragments de faïence provenant de Medinat ezZahra, près de Cordoue - Xe Siècle AD. (Don F. Hernandez).
----------Matrice pour estamper les poteries - Tlemcen XIIe Siècle. (Don M. Bel).
----------Voir G. Marçais, Sur les poteries estampées du Moyen Age en Berbérie (Quatrième Congrès de la Fédération des Sociétés savantes de l'Afrique du Nord, Rabat, Revue Africaine, 1938 11 pp. 607-618).
----------Poteries estampées - Kal'a des Beni Hammâd XIe - XIIe Siècles (Fouilles de Beylié).

----------Sur le mur, en face des fenêtres
----------Faces latérales et inscriptions coufique de la chaire à prêcher (minbar) de la Mosquée de Nédroma (département d'Oran), au nom d'un Emir almoravide... fils de Yoûssof ben Tâchfîn - Bois, fin du XIe Siècle AD.
----------Voir R. Basset, Nédromah et les Traras (Publications de l'Ecole des Lettres d'Alger) Paris Leroux 1901 pp. 22-23; G. MARÇAIS, La chaire de la grande Mosquée de Nédroma (Cinquantenaire de la Faculté des Lettres
d'Alger
, Alger 1932 pp. 307-331).

----------Tympan de porte à décor floral et inscription mentionnant la fondation d'un oratoire par Yahyâ ben Mahjoûba en 1003 Hég./1594 AD, provenant de la zaouïa Ben Mahjoûba actuellement détruite - Constantine (Rue Nationale) - Bois. (Don E. Bigonet).
----------Voir E. Bigonet, Une inscription arabe de Constantine, Revue Africaine 1903, pp. 305-311.
----------Frise de bois à inscription coufique (formule pieuse) provenant de la Mosquée de Sidi 1-Haloui - Tlemcen, milieu du XIVe Siècle.
----------Frises de bois, vantaux et encadrement de porte. Maroc XIVe-XVe Siècle.
----------Grande jarre à décor estampé, émaillée de vert (type vase de l'Alhambra) - XIVe-XVe Siècle provenant du tombeau du rabbin Barchichat - Alger - Faubourg de Bâb et-Oued.

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Sur le retour du mur, en avant de la Salle B
----------Fragment de bassin - Bas-relief représentant une chasse au faucon, daté du Ve Siècle de 1'Hégire/XIe Siècle AD. présumé andalous, provenant de Rabat - Marbre blanc. (Don E. Doutté).
----------Voir G. Marçais, Sur un bas relief musulman, Annales de l'Institut d'études orientales, 1934-5 pp: 162-175 ; L. Mercier, La parure des cavaliers et l'insigne des preux, Paris Geuthner 1924 pp. 406-408.
----------Inscription en caractères cursifs mentionnant la fondation d'un bain par le Sultan Mérinide Abou 'Inân (749-759 Hég./1348-1358 AD.) provenant d'El-Ksâr-el-Kébîr (Maroc espagnol) - Marbre blanc. (Don Salmon).
----------Voir M. Van Berchem, Titres califiens d'Occident, journal asiatique, 1907 1 pp. 245-335.
----------(À ces documents d'art hispano-mauresque, on joindra Salle B, au centre, Colonne d'onyx et chapiteau provenant de Mansoura, près Tlemcen - Milieu du XIVe Siècle, Salle C, à l'entrée, un moulage de l'encadrement du mihrâb de la Mosquée de Sidi Bel Hasen (Musée de Tlemcen) 696 Hég./1296 AD.

----------Sur le mur à gauche de l'entrée de la Salle A et sur le mur en face des fenêtres sont exposées trois inscriptions sur bois provenant d'Egypte et ayant fait partie de la collection Scheffer :
----------Inscription au nom du Sultan Mamlouk Baïbars IeC provenant de la Mosquée El-Azhar, 665 Hégire/1266 AD.
----------Inscription au nom de l'Emir Mamlouk Koûsoûn, 730 Hég./1329 AD.
----------Inscription au nom du Sultan Mamlouk Barsbay et mentionnant la fondation d'une fontaine, 837Hég./ 1433 AD.
----------Voir M. Van Berchem, Matériaux pour un Corpus, Egypte, Institut français du Caire, 1894, N°120, 128, 252 bis et Pl. XXXII.
----------Dans la cour, EPIGRAPHIE ARABE ET TURQUE. (Voir Appendice).

Salle B
ARTS MAROCAINS

--------Au Maroc comme dans les deux autres pays de l'Afrique du Nord, il y a lieu de distinguer deux traditions d'art mobilier, qui n'ont que de rares points de contact, qui diffèrent entre elles par les centres de production, par les techniques et par le style. http://alger-roi.fr par B.venis. Tandis que les villes ont connu le développement d'un art apparenté à l'art hispano-mauresque, influencé par l'art de l'Espagne chrétienne et en partie renouvelé par les importations du Levant et de l'Algérie turque, les campagnes marocaines - en particulier les régions montagneuses - ont conservé un art que l'on peut considérer comme spécifiquement berbère et qui nous séduit par sa robustesse archaïque, par la simplicité de ses thèmes constructifs et, suivant le cas, par la sobriété ou les audaces de sa palette.
--------BIBLIOGRAPHIE : H. TERRASSE et l. HAINAUT, Les arts décoratifs au Maroc. Paris Laurens 1925 ; H. TERRASSE Maroc, Atlas historique, géographique et économique, Paris, Les horizons de Frances, 1935 pp. 52-57 ; Nord-Sud (Revue) n, 94 Les arts indigènes, articles de Prosper Ricard, M. Vicaire, 1. Baldoui, A. Mammeri, A. Chottin ; Hespéris. Bulletin de l'Institut des Hautes Etudes marocaines, passim.

TAPIS ET TISSAGES:

--------On doit distinguer les tapis citadins, dont Rabat est le principal centre de fabrication: et les tapis ruraux d'inspiration berbère.

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TAPIS DE RABAT

--------Ces tapis de laine à points noués sont pour la plupart très longs. Le décor est le plus souvent composé d'un médaillon central à six côtés (qoubba), dont le fond est généralement rouge, et qui se termine aux deux extrémités par un arc triangulaire à branches en escalier. Parfois l'arc n'existe qu'à l'une des extrémités, ce qui atteste l'imitation des tapis de prière orientaux. Les écoinçons des arcs sont meublés par des semis de fleurettes. De multiples bordures courent le long des grands et des petits côtés du tapis.

--------Le thème de la composition et l'analyse des motifs permettent de considérer le tapis de Rabat comme inspiré par les tapis d'Asie mineure, de Geordès, Koula ou Mélès.
--------Voir Prosper Ricard, Corpus des tapis marocains. I Tapis de Rabat, IV Tapis divers, Paris Geuthner 1923-1934 ; du même, Tapis de Rabat Hespéris 1923 pp. 125-131 ; du même, Le tapis de Rabat, Nord-Sud n°14 Les arts indigènes pp. 28-29.

--------Sur le mur au fond de la Salle B
--------Quatre Tapis de Rabat - (quatre tapis de Rabat sont également exposés dans la Salle à coupole D, sur le mur opposé à la fenêtre et sur les murs latéraux.)

--------TAPIS ET TISSAGES BERBERES DU MAROC :

--------Deux grandes régions montagneuses du Maroc sont productrices de tapis à points noués : d'une part la région centrale du Moyen Atlas, qui, du pays des Zaïân, va jusqu'aux Beni Ouaraïn, au Sud de Taza, et se prolonge même dans la vallée de la Moulouïa (Beni Bou Yahî) ; d'autre part, le Sud : le Haouz de Marrakech (Chechaoua) et le Haut Atlas (Ait Ouaouz
guit).

--------Le décor est presque uniquement géométrique et de lignes très simples. Les tapis du Maroc central, de coloration très sobre - noir, brun et blanc - sont meublés, soit de longues bandes obliques délimitant des losanges en registres superposés, soit de bandes longitudinales à redans rectangulaires. Les tapis du Sud, de couleurs souvent plus riches, mais toujours harmonieuses, - bleu, vert, orangé, jaune, laque - présentent une composition plus capricieuse. Parfois de décor très fourni, ils admettent aussi de grands champs vides, sur lesquels sont semés des zigzags, des carrés, voire de petites silhouettes humaines schématiques (Ouled Besseba).
--------Outre les tapis à points noués, le Maroc crée des tissages ras (hanbel) d'un très beau caractère. La plupart sont l'oeuvre des Berbères transhumants. Ces pièces étroites et longues servent à garnir le pourtour intérieur de la tente. Toutefois les hanbels de la ville de Salé, répandus jusqu'en Algérie, représentent un genre mixte, où les bandes transversales de tissage alternent avec les bandes de décor à points noués.

--------Comme pour les tapis, on distingue les tissages du Maroc central de coloration sobre à dominante brune, et les tissages du Sud, d'une très riche polychromie.
--------Voir Prosper Ricard, Corpus des tapis marocains. II Tapis du moyen Atlas. III Tapis du Haut Atlas et du Haouz de Marrakech, Paris Geuthner 1926-1927; Nord Sud n°20. Les tapis Ouaouzguite ; Robert Ricard, Document inédits sur les relations entre la couronne d'Aragon et la Berbérie orientale... avec note annexe sur les " hanbels " nord-africains de Prosper Ricard - Annales de l'Institut d'Etudes orientales Alger 1936 pp.135-190.

--------Sur le mur, à droite du grand arc d'entrée :
--------Tapis zaïan (Moyen Atlas).
--------Sur le mur, à gauche de l'arc
--------Hanbel de Salé.
--------Sur le mur, en face des fenêtres :
--------Tapis des Aït Yoûssi d'Engil (Moyen Atlas). --------------Hanbel du Moyen Atlas.
--------Petit tapis des Aït Ouaouzguit (Haut Atlas). --------------- Hanbel du Moyen Atlas.
--------Tapis des Aït Ouaouzguit (Haut Atlas).

--------Sous la fenêtre du milieu
--------Tapis des Beni Mguild (Moyen Atlas).

--------
De part et d'autre de la même fenêtre
--------Hanbels de Salé.

--------Sous la vitrine plate du centre
--------Petit hanbel des Aït Ouaouzguit (Haut Atlas). --------
--------Dans la vitrine haute, à gauche des fenêtres
--------Quatre burnous (akhnif) noirs à décor polychrome tissé et brodé. (Aït Ouaouzguit - Haut Atlas).
--------Voir J. Bezancenot, Costumes et types du Maroc. Paris, Les horizons de France pl. 48; Gabriel-Rousseau, Le costume au Maroc, Paris, De Boccard 1938, pl. 1, 2, 3.

--------TISSUS CITADINS.
--------Au fond de la vitrine en pupitre double, à l'entrée de la Salle B
--------Ceintures de femmes en brocart - Fès.
--------Voir L. Vogel, Soieries marocaines, Les ceintures de Fès, 50 pl. Paris Albert Lévy ; J. de la Nézière, La décoration marocaine, Paris, Librairie des Arts décoratifs, Pl. XLII, XLIV.
--------Au fond de la vitrine haute, à droite des fenêtres
--------Deux tentures (khamiya)Tétouan. -

--------BRODERIES MAROCAINES.
--------Ces broderies de soie sur toile - tentures murales, garnitures de divans et de coussins, serviettes et écharpes - sont d'une variété surprenante de techniques, de couleurs et de dessins. http:// perso.wanadoo.fr /bernard.venisChacune des sept villes, où cet art féminin est pratiqué, a ses points, son style et ses modèles, dont il n'est pas toujours aisé de reconnaître les lointains prototypes étrangers ; l'importation et la conservation relatives des types pouvant d'ailleurs s'expliquer par l'origine diverses des femmes et les conditions de vie des harems.
--------Voir P. Ricard, Arts marocains. Broderies. Alger Bastide Jourdan 1918 Jeanne Jouin, Thèmes décoratifs des broderies marocaines, Hespéris XV, 1932 pp. 11-30, 21 pl. ; XXI 1935 pp. 149-161, 3 pl. ; Christiane Brunot
David, Les broderies de Rabat, 2 vol. col. Hespéris, Rabat 1943.

--------Dans la vitrine en pupitre, à l'entrée de la Salle
--------Broderies de Fès, au point de trait, généralement monochrome, d'origine présumée levantine.
--------Dans la même vitrine, face opposée
--------Broderies anciennes de Fès (aleuj), au point biais, monochrome ou polychrome, d'origine balkanique (?)
--------Dans la vitrine haute, à droite des fenêtres
--------Broderies de Fès au point plat - Grandes pièces carrées à décor monochrome rayonnant autour d'un médaillon central.
--------Dans la vitrine haute, en face des fenêtres à gauche
--------Broderies anciennes de Tétouan (dites de Chechaouen) - Tentures murales ou parures de divans, d'origine hispano-mauresque - La pièce ancienne peut être espagnole " mudejar " exposée dans la vitrine plate du centre avec quelques autres pièces de même famille atteste cette ascendance.
--------Dans la vitrine pupitre, au fond de la salle
--------Broderies de Tétouan, point de trait massé polychrome, origine algérienne.
--------Dans la même vitrine, face opposée
--------Broderies de Salé, point de trait, monochrome ou polychrome, d'origine espagnole.

--------Dans la vitrine haute, en face des fenêtres à droite
--------Broderies d'Azemmour - Grandes tentures ou rideaux, monochromes, inspirées de la Renaissance italienne et espagnole.

--------Dans la vitrine-bahut, au fond, à gauche de la porte de la salle C
--------Broderies de Rabat, point plat, monochrome ou polychrome, d'origine espagnole.

--------Dans la vitrine, au-dessous de la fenêtre
--------Broderies de Meknès, point de trait polychrome,
apparentées aux broderies de Fès et de Salé.

--------Vitrine octogonale du centre, de gauche à droite
--------BIJOUX CITADINS DU MAROC.
--------Dans les villes marocaines, notamment à Fès, à Meknès, à Tanger, à Tétouan, à Marrakech, à Mogador, les orfèvres, presque exclusivement juifs, créent des bijoux en or, argent ou cuivre doré, découpés et ciselés, montés de pierres précieuses, où domine l'émeraude.
--------Ces parures féminines sont souvent agrémentées de pendeloques en perles baroques enfilées et sont parfois enrichies d'émail cloisonné.
--------Voir P. Eudel, L'Orfèvrerie algérienne et tunisienne, Alger Jourdan 1902 PP. 495-514 ; Bezancenot, Types et costumes du Maroc, Paris - Les horizons de France, 1940, pL 10-15 et G.

--------Bandeau frontal (taj) d'étoffe à cabochons ; bandeau frontal d'étoffe garni de perles et de pierres de couleurs.
--------Collier à pendentifs (lebba) - Pendants d'oreilles.
--------Main porte-bonheur (khamsa) - Pendentif à trois lobes.
--------Bracelets - Anneaux de chevilles (rdîf).
--------Boucle de ceinture.
--------(Quelques beaux bijoux citadins du Maroc sont
également exposés dans la vitrine coffre-fort de la Salle II).
--------BIJOUX RURAUX DU MAROC.
--------Dans deux régions du Maroc berbère, les orfèvres juifs fabriquent des bijoux d'argent qui diffèrent par la technique et le style. Les bijoux de la région de Taza et du Sud-Est (Ait Zeghrouchen, Aït Youssi) sont caractérisés par l'emploi de plaques de métal niellé : découpées le plus fréquemment en losanges ou en disques et reliées entre elles par des anneaux, elles sont décorées de dessins gravés, dont la résine noire remplit les creux. http://perso.wanadoo.fr/bernard.venis. Les bijoux du Sous (région d'Agadir) et de l'Anti-Atlas font intervenir l'émail cloisonné (bleu, jaune et vert) ; parfois niellés eux aussi, ils sont enrichis de cabochons carrés en verre rouge. Certaines formes attestent la conservation de modèles espagnols, musulmans ou chrétien (mudejar) où figure également l'émail cloisonné.
--------Voir Bezancenot, Types et costumes du Maroc, pl. H ; J. Goudard, Bijoux. d'argent de la " Tache de Taza ", Hespéris, 1928, pp. 285-332 ; H. Terrasse, Note sur l'origine des bijoux du Sud marocain, Hespéris,
1930, pp. 125-130.

--------Parures de tête à chaînettes et pendentifs.
--------Colliers - Pendentifs porte-bonheur. Bracelets et anneaux de chevilles.
--------Grandes fibules triangulaires avec redans en pointe - Fibules à disque lobé.
--------Bagues.
--------(Dans une vitrine de la Salle C - Art berbère - Sous la fenêtre à droite, est exposée une collection très riche de fibules d'argent, provenant surtout du Maroc - Legs F. Peltier).

--------Même vitrine centrale
--------Sur un fond de damas tissé à Fès.
--------POIRES A POUDRE MAROCAINES en cuivre gravé, parfois incrustées d'argent, de forme circulaire et triangulaire - Poires à poudre en cuivre ou corne garnie de cuivre, forme olifant.
--------POIGNARDS MAROCAINS.
--------Poignards droits (sboûla), Maroc oriental.
--------Poignards courbes à pommeau terminé en " chapeau de gendarme ", à fourreau décoré de cabochons en pointes de diamant (XVII - XVIIIè Siècles), à pommeau terminé en " fer à cheval " à fourreau décoré de gravures (XIXe Siècle), Sud marocain.
--------Poignard courbe et massif, à poignée large, en corne de rhinocéros (khanjer). " C'est l'arme d'apparat des caïds du Nord ".
--------Voir Prosper Ricard, Les poignards marocains, Nord Sud, Les arts indigènes [1934] pp. 48-49.
--------Dans la vitrine - bahut au fond de la même Salle B, à droite, sur un fond de haïti, tenture murale en velours brodé d'or, grand: étriers marocains, deux fusils marocains à garniture d'argent et d'os; l'un, dont la crosse a pour base un plan rigide (Nord marocain) ; l'autre, dont la crosse a pour base un plan incurvé, avec monture débordante (Sud marocain).
-------faiences_fes-FAIENCES DE FES.
--------Au bas des vitrines hautes et sous les vitrines plates et en pupitre
--------Plats, jattes, vases et tambourins (tarîja) de la famille monochrome (bleu) et de la famille polychrome (brun, bleu, jaune et vert).
--------(Une belle jebâna, vase à couvercle, bleue est exposée dans la salle à coupole D, sur un bahut).
--------Voir Alfred Bel, Les industries de la céramique à Fès. Alger, BastideJourdan, Paris Leroux 1918 ; G. Marçais, Les faïences de Fès, Revue
Africaine 1920 pp. 47-61.

--------CUIVRES GRAVÉS.
--------Grandes lampes à pied et lampes d'applique.
--------Jarres à panse sphérique (qamqoûm).
--------Bassine cylindrique à versoir - Seau. Réchaud et théière.
--------Plat creux à couvercle conique. Plateaux.

Salle C
ART BERBERE

TAPIS ET TISSAGES.
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Les tapis à haute laine dits "tapis du Djebel Amour " ou tapis d'Aflou " sont fabriqués sur métier vertical par les femmes - avec la collaboration d'un artisan spécialisé (reggâm), qui établit le dessin - dans les régions du Sud du département d'Oran et d'Alger comprenant les Monts des Ksour, le Djebel Amour et les Monts Ouled Naïl. http://perso.wanadoo.fr / bernard.venis. Très longs et étroits, ils constituent le principal meuble de la tente des nomades et servent de garniture du sol, de lit et de divans. Le décor est uniquement géométrique. Les losanges juxtaposés circonscrits de lignes à redans (selloûm : échelle), les chevrons et les croix sont les éléments les plus constants du décor. Le bleu indigo, auquel s'est depuis fâcheusesment substitué le noir, le rouge sombre, le vert olive avec de minces cernes de blanc et des points orangés composent la palette, dont les tons puissants et soutenus étaient jadis obtenus au moyen de teintures végétales.
-------------- Des pièces tissées, l'énorme tâg (ou draga), qui, dans la tente, isole du harem le quartier des hommes, les coussins (oussâda), les tapis de selle, sacs d'arçon et musettes pour les bêtes de somme, présentent des décors analogues mais de plus petite échelle.
-------------- La tente elle même est formée de bandes étroites (flij) tissées sur métier à basse lisse et cousues les unes aux autres dans leur longueur.
-------------- Les femmes des régions montagneuses (Grande et Petite Kabylie, Aurès) tissent des pièces très amples et d'un beau décor qui, drapées et agrafées sur la poitrine, composent leur costume (takhalelt, haïk).
-------------- Celles du centre et du Sud tunisien fabriquent des châles (bakhnouk, mouchtîya, mendîl) et de très grandes couvertures (ksâya) en laine et coton teintes après le tissage.
-------------- Les hommes du Mzab (Sahara algérien) portaient naguère des vêtements ('abâïa) sans manches d'une ornementation très fournie et de couleur très riche.
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BIBLIOGRAPHIE : R.P. GIACOBETTI, Les tapis et tissages du Djebel-Amour. Paris Leroux 1932 ; Marguerite A. BEL, Les arts indigènes féminins en Algérie, Gouvernement Général de l'Algérie, 1939 ; P. RICARD, Tissages berbères des Ait Aissi, Hespéris 1925 pp. 219-225 ; G. CHANTREAUX, Le tissage sur métier à haute lisse à Ait Hichem et dans le Haut Sebaoù, Revue Africaine 1941, 1942; L. GOLVIN, Les Tissages décorés d'El-Djem et de Djebeniana (Publications de l'Institut des Belles Lettres arabes). Tunis, Bascone et Muscat, 1949 ; M. MERCIER, La civilisation urbaine au Mzab. Alger Soùbiron 1932 pp. 347-364. Voir aussi P. Ricard, Note au sujet de mosaiques à décor géométrique de l'Antiquité, Hespéris 1947, pp. 267-279.

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Au mur encadrant l'entrée (Mihrâb de Tlemcen. Cf. Supra p. 18).
-------------- Vêtements de femmes - Grande Kabylie.
-------------- Au mur, à droite et à gauche de l'entrée
-------------- Tapis du Djebel Amour.
-------------- Flij (toiles de tentes). Tribus des Ouled Naïl. --------------
Au bas du même mur, à gauche
-------------- Grande tenture Sud tunisien - Tripolitaine,
-------------- Au mur adjacent, de part et d'autre de la porte donnant dans la Salle D
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Tapis du Djebel Amour.
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Au mur percé de trois fenêtres opposé à l'entrée
-------------- Tapis du Djebel Amour.
-------------- (Le petit tapis - présumé de même origine - du panneau de gauche est " l'unique spécimen actuellement connu de tapis de ce genre, qui soit décoré de zones parallèles suivant la largeur " - Marguerite A. Bel). Comparer les tapis marocains des Beni Mguild (Moyen Atlas).
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Au bas du même mur, à gauche :
-------------- Grande pièce de tissage .(tâg), qui sépare. dans la tente le harem de la salle de réception.
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Même mur, panneau central
-------------- Vêtement de femme, Grande Kabylie.
-------------- Pendant des poutres du plafond :
-------------- Grandes draperies des Aït Aissi (Sud-Est de TiziOuzou) et jerbi de Laghouat.
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Au mur latéral de droite
-------------- Vêtements masculins ('abâïa), Mzâb.
-------------- Même panneau, en frise :
-------------- grande bande (klim) Haracta ou Nememcha (Est de l'Aurès).
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Sur les coffres
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Grand coussins (oussâda) du Djebel Amour.
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Haïk de Grande Kabylie et de Djebala (Soummam).
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Mouchtiya : vêtement féminin de Tunisie.

BOIS SCULPTE ET MENUISERIE.
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Le long des murs
-------------- Cinq grands coffres et deux coffres plus petits en bois sculpté et bois découpé et rapporté (L'un porte des restes de peinture) - Grande Kabylie et régions avoisinantes.
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Voir G. Marçais, Note sur un coffre Kabyle, Revue Africaine 1927, pp. 92-98 ; Id. Art Chrétien d'Afrique et art berbère, Annali dell'Istituto Universilario Orientale di Napoli. Rome 1949 pp. 62-75.
-------------- Vantail de porte décoré de défoncements - Grande Kabylie.
-------------- Dans la grande vitrine de gauche
-------------- Coffret décoré de rosaces et de palmettes - Département de Constantine (?).
-------------- Socques (kabkâb) jadis portés par les femmes d'Alger.
-------------- Epées kabyles, lame d'acier incrusté de cuivre, poignée de cuivre ciselée à tête d'animal, fourreaux formés de deux lames de bois gravé.
Ces épées étaient appelées flissa par les Européens, du nom de la tribu kabyle, Flissat el-Bahar, à l'Est de Dellys, qui les farbriquait.
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Voir Fournel, Richesses minérales de l'Algérie, Imprimerie Nationale 1849, II p. 98; Maréchal de Saint-Arnaud, Lettres, Paris 1855, I p. 186.
Poires à poudre de forme circulaire. Aurès et Sud
de Tébessa.
-------------- Pipes en bois incrustées de filets de cuivre. --------------
Cuillers à manche d'os et corail.
-------------- Dans la même vitrine, face opposée
-------------- Marques à pains (tabâ). Ces gros disques, décorés en creux, munis de poignées parfois sculptées étaient destinées à marquer les pains que l'on envoyait cuire au four banal, en usage à Alger.
-------------- Marques à patisseries. Ces planches allongées, étaient destinées à décorer les gâteaux (makroût) et à y marquer des divisions en losanges suivant lesquelles on les coupait.

BIJOUX BERBERES.
-------------- En Grande Kabylie, la fabrication des bijoux d'argent est presque un monopole des Beni Yenni (Sud de Fort National) et le centre le plus actif est le village de Taourirt Mimoun. http://perso.wanadoo.fr/ bernard. venis. En 1848, Carette dénombrait dans la tribu 125 ateliers fabricant des bijoux et des armes. Les bijoux d'argent, fondus et ciselés ou repoussés, sont enrichis d'émaux cloisonnés - bleu, vert et jaune - et de cabochons de corail (le corail étant récolté sur la côte du département de Constantine), remplacé dans les pièces récentes par le celluloïd, voire la cire à cacheter.
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Voir Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles 3 vol., 2e éd. Paris 1893; Carette, Etudes sur la Kabylie proprement dite (2 vol.) Paris, Imprimerie nationale 1848 I p. 268, II p. 317; Fournel, Richesses minérales de l'Algérie (2 vol.) Paris Imprimerie nationale 1849, II pp. 92, 98; Eudel, L'orfèvrerie algérienne et tunisienne, Alger Jourdan 1902 pp. 386-406; Du même, Dictionnaire des bijoux de l'Afrique du Nord Paris Leroux 1906.
-------------- Dans la grande vitrine à droite : BIJOUX KABYLES.
-------------- Diadèmes (ta'çabt : arabe 'açaba) formés de plaques décorées reliées par des éléments de chaînes et soutenues par des crochets s'agrafant à la coiffure.
-------------- Grandes plaques circulaires à pendeloques (tâbzîmt). Les femmes mères d'un fils les portent sur le front.
-------------- Fibules (abzim, pl. ibzimen : arabe bzaïm) servant à agrafer le vêtement drapé. Elles sont parfois reliées par des éléments de chaines, avec pendentif rectangulaire central.
-------------- Pendants d'oreilles.
-------------- Colliers.
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Pendentif avec miroir intérieur.
-------------- Bracelets.
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Anneaux de chevilles.
-------------- Dans la même grande vitrine, face opposée : BIJOUX DES DEPARTEMENTS D'ALGER ET DE CONSTANTINE, DE L'AURES ET DU MZAB.
-------------- Créés par des orfèvres juifs, ces bijoux d'argent, où n'intervient pas l'émail cloisonné et très rarement le corail, mais qui sont parfois enrichis de cabochons en verroterie, sont caractérisés par le rôle des chaînettes souvent très longues, qui en relient les éléments ou soutiennent des pendeloques.
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Aux références données plus haut, ajouter Mathéa Gaudry, La femme chaouïa de l'Aurès, Paris Geuthner 1928 pp. 46-54 ; A.M. Goichon, La vie féminine au M'zab. Paris Geuthner 1927 pp. 127-134.
-------------- Diadèmes et ornements de tête s'accrochant à la coiffure.
-------------- Grandes boucles d'oreilles à pendeloques (khorça mecherfa : berbère timchereft) formées d'un fil d'argent courbé en arc soutenant une base triangulaire découpée (Aurès).
-------------- Pendentifs et breloques.
-------------- Fibules (bzaïm) isolées ou reliées par des chainettes.
-------------- Anneaux de chevilles (khalkhâl, berbère akhalkhâl).
-------------- Bracelets (mqaïs). Bagues.
-------------- Sur le coffre, au-dessous de la fenêtre de droite
-------------- Cinq lampes en fer forgé (Kabylie).

-------------- Sur les autres coffres et sous les vitrines : POTERIES BERBERES.
-------------- Plats, vases et lampes.
-------------- Ces poteries sont fabriquées par les femmes des différentes régions berbères, et destinées aux besoins domestiques, rarement mises en vente sur les marchés. Les pièces sont modelées sans tour au boudin d'argile et lissées avec une planchette. La terre nue ou couverte d'un engobe de terre blanche est décorée à l'aide d'un pinceau très primitif avec des jus de plantes ou des terres rouges ; certaines seront vernies avec un enduit de résine. Elles sont cuites en plein air sur un brasier de bois et de bouse de vache.
-------------- Le décor très archaïque presque entièrement formé de traits rigides (zigzags, triangles, losanges, damiers) rappelle celui des tissus de tapis. http:// perso. wanadoo.fr/bernard.venis. On a rapproché cette céramique, dont le galbe et la parure sont parfois d'une indéniable beauté, des poteries égéennes ou crétoises très antérieures à l'ère chrétienne, et qui auraient pu servir de prototypes.
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Voir D. Randall-Maciver et A. Wilkin, Libyan notes. Londres Macmillian 1901 ; A Van Gennep, Etudes d'ethnographie algérienne, Paris Leroux 1911 ; du même, Recherches sur les poteries peintes de l'Afrique du Nord Harvard African Studies II Cambridge 1918 ; E.G. Gobert, Les poteries modelées du paysan tunisien, Revue tunisienne 1940 pp. 119-193.
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Dans la vitrine au-dessous de la fenêtre du mur latéral de droite sont exposées des fibules (bzaïm) du Maroc berbère. Legs F. Peltier, déjà mentionnées p. 27.