AVANT-PROPOS
--------Dès
1846, le Maréchal Bugeaud, Gouverneur
général de l'Algérie, prescrivait la collecte des
objets d'art musulmans que l'on pouvait trouver dans le pays. Les pièces
ainsi réunies furent présentées à partir de
1854 dans une Exposition permanente, dont la Ville d'Alger devint, en
1889, l'insouciant dépositaire. En 1896, les épaves de l'Exposition
permanente jointes aux collections d'art antique, qui, depuis 1862, trouvaient
place dans l'actuelle Bibliothèque nationale, émigrèrent
sur les hauteurs de Mustapha, dans un bâtiment construit à
cet effet. Félix Faure, Président de la République,
l'inaugurait le 19 avril 1897.
--------En
1901, une extension de la section musulmane était votée
par les Délégations financières sur un vuémis
par la délégation indigène. Des salles nouvelles
furent adjointes au noyau primitif. Elles ne tardèrent pas â
se meubler grâce à l'activité éclectique et
clairvoyante de Stéphane Gsell. À la suite de l'exposition
organisée à Alger en 1905, sur l'ordre du Gouverneur général
Jonnart, le musée s'enrichit, notamment par l'acquisition de la
collection Ben Aben ; et les diverses séries musulmanes connurent
un classement plus méthodique.
--------Depuis
lors, le Musée national des Antiquités algériennes
et d'art musulman, devenu Musée Stéphane Gsell, en hommage
à la mémoire du savant qui avait tant fait pour le constituer,
n'a cessé de se développer. La section musulmane s'est accrue
d'année en année par des achats et des dons. Un musée
n'est-il pas une création continue ? Celui-ci, comme tant d'autres,
souffre du manque de place. http://perso. wanadoo.fr /bernard.venis En
attendant la construction si désirable d'un nouveau musée
d'Art antique, qui permettra à la section musulmane d'occuper des
salles qu'elle remplira sans peine, force nous est de mettre en réserve
des pièces, qui sortent de temps à autre des resserres.
--------C'est
donc une image approximative et transitoire des collections musulmanes
qu'offre le présent livret-guide. On souhaite cependant qu'il paraisse
de quelque intérêt au visiteur qui voudra bien s'en contenter.
RÉPARTITION
DES SALLES DU MUSÉE
ET SENS DE LA VISITE
--------Outre le
vestibule et la cour à portiques, le Musée compte douze
salles, dont cinq sont consacrées à l'art antique et sept
à l'art musulman.
--------Si,
du vestibule, on entre à droite dans la Salle II et si, de là,
on passe par la Salle I, l'une et l'autre contenant des uvres antiques,
on aborde la section musulmane ; on visitera successivement:
plan intérieur du musée
|
--------1°La
petite Salle A : Archéologie musulmane (Voir
p. 11).
--------2°La
Salle B (prolongement de la Salle A) : Art marocain (Voir p. 20).
--------3°La
Salle C : Art berbère (Voir p. 29).
--------4°La
Salle à coupole D : Art oriental et nord-africain avec vitrine
réservée aux expositions temporaires (Voir p. 36).
--------5°La
Salle E (Salle Luce Ben Aben) : Tapis du Sud constantinois, broderies
et cuivres d'Alger (Voir p. 41).
--------6°La
Salle F : Broderies, tapis, cuivres et bijoux d'Algérie et de Tunisie
(Voir p. 45).
--------7°
La petite Salle G (prolongement de la Salle F) Art tunisien (Voir p. 51).
--------Des
fragments d'architecture musulmane, des inscriptions et des stèles
funéraires sont exposées sous
les galeries de la cour (Voir p. 12 et Appendice).
Salle
A et cour.
ARCHÉOLOGIE MUSULMANE
----------L'Afrique
du Nord, annexée au cours de la seconde moitié du VIIè
Siècle au domaine des Califes orientaux, vit, au IXè Siècle,
le développement d'une civilisation proprement musulmane, qui rayonnait
de trois cités devenues capitales de trois royaumes. Tandis que
l'Islam orthodoxe triomphait à Kairouan et à Fès,
dans Tiaret (sur les confins orientaux de l'actuel département
d'Oran) s'affirmait l'hétérodoxie khârijite, que les
Berbères avaient adoptée en réaction contre l'autorité
oppressive des Arabes, les nouveaux maîtres du pays. La puissance
des Imâms Rostemides de Tiaret se maintint jusqu'au début
du Xe Siècle. Chassés de leur capitale par les Fâtimides,
eux et leurs fidèles émigrèrent alors au Sahara,
où ils fondèrent la ville de Sedrâta (ou Isedrâten),
près d'Ouargla.
----------Leurs
descendants devaient par la suite se rendre ou Mzab, dont les habitants
conservent la forte originalité de leurs coutumes, leur dialecte
berbère et leur religion puritaine.
---------BIBLIOGRAPHIE
: ABOU ZAKARIA, Chronique, traduction L. Masqueray, Alger Aillaud
1879; G. MARÇAIS, Manuel d'art musulman I pp. 81-90, Paris
Picard 1926 ; G. MARÇAIS, Album de pierre, plâtre et bois
sculptés,Pl. I et II Alger Jourdan 1909 ; Marcel MERCIER, La
civilisation urbaine au M'zab, Alger Soubiron 1932.
----------En entrant dans la Salle A, sur le
mur à droite
----------Quatre
panneaux : fragments de plâtre - Sedrâta Xe Siècle
(Fouilles P. Blanchet).
----------Dans
la vitrine au dessous
----------Fragments
de plâtre sculpté Sedrâta Xe Siècle (Fouilles
M. Faucher).
----------On
notera le caractère archaïque de ces décors (rosaces
et vigne stylisée), leur analogie avec les sculptures sur pierre
des monuments chrétiens de l'Afrique du Nord et de l'Egypte, et,
d'autre part, avec les sculptures sur bois de Kabylie et de l'Aurès
(Salle C).
-------Voir G. Marçais,
Art chrétien d'Afrique et art berbère (Annali dell'istituto
universitario Orientale di Napoli, III 1949, pp. 63-75).
----------En
909, les Fâtimides étaient devenus maîtres de la Tunisie
actuelle et d'une grande partie de l'Algérie. http://alger-roi.fr
par B.Venis. A la fin du Xè Siècle, ils conquirent l'Égypte
et s'y transportèrent après avoir confié l'administration
de leur domaine nord-africain aux ÉmirsÇanhâja. Cette
province devenue excentrique de leur empire ne tarda pas à se diviser
en deux royaumes : celui des Beni-Ziri de Kairouan et celui des Beni-Hammâd
de la Kal'a. La Kal'a des Beni-Hammâd, cité montagnarde au
Sud-Ouest de Sétif, qui fut puissante et prospère surtout
à la fin du XIe Siècle, nous a laissé les ruines
d'une mosquée et de deux palais. L'art qu'on y peut étudier
se rattache étroitement à l'art Fâtimide du Caire
; mais il emprunte aussi plus d'un élément à la Mésopotamie
et à la Perse.
La région de la Kal'a ayant été, au début
du XIIe Siècle, envahie par les Arabes nomades, les Beni Hammâd
transportèrent leur capitale à Bougie. Ils y résidèrent
pendant une cinquantaine d'années. En 1152, Bougie tombait au pouvoir
des Almohades du Maroc.
----------BIBLIOGRAPHIE
: DE BEYLIE, La Kalaa des Beni Hammad, une capitale berbère
de l'Afrique du Nord au XIe Siècle, Paris Leroux 1909 ; G.
MARÇAIS, Manuel d'Art Musulman, I pp. 95-202, Paris Picard
1926.
----------Dans la cour, galerie latérale
droite
----------Fragment
de cadre de porte, décoré d'une inscription coufique et
de moulures - Pierre - Kal'a des Beni Hammâd - Donjon du Fanal (Qaçr
elManar) XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Couronnement
d'une niche décoré d'alvéoles. Pierre - Kal'a des
Beni Hammâd - Donjon du Fanal XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Deux
colonnettes monolithes - Marbre gris - Kal'a des Beni Hammâd - Palais
du Lac (Dâr el-Bahar) XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Vasque
oblongue à bords lobés - Marbre gris. Kal'a des Beni Hamrnâd
- Palais du Lac XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Fragment
d'une grande console - Marbre gris incrusté de stuc - Kal'a des
Beni Hammâd - Palais du Lac - XIe Siècle - (Fouilles de Beylié).
----------Voir
G. Marçais, Sur un lion de marbre trouvé à la Kal'a
des Béni Hammad, Revue Africaine, 1929, pp. 190-191.
----------Fragment
d'un arc lobé - Marbre gris - Kal'a des Beni Hammâd - Palais
du Lac XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Écoinçon
et arc à lobes entrelacés - Pierre - Bougie XIIè
Siècle.
----------Salle
A, à droite, sur le mur au-dessous des fenêtres
----------Lion
assis, amortissement d'un arc de porte - Marbre gris - Kal'a des Beni
Hammâd XIè Siècle.
(Don L. Leschi).
----------Voir
G. Marçais, Sur un lion de marbre trouvé à la Kal'a
des Béni Hammad, Revue Africaine, 1929, pp. 182-190.
----------Deux
panneaux - pavage en marqueterie ceramique d'inspiration persane : étoiles
vertes et croix blanches ; ces dernières parfois décorées
de lustre métallique - Kal'a des Beni Hammâd. Palais du Lac
- XI' siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Fragments
de décors sculptés d'inspiration égyptienne - Pierre
et plâtre. L'un d'eux, sculpté en coquille, présente
des restes de couleur - Kal'a des Beni Hammâd - XIe Siècle.
(Fouilles de Beylié).
----------Dans
les vitrines, au-dessous
----------Fragments
de faïences provenant d'Achir (Xè-XIe Siècles), de
la Kal'a des Beni Hammâd (XIè - XIIè Siècles)
et de Bougie (XIIè -XIVè Siècles).
----------Voir
G. Marçais, Les Poteries et faïences de la Qal'a des Beni
Hammâd, Constantine Braham 1913 ; Les poteries et faïences
de Bougie, Constantine Braham 1916.
----------Fragments
de pierre, albâtre et plâtres sculptés. Restes de peintures
- Kal'a Beni Hammâd XIe Siècle. (Fouilles de Beylié).
----------Inscription
funéraire, caractères coufiques en relief au nom d'Abou
Bekr ben Yoûssof, mort en Rabi'I 512 (Juin 1118), Bougie.
----------Sous
les mêmes vitrines
----------Fragment
sculpté - Marbre - Xe -XIe Siècles Achir. Voir
G. Marçais, Achir, Revue Africaine 1922, pp. 33-35.
----------Petite
stèle en forme de coffre à couvercle arrondi, décorée
d'un lion - Kal'a des Beni Hammâd XIe
Siècle.
----------Quatre
petites stèles funéraires en forme de coffre à couvercle
prismatique - Kal'a des Beni Hammâd XIe Siècle. (Don P. Blanchet).
----------Moulages
de stèles funéraires du Musée de Bougie XIIe Siècle.
----------Sur
le retour du mur, en avant de la Salle B ---------
-Fragments d'inscription en relief - Plâtre
- Baghaï
(Nord-Est de l'Aurès) Xe-XIe Siècles (Fouilles J. Alquier).
----------Au
milieu du XI' Siècle, l'invasion des Arabes nomades venus d'Egypte
(Invasion hilâlienne) et, durant le siècle qui suit, leur
extension dans l'actuel département de Constantine, ont mis le
point final à la prospérité et au développement
artistique de la Berbérie orientale. http://perso.wanadoo.fr/bernard.venis.
Dès lors, c'est une autre province du monde musulman qui attire
nos regards : le Maroc et Tlemcen, qui en est le prolongement. Les Almoravides
au XIe Siècle, les Almohades au XIIe règnent sur le pays,
poussent la conquête vers l'Ouest et vont combattre en Espagne,
où ils annexent toutes les terres encore musulmanes.
----------Dans
la première moitié du XIIIe Siècle, l'empire des
Almohades, qui recouvrait toute l'Afrique du Nord, se divise en trois
royaumes : le royaume des Hafcides de Tunis, celui des Abdel-Wâdides
de Tlemcen et celui des Mérinides de Fès.
----------L'art
qui fleurit à partir du XIe Siècle dans l'Ouest de l'Afrique
du Nord est l'art hispano-mauresque, dérivé de l'art des
Califes de Cordoue et étroitement apparenté à l'art
de Séville et de Grenade.
----------BIBLIOGRAP2IIE
: H. TERRASSE, L'art hispano-mauresque des origines au XIIIe Siècle,
Paris Van Oest 1932 ; W. et G. MARÇAIS, les Monuments arabes
de Tlemcen, Paris Fontemoing 1903 ; G MARÇAIS, Manuel d'art
musulman, chop. III, IV, V, Paris Picard 1926-1927; W MARÇAIS,
Musée de Tlemcen, Paris Leroux 1906.
----------Salle
A, sur le mur à droite de l'entrée
----------Panneaux
de marqueterie céramique à entrelacs géométrique
et floral - Tlemcen, Médersa
Tâchfîniya, vers 720 Hégire/1318 AD.
----------Voir
G. Marçais, Remarques sur les médersas funéraires
en Berbérie, à propos de la 'l'âchfiniya de Tlemcen
(Mélanges Gaudefroy-Demombynes. Le Caire Institue français
1935-1945 pp. 359-378).
----------(Un
panneau de même technique et de même provenance est exposé
dans la cour, sous la galerie antérieure, à gauche).
----------Dans
la vitrine au dessous
----------Fragment
d'un poids étalon en verre daté de 127 Hégire/745
AD. (Don Bap).
----------Voir
G. Marçais et E. Lévi-Provençal, Note sur un poids
de verre (Annales de l'Institut d'Etudes orientales 1937, pp. 6-18).
----------Deux
panneaux bois sculpté provenant de la chaire à prêcher
de la Grande Mosquée d'Alger, 490 Hég./1097 AD. (Don M.
Christofle).
----------Voir
G. Marçais, La Chaire de la Grande Mosquée d'Alger et Note...
(Hespéris 1921 pp. 359-385 et 1926 pp. 419-422).
----------Coin
monétaire en fer au nom du Sultan Almoravide Alî ben Yoûssof
et daté de 509 Hég./1115 AD.
----------Voir
G. Marçais, Un coin monétaire almoravide (Annales de
l'Institut d'Etudes orientales, 1936 pp. 180-188).
----------Angle
d'un brasero de bronze, Kal'a des Beni Hammâd XIe-XIIe Siècles
(Don Bigonet).
----------Couronne
d'épi de faîtage - Cuivre - Provenant de Tlemcen - Minaret
de la Grande Mosquée - XIIIe Siècle (Don W. Marçais).
----------Modd
: mesure pour la distribution de l'aumône rituelle - Cuivre - Inscription
au nom du Sultan mérinide Abou'l-Hasan, 731-749 Hég./1331-1348
AD.
----------Voir
A. Dessus Lamare, Note sur un vase de cuivre gravé (Revue Africaine,
1929 pp. 167-195).
----------Deux
petits panneaux provenant de la chaire de la Médersa Boû
'inâniya, Fès 749-759 Hég./13481358. (Don H. Basset).
----------Fragments
de faïence provenant de Medinat ezZahra, près de Cordoue -
Xe Siècle AD. (Don F. Hernandez).
----------Matrice
pour estamper les poteries - Tlemcen XIIe Siècle. (Don M. Bel).
----------Voir
G. Marçais, Sur les poteries estampées du Moyen Age en Berbérie
(Quatrième Congrès de la Fédération des
Sociétés savantes de l'Afrique du Nord, Rabat, Revue
Africaine, 1938 11 pp. 607-618).
----------Poteries
estampées - Kal'a des Beni Hammâd XIe - XIIe Siècles
(Fouilles de Beylié).
----------Sur
le mur, en face des fenêtres
----------Faces
latérales et inscriptions coufique de la chaire à prêcher
(minbar) de la Mosquée de Nédroma (département d'Oran),
au nom d'un Emir almoravide... fils de Yoûssof ben Tâchfîn
- Bois, fin du XIe Siècle AD.
----------Voir
R. Basset, Nédromah et les Traras (Publications de l'Ecole des
Lettres d'Alger) Paris Leroux 1901 pp. 22-23; G. MARÇAIS, La chaire
de la grande Mosquée de Nédroma (Cinquantenaire de la
Faculté des Lettres
d'Alger, Alger 1932 pp. 307-331).
----------Tympan
de porte à décor floral et inscription mentionnant la fondation
d'un oratoire par Yahyâ ben Mahjoûba en 1003 Hég./1594
AD, provenant de la zaouïa Ben Mahjoûba actuellement détruite
- Constantine (Rue Nationale) - Bois. (Don E. Bigonet).
----------Voir
E. Bigonet, Une inscription arabe de Constantine, Revue Africaine
1903, pp. 305-311.
----------Frise
de bois à inscription coufique (formule pieuse) provenant de la
Mosquée de Sidi 1-Haloui - Tlemcen, milieu du XIVe Siècle.
----------Frises
de bois, vantaux et encadrement de porte. Maroc XIVe-XVe Siècle.
----------Grande
jarre à décor estampé, émaillée de
vert (type vase de l'Alhambra) - XIVe-XVe Siècle provenant du tombeau
du rabbin Barchichat - Alger - Faubourg de Bâb et-Oued.
----------Sur le retour du mur, en avant de la
Salle B
----------Fragment
de bassin - Bas-relief représentant une chasse au faucon, daté
du Ve Siècle de 1'Hégire/XIe Siècle AD. présumé
andalous, provenant de Rabat - Marbre blanc. (Don E. Doutté).
----------Voir
G. Marçais, Sur un bas relief musulman, Annales de l'Institut
d'études orientales, 1934-5 pp: 162-175 ; L. Mercier, La
parure des cavaliers et l'insigne des preux, Paris Geuthner 1924 pp.
406-408.
----------Inscription
en caractères cursifs mentionnant la fondation d'un bain par le
Sultan Mérinide Abou 'Inân (749-759 Hég./1348-1358
AD.) provenant d'El-Ksâr-el-Kébîr (Maroc espagnol)
- Marbre blanc. (Don Salmon).
----------Voir
M. Van Berchem, Titres califiens d'Occident, journal asiatique,
1907 1 pp. 245-335.
----------(À
ces documents d'art hispano-mauresque, on joindra Salle B, au centre,
Colonne d'onyx et chapiteau provenant de Mansoura, près Tlemcen
- Milieu du XIVe Siècle, Salle C, à l'entrée,
un moulage de l'encadrement du mihrâb de la Mosquée de Sidi
Bel Hasen (Musée de Tlemcen) 696 Hég./1296 AD.
----------Sur
le mur à gauche de l'entrée de la Salle A et sur le mur
en face des fenêtres sont exposées trois inscriptions
sur bois provenant d'Egypte et ayant fait partie de la collection Scheffer
:
----------Inscription
au nom du Sultan Mamlouk Baïbars IeC provenant de la Mosquée
El-Azhar, 665 Hégire/1266 AD.
----------Inscription
au nom de l'Emir Mamlouk Koûsoûn, 730 Hég./1329 AD.
----------Inscription
au nom du Sultan Mamlouk Barsbay et mentionnant la fondation d'une fontaine,
837Hég./ 1433 AD.
----------Voir
M. Van Berchem, Matériaux pour un Corpus, Egypte, Institut
français du Caire, 1894, N°120, 128, 252 bis et Pl. XXXII.
----------Dans
la cour, EPIGRAPHIE ARABE ET TURQUE. (Voir Appendice).
Salle
B
ARTS MAROCAINS
--------Au Maroc
comme dans les deux autres pays de l'Afrique du Nord, il y a lieu de distinguer
deux traditions d'art mobilier, qui n'ont que de rares points de contact,
qui diffèrent entre elles par les centres de production, par les
techniques et par le style. http://alger-roi.fr par B.venis. Tandis que
les villes ont connu le développement d'un art apparenté
à l'art hispano-mauresque, influencé par l'art de l'Espagne
chrétienne et en partie renouvelé par les importations du
Levant et de l'Algérie turque, les campagnes marocaines - en particulier
les régions montagneuses - ont conservé un art que l'on
peut considérer comme spécifiquement berbère et qui
nous séduit par sa robustesse archaïque, par la simplicité
de ses thèmes constructifs et, suivant le cas, par la sobriété
ou les audaces de sa palette.
--------BIBLIOGRAPHIE
: H. TERRASSE et l. HAINAUT, Les arts décoratifs
au Maroc. Paris Laurens 1925 ; H. TERRASSE Maroc, Atlas historique,
géographique et économique, Paris, Les horizons de Frances,
1935 pp. 52-57 ; Nord-Sud (Revue) n, 94 Les arts indigènes,
articles de Prosper Ricard, M. Vicaire, 1. Baldoui, A. Mammeri, A. Chottin
; Hespéris. Bulletin de l'Institut des Hautes Etudes marocaines,
passim.
TAPIS ET TISSAGES:
--------On doit
distinguer les tapis citadins, dont Rabat est le principal centre de fabrication:
et les tapis ruraux d'inspiration berbère.
--------TAPIS DE RABAT
--------Ces tapis
de laine à points noués sont pour la plupart très
longs. Le décor est le plus souvent composé d'un médaillon
central à six côtés (qoubba), dont le fond est généralement
rouge, et qui se termine aux deux extrémités par un arc
triangulaire à branches en escalier. Parfois l'arc n'existe qu'à
l'une des extrémités, ce qui atteste l'imitation des tapis
de prière orientaux. Les écoinçons des arcs sont
meublés par des semis de fleurettes. De multiples bordures courent
le long des grands et des petits côtés du tapis.
--------Le thème
de la composition et l'analyse des motifs permettent de considérer
le tapis de Rabat comme inspiré par les tapis d'Asie mineure, de
Geordès, Koula ou Mélès.
--------Voir
Prosper Ricard, Corpus des tapis marocains. I Tapis de Rabat,
IV Tapis divers, Paris Geuthner 1923-1934 ; du même, Tapis
de Rabat Hespéris 1923 pp. 125-131 ; du même, Le tapis
de Rabat, Nord-Sud n°14 Les arts indigènes pp.
28-29.
--------Sur
le mur au fond de la Salle B
--------Quatre
Tapis de Rabat - (quatre tapis de Rabat sont également exposés
dans la Salle à coupole D, sur le mur opposé
à la fenêtre et sur les murs latéraux.)
--------TAPIS
ET TISSAGES BERBERES DU MAROC :
--------Deux grandes
régions montagneuses du Maroc sont productrices de tapis à
points noués : d'une part la région centrale du Moyen Atlas,
qui, du pays des Zaïân, va jusqu'aux Beni Ouaraïn, au
Sud de Taza, et se prolonge même dans la vallée de la Moulouïa
(Beni Bou Yahî) ; d'autre part, le Sud : le Haouz de Marrakech (Chechaoua)
et le Haut Atlas (Ait Ouaouz
guit).
--------Le décor
est presque uniquement géométrique et de lignes très
simples. Les tapis du Maroc central, de coloration très sobre -
noir, brun et blanc - sont meublés, soit de longues bandes obliques
délimitant des losanges en registres superposés, soit de
bandes longitudinales à redans rectangulaires. Les tapis du Sud,
de couleurs souvent plus riches, mais toujours harmonieuses, - bleu, vert,
orangé, jaune, laque - présentent une composition plus capricieuse.
Parfois de décor très fourni, ils admettent aussi de grands
champs vides, sur lesquels sont semés des zigzags, des carrés,
voire de petites silhouettes humaines schématiques (Ouled Besseba).
--------Outre
les tapis à points noués, le Maroc crée des tissages
ras (hanbel) d'un très beau caractère. La plupart sont l'oeuvre
des Berbères transhumants. Ces pièces étroites et
longues servent à garnir le pourtour intérieur de la tente.
Toutefois les hanbels de la ville de Salé, répandus jusqu'en
Algérie, représentent un genre mixte, où les bandes
transversales de tissage alternent avec les bandes de décor à
points noués.
--------Comme pour
les tapis, on distingue les tissages du Maroc central de coloration sobre
à dominante brune, et les tissages du Sud, d'une très riche
polychromie.
--------Voir
Prosper Ricard, Corpus des tapis marocains. II Tapis du moyen
Atlas. III Tapis du Haut Atlas et du Haouz de Marrakech, Paris
Geuthner 1926-1927; Nord Sud n°20. Les tapis Ouaouzguite ;
Robert Ricard, Document inédits sur les relations entre la couronne
d'Aragon et la Berbérie orientale... avec note annexe sur les
" hanbels " nord-africains de Prosper Ricard - Annales de
l'Institut d'Etudes orientales Alger 1936 pp.135-190.
--------Sur
le mur, à droite du grand arc d'entrée
:
--------Tapis
zaïan (Moyen Atlas).
--------Sur
le mur, à gauche de l'arc
--------Hanbel
de Salé.
--------Sur
le mur, en face des fenêtres :
--------Tapis
des Aït Yoûssi d'Engil (Moyen Atlas). --------------Hanbel
du Moyen Atlas.
--------Petit
tapis des Aït Ouaouzguit (Haut Atlas). ---------------
Hanbel du Moyen Atlas.
--------Tapis
des Aït Ouaouzguit (Haut Atlas).
--------Sous
la fenêtre du milieu
--------Tapis
des Beni Mguild (Moyen Atlas).
--------De part et d'autre de la même fenêtre
--------Hanbels
de Salé.
--------Sous
la vitrine plate du centre
--------Petit
hanbel des Aït Ouaouzguit (Haut Atlas). --------
--------Dans
la vitrine haute, à gauche des fenêtres
--------Quatre
burnous (akhnif) noirs à décor polychrome tissé et
brodé. (Aït Ouaouzguit - Haut Atlas).
--------Voir
J. Bezancenot, Costumes et types du Maroc. Paris, Les horizons
de France pl. 48; Gabriel-Rousseau, Le costume au Maroc, Paris,
De Boccard 1938, pl. 1, 2, 3.
--------TISSUS
CITADINS.
--------Au
fond de la vitrine en pupitre double, à l'entrée de la Salle
B
--------Ceintures
de femmes en brocart - Fès.
--------Voir
L. Vogel, Soieries marocaines, Les ceintures de Fès, 50
pl. Paris Albert Lévy ; J. de la Nézière, La décoration
marocaine, Paris, Librairie des Arts décoratifs, Pl. XLII,
XLIV.
--------Au
fond de la vitrine haute, à droite des fenêtres
--------Deux
tentures (khamiya)Tétouan. -
--------BRODERIES
MAROCAINES.
--------Ces
broderies de soie sur toile - tentures murales, garnitures de divans et
de coussins, serviettes et écharpes - sont d'une variété
surprenante de techniques, de couleurs et de dessins. http:// perso.wanadoo.fr
/bernard.venisChacune des sept villes, où cet art féminin
est pratiqué, a ses points, son style et ses modèles, dont
il n'est pas toujours aisé de reconnaître les lointains prototypes
étrangers ; l'importation et la conservation relatives des types
pouvant d'ailleurs s'expliquer par l'origine diverses des femmes et les
conditions de vie des harems.
--------Voir
P. Ricard, Arts marocains. Broderies. Alger Bastide Jourdan 1918
Jeanne Jouin, Thèmes décoratifs des broderies marocaines,
Hespéris XV, 1932 pp. 11-30, 21 pl. ; XXI 1935 pp. 149-161, 3 pl.
; Christiane Brunot
David, Les broderies de Rabat, 2 vol. col. Hespéris, Rabat
1943.
--------Dans
la vitrine en pupitre, à l'entrée de la Salle
--------Broderies
de Fès, au point de trait, généralement monochrome,
d'origine présumée levantine.
--------Dans
la même vitrine, face opposée
--------Broderies
anciennes de Fès (aleuj), au point biais, monochrome ou polychrome,
d'origine balkanique (?)
--------Dans
la vitrine haute, à droite des fenêtres
--------Broderies
de Fès au point plat - Grandes pièces carrées à
décor monochrome rayonnant autour d'un médaillon central.
--------Dans
la vitrine haute, en face des fenêtres à gauche
--------Broderies
anciennes de Tétouan (dites de Chechaouen) - Tentures murales ou
parures de divans, d'origine hispano-mauresque - La pièce ancienne
peut être espagnole " mudejar " exposée dans la
vitrine plate du centre avec quelques autres pièces de même
famille atteste cette ascendance.
--------Dans
la vitrine pupitre, au fond de la salle
--------Broderies
de Tétouan, point de trait massé polychrome, origine algérienne.
--------Dans
la même vitrine, face opposée
--------Broderies
de Salé, point de trait, monochrome ou polychrome, d'origine espagnole.
--------Dans
la vitrine haute, en face des fenêtres à droite
--------Broderies
d'Azemmour - Grandes tentures ou rideaux, monochromes, inspirées
de la Renaissance italienne et espagnole.
--------Dans
la vitrine-bahut, au fond, à gauche de la porte de la salle C
--------Broderies
de Rabat, point plat, monochrome ou polychrome, d'origine espagnole.
--------Dans
la vitrine, au-dessous de la fenêtre
--------Broderies
de Meknès, point de trait polychrome,
apparentées aux broderies de Fès et de Salé.
--------Vitrine
octogonale du centre, de gauche à droite
--------BIJOUX
CITADINS DU MAROC.
--------Dans
les villes marocaines, notamment à Fès, à Meknès,
à Tanger, à Tétouan, à Marrakech, à
Mogador, les orfèvres, presque exclusivement juifs, créent
des bijoux en or, argent ou cuivre doré, découpés
et ciselés, montés de pierres précieuses, où
domine l'émeraude.
--------Ces
parures féminines sont souvent agrémentées de pendeloques
en perles baroques enfilées et sont parfois enrichies d'émail
cloisonné.
--------Voir
P. Eudel, L'Orfèvrerie algérienne et tunisienne,
Alger Jourdan 1902 PP. 495-514 ; Bezancenot, Types et costumes du Maroc,
Paris - Les horizons de France, 1940, pL 10-15 et G.
--------Bandeau
frontal (taj) d'étoffe à cabochons ; bandeau frontal d'étoffe
garni de perles et de pierres de couleurs.
--------Collier
à pendentifs (lebba) - Pendants d'oreilles.
--------Main
porte-bonheur (khamsa) - Pendentif à trois lobes.
--------Bracelets
- Anneaux de chevilles (rdîf).
--------Boucle
de ceinture.
--------(Quelques
beaux bijoux citadins du Maroc sont
également exposés dans la vitrine coffre-fort de la Salle
II).
--------BIJOUX
RURAUX DU MAROC.
--------Dans
deux régions du Maroc berbère, les orfèvres juifs
fabriquent des bijoux d'argent qui diffèrent par la technique et
le style. Les bijoux de la région de Taza et du Sud-Est (Ait Zeghrouchen,
Aït Youssi) sont caractérisés par l'emploi de plaques
de métal niellé : découpées le plus fréquemment
en losanges ou en disques et reliées entre elles par des anneaux,
elles sont décorées de dessins gravés, dont la résine
noire remplit les creux. http://perso.wanadoo.fr/bernard.venis. Les bijoux
du Sous (région d'Agadir) et de l'Anti-Atlas font intervenir l'émail
cloisonné (bleu, jaune et vert) ; parfois niellés eux aussi,
ils sont enrichis de cabochons carrés en verre rouge. Certaines
formes attestent la conservation de modèles espagnols, musulmans
ou chrétien (mudejar) où figure également l'émail
cloisonné.
--------Voir
Bezancenot, Types et costumes du Maroc, pl. H ; J. Goudard, Bijoux.
d'argent de la " Tache de Taza ", Hespéris, 1928,
pp. 285-332 ; H. Terrasse, Note sur l'origine des bijoux du Sud marocain,
Hespéris,
1930, pp. 125-130.
--------Parures
de tête à chaînettes et pendentifs.
--------Colliers
- Pendentifs porte-bonheur. Bracelets et anneaux de chevilles.
--------Grandes
fibules triangulaires avec redans en pointe - Fibules à disque
lobé.
--------Bagues.
--------(Dans
une vitrine de la Salle C - Art berbère - Sous la fenêtre
à droite, est exposée une collection très riche
de fibules d'argent, provenant surtout du Maroc - Legs F. Peltier).
--------Même
vitrine centrale
--------Sur
un fond de damas tissé à Fès.
--------POIRES
A POUDRE MAROCAINES en cuivre gravé, parfois
incrustées d'argent, de forme circulaire et triangulaire - Poires
à poudre en cuivre ou corne garnie de cuivre, forme olifant.
--------POIGNARDS
MAROCAINS.
--------Poignards
droits (sboûla), Maroc oriental.
--------Poignards
courbes à pommeau terminé en " chapeau de gendarme
", à fourreau décoré de cabochons en pointes
de diamant (XVII - XVIIIè Siècles), à pommeau terminé
en " fer à cheval " à fourreau décoré
de gravures (XIXe Siècle), Sud marocain.
--------Poignard
courbe et massif, à poignée large, en corne de rhinocéros
(khanjer). " C'est l'arme d'apparat des caïds du Nord ".
--------Voir
Prosper Ricard, Les poignards marocains, Nord Sud, Les arts
indigènes [1934] pp. 48-49.
--------Dans
la vitrine - bahut au fond de la même Salle B, à droite,
sur un fond de haïti, tenture murale en velours brodé d'or,
grand: étriers marocains, deux fusils marocains à garniture
d'argent et d'os; l'un, dont la crosse a pour base un plan rigide (Nord
marocain) ; l'autre, dont la crosse a pour base un plan incurvé,
avec monture débordante (Sud marocain).
-------faiences_fes-FAIENCES
DE FES.
--------Au
bas des vitrines hautes et sous les vitrines plates et en pupitre
--------Plats,
jattes, vases et tambourins (tarîja) de la famille monochrome (bleu)
et de la famille polychrome (brun, bleu, jaune et vert).
--------(Une
belle jebâna, vase à couvercle, bleue est exposée
dans la salle à coupole D, sur un bahut).
--------Voir
Alfred Bel, Les industries de la céramique à Fès.
Alger, BastideJourdan, Paris Leroux 1918 ; G. Marçais, Les faïences
de Fès, Revue
Africaine 1920 pp. 47-61.
--------CUIVRES
GRAVÉS.
--------Grandes
lampes à pied et lampes d'applique.
--------Jarres
à panse sphérique (qamqoûm).
--------Bassine
cylindrique à versoir - Seau. Réchaud et théière.
--------Plat
creux à couvercle conique. Plateaux.
Salle
C
ART BERBERE
TAPIS ET TISSAGES.
-------------- Les tapis à
haute laine dits "tapis du Djebel Amour " ou tapis d'Aflou "
sont fabriqués sur métier vertical par les femmes - avec
la collaboration d'un artisan spécialisé (reggâm),
qui établit le dessin - dans les régions du Sud du département
d'Oran et d'Alger comprenant les Monts des Ksour, le Djebel Amour et les
Monts Ouled Naïl. http://perso.wanadoo.fr / bernard.venis. Très
longs et étroits, ils constituent le principal meuble de la tente
des nomades et servent de garniture du sol, de lit et de divans. Le décor
est uniquement géométrique. Les losanges juxtaposés
circonscrits de lignes à redans (selloûm : échelle),
les chevrons et les croix sont les éléments les plus constants
du décor. Le bleu indigo, auquel s'est depuis fâcheusesment
substitué le noir, le rouge sombre, le vert olive avec de minces
cernes de blanc et des points orangés composent la palette, dont
les tons puissants et soutenus étaient jadis obtenus au moyen de
teintures végétales.
-------------- Des pièces
tissées, l'énorme tâg (ou draga), qui, dans la tente,
isole du harem le quartier des hommes, les coussins (oussâda), les
tapis de selle, sacs d'arçon et musettes pour les bêtes de
somme, présentent des décors analogues mais de plus petite
échelle.
-------------- La tente elle même
est formée de bandes étroites (flij) tissées sur
métier à basse lisse et cousues les unes aux autres dans
leur longueur.
-------------- Les femmes des régions
montagneuses (Grande et Petite Kabylie, Aurès) tissent des pièces
très amples et d'un beau décor qui, drapées et agrafées
sur la poitrine, composent leur costume (takhalelt, haïk).
-------------- Celles du centre et
du Sud tunisien fabriquent des châles (bakhnouk, mouchtîya,
mendîl) et de très grandes couvertures (ksâya) en laine
et coton teintes après le tissage.
-------------- Les hommes du Mzab
(Sahara algérien) portaient naguère des vêtements
('abâïa) sans manches d'une ornementation très fournie
et de couleur très riche.
-------------- BIBLIOGRAPHIE
: R.P. GIACOBETTI, Les tapis et tissages du Djebel-Amour. Paris
Leroux 1932 ; Marguerite A. BEL, Les arts indigènes féminins
en Algérie, Gouvernement Général de l'Algérie,
1939 ; P. RICARD, Tissages berbères des Ait Aissi, Hespéris
1925 pp. 219-225 ; G. CHANTREAUX, Le tissage sur métier à
haute lisse à Ait Hichem et dans le Haut Sebaoù, Revue
Africaine 1941, 1942; L. GOLVIN, Les Tissages décorés
d'El-Djem et de Djebeniana (Publications de l'Institut des Belles
Lettres arabes). Tunis, Bascone et Muscat, 1949 ; M. MERCIER, La civilisation
urbaine au Mzab. Alger Soùbiron 1932 pp. 347-364. Voir aussi
P. Ricard, Note au sujet de mosaiques à décor géométrique
de l'Antiquité, Hespéris 1947, pp. 267-279.
-------------- Au mur encadrant l'entrée
(Mihrâb de Tlemcen. Cf. Supra p. 18).
-------------- Vêtements de
femmes - Grande Kabylie.
-------------- Au mur, à droite
et à gauche de l'entrée
-------------- Tapis du Djebel Amour.
-------------- Flij (toiles de tentes).
Tribus des Ouled Naïl. --------------
Au bas du même mur, à
gauche
-------------- Grande
tenture Sud tunisien - Tripolitaine,
-------------- Au mur adjacent, de part
et d'autre de la porte donnant dans la Salle D
-------------- Tapis du Djebel Amour.
-------------- Au
mur percé de trois fenêtres opposé à l'entrée
-------------- Tapis du Djebel Amour.
-------------- (Le petit tapis -
présumé de même origine - du panneau de gauche est
" l'unique spécimen actuellement connu de tapis de ce genre,
qui soit décoré de zones parallèles suivant la largeur
" - Marguerite A. Bel). Comparer les tapis marocains des Beni Mguild
(Moyen Atlas).
-------------- Au
bas du même mur, à gauche :
-------------- Grande pièce
de tissage .(tâg), qui sépare. dans la tente le harem de
la salle de réception.
-------------- Même
mur, panneau central
-------------- Vêtement de
femme, Grande Kabylie.
-------------- Pendant des poutres du
plafond :
-------------- Grandes draperies
des Aït Aissi (Sud-Est de TiziOuzou) et jerbi de Laghouat.
-------------- Au
mur latéral de droite
-------------- Vêtements masculins
('abâïa), Mzâb.
-------------- Même panneau, en
frise :
-------------- grande bande (klim)
Haracta ou Nememcha (Est de l'Aurès).
-------------- Sur
les coffres
-------------- Grand
coussins (oussâda) du Djebel Amour.
-------------- Haïk
de Grande Kabylie et de Djebala (Soummam).
-------------- Mouchtiya
: vêtement féminin de Tunisie.
BOIS SCULPTE ET MENUISERIE.
-------------- Le
long des murs
-------------- Cinq grands coffres
et deux coffres plus petits en bois sculpté et bois découpé
et rapporté (L'un porte des restes de peinture) - Grande Kabylie
et régions avoisinantes.
-------------- Voir
G. Marçais, Note sur un coffre Kabyle, Revue Africaine 1927,
pp. 92-98 ; Id. Art Chrétien d'Afrique et art berbère,
Annali dell'Istituto Universilario Orientale di Napoli. Rome 1949 pp.
62-75.
-------------- Vantail de porte décoré
de défoncements - Grande Kabylie.
-------------- Dans la grande vitrine
de gauche
-------------- Coffret décoré
de rosaces et de palmettes - Département de Constantine (?).
-------------- Socques (kabkâb)
jadis portés par les femmes d'Alger.
-------------- Epées kabyles,
lame d'acier incrusté de cuivre, poignée de cuivre ciselée
à tête d'animal, fourreaux formés de deux lames de
bois gravé.
Ces épées étaient appelées
flissa par les Européens, du nom de la tribu kabyle, Flissat el-Bahar,
à l'Est de Dellys, qui les farbriquait.
-------------- Voir
Fournel, Richesses minérales de l'Algérie, Imprimerie
Nationale 1849, II p. 98; Maréchal de Saint-Arnaud, Lettres,
Paris 1855, I p. 186.
Poires à poudre de forme circulaire. Aurès et Sud
de Tébessa.
-------------- Pipes en bois incrustées
de filets de cuivre. --------------
Cuillers à manche d'os et corail.
-------------- Dans la même vitrine,
face opposée
-------------- Marques à pains
(tabâ). Ces gros disques, décorés en creux, munis
de poignées parfois sculptées étaient destinées
à marquer les pains que l'on envoyait cuire au four banal, en usage
à Alger.
-------------- Marques à patisseries.
Ces planches allongées, étaient destinées à
décorer les gâteaux (makroût) et à y marquer
des divisions en losanges suivant lesquelles on les coupait.
BIJOUX BERBERES.
-------------- En Grande Kabylie,
la fabrication des bijoux d'argent est presque un monopole des Beni Yenni
(Sud de Fort National) et le centre le plus actif est le village de Taourirt
Mimoun. http://perso.wanadoo.fr/ bernard. venis. En 1848, Carette dénombrait
dans la tribu 125 ateliers fabricant des bijoux et des armes. Les bijoux
d'argent, fondus et ciselés ou repoussés, sont enrichis
d'émaux cloisonnés - bleu, vert et jaune - et de cabochons
de corail (le corail étant récolté sur la côte
du département de Constantine), remplacé dans les pièces
récentes par le celluloïd, voire la cire à cacheter.
-------------- Voir
Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles 3 vol.,
2e éd. Paris 1893; Carette, Etudes sur la Kabylie proprement
dite (2 vol.) Paris, Imprimerie nationale 1848 I p. 268, II p. 317;
Fournel, Richesses minérales de l'Algérie (2 vol.)
Paris Imprimerie nationale 1849, II pp. 92, 98; Eudel, L'orfèvrerie
algérienne et tunisienne, Alger Jourdan 1902 pp. 386-406; Du
même, Dictionnaire des bijoux de l'Afrique du Nord Paris
Leroux 1906.
-------------- Dans la grande vitrine
à droite : BIJOUX KABYLES.
-------------- Diadèmes (ta'çabt
: arabe 'açaba) formés de plaques décorées
reliées par des éléments de chaînes et soutenues
par des crochets s'agrafant à la coiffure.
-------------- Grandes plaques circulaires
à pendeloques (tâbzîmt). Les femmes mères d'un
fils les portent sur le front.
-------------- Fibules (abzim, pl.
ibzimen : arabe bzaïm) servant à agrafer le vêtement
drapé. Elles sont parfois reliées par des éléments
de chaines, avec pendentif rectangulaire central.
-------------- Pendants d'oreilles.
-------------- Colliers.
-------------- Pendentif
avec miroir intérieur.
-------------- Bracelets.
-------------- Anneaux
de chevilles.
-------------- Dans la même grande
vitrine, face opposée : BIJOUX DES DEPARTEMENTS
D'ALGER ET DE CONSTANTINE, DE L'AURES ET DU MZAB.
-------------- Créés
par des orfèvres juifs, ces bijoux d'argent, où n'intervient
pas l'émail cloisonné et très rarement le corail,
mais qui sont parfois enrichis de cabochons en verroterie, sont caractérisés
par le rôle des chaînettes souvent très longues, qui
en relient les éléments ou soutiennent des pendeloques.
-------------- Aux
références données plus haut, ajouter Mathéa
Gaudry, La femme chaouïa de l'Aurès, Paris Geuthner
1928 pp. 46-54 ; A.M. Goichon, La vie féminine au M'zab.
Paris Geuthner 1927 pp. 127-134.
-------------- Diadèmes et
ornements de tête s'accrochant à la coiffure.
-------------- Grandes boucles d'oreilles
à pendeloques (khorça mecherfa : berbère timchereft)
formées d'un fil d'argent courbé en arc soutenant une base
triangulaire découpée (Aurès).
-------------- Pendentifs et breloques.
-------------- Fibules (bzaïm)
isolées ou reliées par des chainettes.
-------------- Anneaux de chevilles
(khalkhâl, berbère akhalkhâl).
-------------- Bracelets (mqaïs).
Bagues.
-------------- Sur le coffre, au-dessous
de la fenêtre de droite
-------------- Cinq lampes en fer
forgé (Kabylie).
-------------- Sur les autres coffres
et sous les vitrines : POTERIES BERBERES.
-------------- Plats, vases et lampes.
-------------- Ces poteries sont
fabriquées par les femmes des différentes régions
berbères, et destinées aux besoins domestiques, rarement
mises en vente sur les marchés. Les pièces sont modelées
sans tour au boudin d'argile et lissées avec une planchette. La
terre nue ou couverte d'un engobe de terre blanche est décorée
à l'aide d'un pinceau très primitif avec des jus de plantes
ou des terres rouges ; certaines seront vernies avec un enduit de résine.
Elles sont cuites en plein air sur un brasier de bois et de bouse de vache.
-------------- Le décor très
archaïque presque entièrement formé de traits rigides
(zigzags, triangles, losanges, damiers) rappelle celui des tissus de tapis.
http:// perso. wanadoo.fr/bernard.venis. On a rapproché cette céramique,
dont le galbe et la parure sont parfois d'une indéniable beauté,
des poteries égéennes ou crétoises très antérieures
à l'ère chrétienne, et qui auraient pu servir de
prototypes.
-------------- Voir
D. Randall-Maciver et A. Wilkin, Libyan notes. Londres Macmillian
1901 ; A Van Gennep, Etudes d'ethnographie algérienne, Paris
Leroux 1911 ; du même, Recherches sur les poteries peintes de
l'Afrique du Nord Harvard African Studies II Cambridge 1918 ; E.G.
Gobert, Les poteries modelées du paysan tunisien, Revue
tunisienne 1940 pp. 119-193.
-------------- Dans
la vitrine au-dessous de la fenêtre du mur latéral de droite
sont exposées des fibules (bzaïm) du Maroc berbère.
Legs F. Peltier,
déjà mentionnées p. 27.
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