Nos villages
d'Algérie : Mouzaïaville
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------Le guide de 1862 "Itinéraires de l'Algérie" des presses Hachette s'exprime ainsi : ROUTE 4 d'ALGER à CHERCHELL "A 60 km, Mouzaïaville, entre l'oued Mererou et l'oued Guerouddeux, petits affluents de l'oued Chiffa, a été créée le 22 décembre 1846 et constituée en commune le 31/12/56. Sa population est de 650 habitants". Arrêtons là notre lecture pour compléter ces laconiques informations à l'aide d'extraits de presse fournis par notre adhérente Mme Tarrats. ------Remontons à l'occupation romaine : cette cité fut-elle "ELEPHANTARIA" ? Les rares textes qui font état d'une cité de ce nom, à l'endroit approximatif où se trouve Mouzaïaville, parlent d'une agglomération importante et prospère à destination guerrière et agricole ; elle devait faire partie du "limes" d'alors, c'est à dire de poste avancé vers le sud. ------De nombreuses ruines exhumées ont révélé un nombre important d'habitations rurales à usage agricole, et il était fréquent, en visitant certaines fermes françaises des environs, de voir exposés des pierres et des chapiteaux du premier ordre ainsi que des amphores à huile et des meules de moulins. ------Le colon NICOLET avait lui-même découvert un bas-relief "plus qu'érotique" dit ce guide de 1862, ainsi qu'une statue de Bacchus enfant. Le tout fut déposé au musée d'Alger. On pouvait d'ailleurs visiter les ruines d`EL HADJEB, à moins d'un kilomètre de MOUZAÏA. Alors, était-on bien en présence d'ELEPHANTARIA ? ------Les spécialistes de l'histoire de la Maurétanie Césarienne ne sont pas tous d'accord sur le nom exact de cette importante cité. Sa prospérité semble avoir pris fin en 1053 avec l'invasion arabe des BENI HILLAL. ------800 ans plus tard, le 20 novembre 1830, 6 mois après le débarquement de Sidi-Ferruch, le général CLAUZEL se dirigeant sur MEDEA, gravit les pentes du djébel MOUZAIA, piste habituelle à cette époque pour se rendre dans le TITTERI ------Vers 1842, un timide essai de colonisation fut tenté, et, sous la protection de la troupe, des émigrants venus de BLIDA, s'installèrent dans cette "géhenne", car les fièvres des marais eurent vite raison de la vingtaine de pauvres hères... ------Après quelques mois de répit, l'administration considéra qu'un essai malheureux ne prouvait pas que la chose fut impossible. Un fossé délimita la nouvelle agglomération et des baraques en bois remplacèrent les tentes militaires. ------Le 16/08/1848, le centre passa par décret "territoire civil". Sous la direction du comte Guyot, 1600 hectares accueillirent les premiers colons. Ils se nommaient parmi d'autres : MIRAVAL, BELLON, ENGEL, KLENN, MEYNET, NICOLET, MASSART, RONCHAUD, RABEY. Ils venaient d'Auvergne, d'Alsace, du Dauphiné et de Franche Comté. Puisse cette évocation inciter un adhérent à fouiller plus avant les archives de la France d'Outre-mer. ------Vivant dans des maisons en torchis couvertes de diss, à l'abri d'un fossé d'enceinte, ils étaient alors 72 à affronter les pillards Hadjouths, le climat, la maladie et le manque d'eau potable. Leur nombre atteignit 350 fin 1849, 578 en 1855, les terres cultivées passaient de 150 à 800 hectares. Cette même année, le grand marché du Sebt (samedi) fut déplacé du Haouch Smara au village. Cette translation fut bénéfique pour les fermes à cause de la facilité des communications qui permit aux marchands et maraîchers de Blida de fournir aux colons privés d'irrigation, les légumes qu'ils ne pouvaient produire eux-mêmes. Les indigènes, les Mouzaïa et les Soumata, y apportaient les chèvres, volailles, miel, cire et figues, les bestiaux y étaient conduits par les Hadjouts. ------Les registres d'état civil de l'époque contiennent les noms de BAILLY, SCHMITT, RAYMOND, GIRAUD, LIVRE, MORAND, MAGUIN, DIOT, LIEBOGTT, AMILET, PERREAU, GABROT, BERTRAND.. ------La lère naissance eut lieu le 28 septembre 1848, M. FAIVRE Antoine faisant fonction d'officier de l'état-civil. Ce fut le jeune Auguste, fils de M. BERTRAND Edmond et de son épouse née Marie TRIBES, et le 1' décès enregistré fut celui de Maria KRIR, née en Hollande, et décédée à l'âge de 60 ans. ------Les anciens
de Mouzaïaville reconnaîtront certainement dans cette énumération,
les noms de leurs ancêtres... André SPITERI Adh. N° 930 ------P.S. C'est
avec intérêt que j'ai fait cette courte compilation car
je n'ai découvert qu'en 1992 que mon arrière-grand-père
avait vécu à Mouzaïa de 1870 à 1874. |