Afin de montrer toute sa sollicitude envers la jeunesse musulmane, l'état-major de l'armée de terre (section Afrique) vient de créer une école militaire élémentaire de l'Algérie.

Installée â Miliana, cette nouvelle école est réservée aux musulmans âgés de 9 à 15 ans.

En bénéficieront les fils d'officiers d'active ou de réserve, de sous-officiers ou hommes de troupe comptant au moins 12 ans de service effectif, ou d'anciens militaires titulaires d'une retraite mème proportionnelle ; les pupilles de la nation et enfin les fils de fonctionnaires ayant également 12 années de service effectif.

Pour être admis dans cet établissement, les candidats de 9 à 11 ans devront passer un examen élémentaire d'entrée du niveau de la 80 des lycées et collèges. Les cours que suivront ces élèves, leur permettront de se préparer pour l'école d'enfants de troupe de Hammam-Rhiga.

Cependant les jeunes musulmans n'ayant pas l'instruction nécessaire pour présenter l'examen d'entrée, mais sachant tout de mème lire et écrire, seront admissibles dans cette école jusqu'à l'âge de 18 ans. Ils en sortiront avec le C.E.P. (certificat d'études primaire) et constitueront les cadres subalternes de l'armée d'Afrique.

Enfin, pour chacune de ces catégories, les élèves auront la possibilité de s'orienter vers une carrière professionnelle de leur choix, leur permettant d'entrer dans une école militaire préparatoire technique de la Métropole.

Pour cette année, on n'admettra pas plus de 50 élèves recrutés dans toute l'Algérie.

Pendant toute la durée de la scolarité, ils auront la gratuité de l'internat, des études et du trousseau.

C'est là, comme on s'en rend compte, une expérience très intéressante. Elle servira de base sans doute à la création d'autres établissements similaires en Algérie.

M. le ministre plénipotentiaire Yves Chataigneau, gouverneur général de l'Algérie, montrant tout l'intérêt qu'il porte à cette oeuvre magnifique, inaugurera aujourd'hui, à Miliana, cette école d'où sortiront des jeunes gens bien préparés et qui pourront aspirer, comme leurs camarades français, à des grades importants dans la nouvelle armée française.