Tempête de 1931
Brusque dépression atmosphérique
hier sur le bassin oriental méditerranéen
Le port d’Alger a dû être consigné
Le « Ville-d’Alger »
a cependant pu sortir après une manœuvre très difficile
Hier, brusque dépression atmosphérique sur tout le bassin
oriental de la Méditerranée.
A Alger, le port fut consigné dès 9 heures. Cependant,
quelques commandants habitués à nos deux passes ont tout
de même réussi à manœuvrer dans nos eaux. C'est
le cas du S-S « Stilbe », entré à
11 h. 50, et du S-S « Ville-d’Alger », sorti
vers la même heure, après une manœuvre d’appareillage
particulièrement difficile qui le mit de 50 minutes en retard
sur son horaire.
Les nombreux curieux massés sur le front de mer assistèrent
à un match prodigieux entre la mer et l’élégant
courrier. Malgré quelques rudes morsures de la houle déferlant
sur la plage avant du bâtiment, ce dernier franchit finalement
les « feux » de nos jetées et s’estompa
bientôt dans une demi-brume. La liaison était assurée.
Plaignons tout de même l«s passagers qui, n’ayant pas
le pied marin, ont eu la mauvaise fortune de participer à cette
traversée.
Ceux-ci, d’ailleurs, commencèrent à se douter dès
10 heures que le voyage ne serait pas de tout repos : en effet, on les
pria d’embarquer par la galerie inférieure et directement
à quai, tant le ressac bousculait le navire.
On parle depuis fort longtemps d’intensifier la protection du port
!
Chaque année, à cause de l’augmentation du trafic,
le problème se pose avec plus d’acuité. A chaque
tempête un peu violente, le ressac qui agite les différents
plans d’eau empêche tout déplacement ou opération
et provoque souvent des ruptures d’amarres, comme ce fut le cas
hier pour le S-S « Rollon », mettant du même
coup tout le service du pilotage sur les dents.
Il est vrai que l’on a (déjà) une fort belle gare
maritime, encore inemployée...
D’après les services compétents de la Météo.,
il n’y aurait aujourd’hui qu’une très légère
amélioration du temps.