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médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous
sommes en 1921. Amélioration notable plus tard, dans les revues
à venir. " Algeria " en particulier.
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UNE VISITE A L'INSTITUT NATURISTE DU DOCTEUR DIDIER
C'est tomber dans la banalité que
d'énumérer les bienfaits de l'exercice physique pour le
développement de l'enfance et la régénération
de la race. Mais ce que l'on ignore volontiers, c'est que cette même
Culture Physique qui fait d'un individu normal un athlète, est
capable de faire de nombreux malades chroniques des individus normaux,
sous un soleil aussi vivifiant que celui d'Alger. Aussi croyons-nous rendre
service à nos lecteurs en signalant à leur attention l'Institut
naturiste qu'ont édifié à Isly supérieur,
chemin Pouyanne, le docteur Didier, ex-collaborateur d'Hébert au
Collège d'Athlètes de Reims, et M. Ch. Plan, administrateur
de l'Institut.
Pilotés par eux, nous avons visité ce stade original, organisé
pour l'application pratique et intensive de cette thérapeutique
nouvelle par les agents naturels : grand air, soleil, eau, exercice physique.
L'Algérie peut s'enorgueillir de se trouver dotée avant
la métropole d'un établissement semblable, parfait modèle
du genre. Chaque détail de l'organisation respire le souci du confort
et de l'agrément de l'élève à l'Institut :
l'effort à fournir lui est présenté dans un cadre
d'une suprême élégance.
L'Institut s'étage en' terrasses successives d'où l'on découvre
un panorama grandiose sur la baie d'Alger, des pentes de Mustapha
au cap
Matifou et au delà. Heureusement situé, le stade
s'embrase aux beaux jours d'un ensoleillement tel, qu'en plein hiver on
y peut travailler en tenue athlétique légère, les
hommes torse nu, et bénéficier, pendant l'exercice, du bienfaisant
contact des rayons solaires baignant la peau.
En descendant une piste bordée de verdure qui encadre tout le stade
et sur laquelle nous croisons des groupes de coureurs, nous longeons une
immense esplanade d'exercices entièrement dallée où
évoluent de petits groupes d'élèves sous la direction
de leurs moniteurs et monitrices. Dans un angle, en un gymnase en plein
air sablé, tous les agrès sont réunis. Partout, remarquons-nous,
des issues ont été aménagées pour l'évacuation
instantanée des eaux de pluie : la leçon est presque toujours
praticable au grand air.
Sur la terrasse inférieure, nous découvrons, surpris, une
piscine, la première digne de ce nom en Afrique du Nord : dans
son écrin de verdure, elle est bien le joyau du Stade. Grandiose
baignoire de ciment de 300 mètres cubes, elle donne pied, dans
son petit bassin, aux tout jeunes enfants qui peuvent y apprendre la natation
; dans le plus grand, les nageurs accomplis peuvent plonger.
Le tour du Stade terminé, nous pénétrons dans le
quartier des élèves : constructions d'une architecture originale
disposées en hémicycle, sections féminine et masculine
parfaitement séparées. Les élèves trouvent
là à leur portée toutes leurs commodités :
vestiaires (enfants et adultes séparés) ; salles de douches
compartimentées où les sujets trop fragiles ou insuffisamment
entraînés pour prendre des bains froids trouvent de l'eau
à la température demandée par les circonstances atmosphériques.
Au premier étage, une vaste galerie ouverte sur la mer recueille
les élèves en cas d'averse et leur permet de continuer leur
leçon comme en plein air.
Des jardins achèvent cet ensemble enchanteur, au milieu duquel
les élèves viennent quelques heures, chaque semaine, se
retremper dans un véritable bain de vigueur.
Pendant que des groupes d'élèves travaillent sous nos yeux,
le docteur Didier, questionné, nous explique : " Nos sujets
ne sont pas soumis à une méthode spéciale d'exercices
: tous sont favorables pour certains, néfastes pour d'autres. Le
secret consiste à les choisir correctement d'après la résistance
et les conditions physiologiques de chacun. Quant au dosage du travail
musculaire, le contrôle médical s'exerce d'une façon
suivie et méthodique sur la marche de l'entraînement. Toutes
les constatations faites depuis les premiers pas de chaque élève
sur le Stade sont portées sur une fiche médicale qui permet
de suivre les progrès ou de dépister toute menace d'incident
ou de surmenage. "
Et comme nous insistons pour connaître les principaux troubles de
la santé justiciables de la Culture Physique, il ajoute : "
En dehors des sujets normaux que nous entraînons pour les développer
ou les maintenir en bonne santé : garçons et fillettes,
dames et messieurs, vétérans (plusieurs de nos élèves
ont passé la cinquantaine), nous intervenons le plus souvent auprès
de malades pour lesquels la médecine usuelle ne peut pas grand
chose : des enfants qui poussent mal, des chétifs, anémiques
ou porteurs de glandes. Chez des enfants à poitrine étriquée,
l'augmentation des dimensions du thorax est souvent remarquable à
la vue au. bout d'un ou deux mois. L'élargissement de la poitrine
est d'ailleurs un des objectifs poursuivis dans tous les cas. La poitrine
vaste, c'est l'estampille de l'Institut, plutôt que les gros biceps,
dont nous nous soucions peu. Le travail musculaire pratiqué sur
place, en chambre, façonne ses adeptes d'une façon diamétralement
opposée, et je reconnais toujours, à l'examen d'entrée,
les sujets qui se sont exercés entre quatre murs : de gros biceps,
souvent, mais pas de poitrine. Une autre part importante de la population
du Stade, ce sont les déviés de la colonne vertébrale
: les procédés orthopédiques suffisent pour obtenir
le redressement de l'attitude, il faut y adjoindre l'exaltation de la
vitalité du sujet et le renforcement des muscles chargés
d'équilibrer la colonne vertébrale par une culture physique
appropriée.
Les enfants atteints de troubles de la digestion, de la nutrition, de
troubles nerveux, tirent également grand profit de la thérapeutique
naturiste : il n'est pas jusqu'aux enfants atteints d'incontinence d'urine
qui ne se débarrassent, grâce à elle, de celle gênante
infirmité.
Chez les adultes, la Culture Physique de plein air est un remarquable
moyen d'action sur les troubles de la digestion et de la nutrition, l'obésité
et la maigreur, la neurasthénie, l'arthritisme, la goutte, le diabète
et l'albuminurie. Elle est le tonique incomparable de la circulation,
le régulateur de la pression du sang dans les vaisseaux, et constitue
à ce titre le plus sûr traitement préventif de l'artériosclérose,
elle rend également d'éminents services contre certains
troubles nerveux, certaines maladies de peau, contre les troubles fonctionnels
des organes féminins, et contre nombre de maladies des poumons,
asthme et emphysème, pour ne citer que les moins graves. Vaste
champ d'action, comme vous voyez. "
Signalons que MM. Didier et Plan viennent de publier un opuscule d'une
impeccable présentation artistique et orné de nombreuses
vues de l'Institut, dans lequel sont exposées les indications médicales
de la Culture Physique, 3 francs à là Librairie d'Art, Boissier
frères, 52, rue d'Isly.
Les Algériens se doivent de connaître cet établissement,
qui attire déjà dans notre pays les hiverneurs.