RENDANT VISITE PQUR LA PREMIÈRE
FOIS A L'ARRONDISSEMENT
M. TREMEAUD préfet d'Alger a inauguré le Dar-el-Askri et
la Maison des Jeunes de Médéa
Faisant à Médéa
sa première visite officielle M. André Tremeaud a notamment
inauguré, samedi, le Dar-el-Askri et la Maison des jeunes. Ainsi
se trouvaient unis dans un même et éclatant hommage les combattants
d'hier et les hommes de demain, les souvenirs et les espérances.
L'arrivée à
Médéa
Parti d'Alger dans l'après-midi, M. André Trémeaud
qu'accompagnait M. Legrand, directeur de son cabinet, arrivait à
Camp-des-Chênes vers 17 h. 30. Il était accueilli, à
la limite de l'arrondissement, par MM. Ricaud, sous-préfet de Médéa,
et Rostoli, maire.
Le cortège se formait aussitôt, où nous reconnaissions
MM. Ribère. député d'Alger ; Farès, Vignau,
Bouchenafa. délégués à l'Assemblée
algérienne ; Renner. conseiller général ; le colonel
Edou.
Après une brève halte à la sous-préfecture,
les autorités gagnaient la place Edmond-Daudet où le préfet
passait en revue l'escadron d'honneur du 1er Spahis.
M. Rostoli prit la parole pour souhaiter la bienvenue à M. André
Trémeaud : il évoqua ensuite les travaux déjà
réalisés et les entreprises qu'il convient maintenant de
mener à bon terme. Dans sa réponse, le préfet insista
sur l'importance de l'arrondissement " pyramide dont Médéa
est le sommet ". M. Trémeaud poursuivit : " Le développement
des libertés municipales doit être notre
règle de conduite. Je le pense pour les collectivités d'Algérie
comme pour celles de la métropole ". Et, citant le président
Herriot, l'orateur conclut : " C'est à partir des collectivités
locales que nous devons bâtir un monde meilleur ".
Le préfet se fit ensuite présenter les corps constitués,
les officiers de réserve. les anciens combattants et les notabilités
des deux collèges.
Inauguration du Dar-el-Askri
Après s'être arrêté au monument aux morts où
une gerbe fut déposée, le cortège gagna le Dar-el-Askri
que le préfet devait inaugurer.
Prenant le premier la parole, M. Hadj Moussa, vice-président du
comité local, déclara : " Il y a six mois, ce Dar-el-Askri
était, à l'état embryonnaire. installé dans
une modeste pièce. Mais, animé du désir ardent d'assurer
convenablement sa mission, le comité mit rapidement sur pied une
organisation méthodique qui donna bientôt les plus heureux
résultats. Très contents de l'uvre réalisée
à. leur profit, les anciens combattants musulmans sont venus en
grand nombre exprimer
leur reconnaissance et proclamer leur indéfectible attachement
à la mère-patrie ".
Délégué des Amitiés africaines, le colonel
Favart remercia tous ceux qui avaient permis la réalisation de
cette " belle uvre française ". Il exalta la fonction
sociale et humaine du Dar-el-Askri, organe d'action morale, médicale,
centre d'accueil et facteur de rapprochement franco-musulman.
M. Bouehenafa déclara à son tour : " Nous sommes à
Médéa, berceau de la foi musulmane et de la grandeur de
la France d'outre-mer. Le Dar-el-Askri complète heureusement l'uvre
générale entreprise. C'est la maison des jeunes, dont nous
souhaitons qu'ils n'auront pas il se battre. C'est en même temps
la maison de l'ancien combattant. C'est aussi la multiplicité des
centres sociaux et intellectuels et cela m'amène à vous
dire combien mon espoir est grand d'aboutir bientôt à faire
doter notre ville de la medersa. tellement souhaitée par tous ceux
qui veulent la grandeur de la culture musulmane ".
Dans un remarquable discours, M. Vignau montra que la France avait su
rester fidèle à la mission civilisatrice qu'elle s'était
assignée en Algérie. L'orateur insista sur le caractère
profondément humain et social de l'uvre française
en Algérie.
M. André Trémeaud exalta le " message de fraternité
" lancé par la France et affirma la permanence des liens qui
unissent tous les anciens combattants français. Il remit ensuite
la croix de la Légion d'honneur au caïd Bellatrèce.
A la Maison des jeunes
Le cortège se dirigea alors vers la Maison des Jeunes de Médéa,
réalisation remarquable dont pourront s'inspirer d'autres villes
d'Algérie.
M. Vlgnau montra combien une Maison des jeunes était nécessaire
et quel rôle important une telle uvre était appelée
à jouer dans la formation et l'éducation de la jeunesse,
" Il y a là, déclara-t-il, un facteur de rapprochement
franco-musulman ".
M. Aguesse, directeur des Mouvements de jeunesse, dénonça
les plaisirs malsains qui guettent trop souvent une jeunesse désorientée.
" Notre jeunesse doit être à l'échelle du monde
moderne, un monde où il faut être plus que jamais armé
physiquement, intellectuellement et socialement ".
M. Ribère mit en exergue l'idéal de fraternité franco-musulman
qui se manifestait notamment à Médéa par la création
du Dar-el-Askri et de la Maison des jeunes.
M. Trémeaud exalta la grandeur de l'uvre accomplie, amorce
de développements futurs.
Un banquet réunissait à 20 heures de très nombreuses
personnalités.
Outre les autorités déjà citées à cette
manifestation : M. Aze, préfet honoraire ; le R.P. Fricker, supérieur
de La Trappe de Tirharine ; M. Lefèvre ; le lieutenant-colonel
Chapard. commandant le 1° régiment de spahis algériens
: MM. Pruniaux, principal du collège Bencheneb ; Colombani, juge
de paix ; d'Apreval, président des officiers de réserve.
Une grande fête de nuit marquait le terme de cette journée
où Médéa a vraiment conquis la palme
de l'hospitalité.
|