À
propos des événements de Margueritte
|
8 Ko / 9 s |
Dans notre Bulletin n°15 d'Avril 1998,
Marcel HAUTEJA dans un texte intitulé "L'insurrection de Margueritte"
relatait les faits survenus le 26 avril 1901 dans ce village près
de Miliana (1). Il y a peu, on me confiait les volumes de "L'Histoire d'un siècle de 1843 à 1944" reprenant des articles parus dans l'Illustration. Quelle ne fut pas ma surprise d'y trouver un reportage sur le procès qui suivit ces évènements et qui apportait des réponses aux questions que se posait Marcel Hauteja. Je ne peux résister au plaisir de reproduire in-extenso le texte de l'Illustration de 1902-1903 que j'illustrerai de quelques cartes postales relatant les évènements et montrant ainsi la perception différente, de part et d'autre de la Méditerranée, d'un épisode violent frappant une petite communauté d'Algérie. "Les débats du procès des insurgés de Margueritte se sont ouverts, le 15 décembre, devant la Cour d'assises de l'Hérault. Bien que les événements dont il doit être le dénoue-ment remontent à plus d'un an et demi, ils ont été assez retentissants pour qu'on en ait conservé la mémoire, tout au moins sommairement ; on n'a pas oublié comment, le 26 avril 1901, à l'improviste, une bande d'Arabes fanatiques, sous la conduite d'un nommé Yacoub, se rua sur le village de Margueritte (département d'Alger), s'y livra au pillage, molesta les habitants, massacra plusieurs d'entre eux, et, capturée par une section d tirailleurs, fut emprisonnée et déférée à la justice. Les journaux, d'ailleurs, viennent drappeler les circonstances précises de cette insurrection, à laquelle en son temp l'Illustration a consacré des pages documentaires (n° du 11 mai 1901). On a également expliqué comment, dans l'intérêt de la défense, la Cour de cassation s'était prononcée pour le dessaisissement de la Cour d'Alger au profit d'une juridiction métropolitaine. Pendant la longue et difficile instruction des 125 insurgés arrêtés, 14 sont morts en prison et 4 sont encore retenus par la maladie. C'est donc au nombre de 107 (2) que les accusés ont été transférés à Montpellier. L'arrivée d'un pareil contingent, grossi d ' une cinquantaine d'avocats et de 85 témoins, dont 40 indigènes et 43 colons a, comme bien on pense, causé une véritable révolution de Palais. Il a fallu bouleverser, aménager tout exprès la salle des assises, qui présente l'aspect le plus curieux qu'on puisse imaginer. Notre photographie représente la partie la plus intéressante de la salle, celle où s'en-tassent les accusés, un fouillis de burnous et de turbans enveloppant des personnages de bronze, une masse blanche que des cordons de gendarmes encadrent de leurs lignes sombres et régulières, partagent en deux sections distinctes; les principaux acteurs du drame et les comparses. Détail qui achève de donner à l'ensemble l'apparence d'un troupeau parqué dans l'en-ceinte de la justice, chaque accusé est marqué à l'épaule d'un numéro d'ordre imprimé en noir sur un morceau de calicot. A tout seigneur tout honneur, voici le numéro 1,
dont notre collaborateur a pu croquer le portrait pendant la lecture de
l'acte d'accusation. E.F. 1-Le village de Margueritte fut fondé
en 1885 sur le lieu-dit Aïn-Turki (la source du Turc) et pris le
nom du Général Jean Auguste Margueritte. Il commandait la
brigade de cavalerie (1er et 3e Chasseurs d'Afrique) qui chargeant à
plusieurs reprises lors des combats de Sedan en 1870, s'attira les compliments
admiratifs du Kaiser Guillaume "Oh, les braves gens". |